J16 - Uluwatu, ses surfeurs, ses temples & ses complexes abandonnés

mardi 12 octobre 2010

Lundi 2 novembre 2009, 8h00 du matin. Outre le confort assez sommaire de notre pension (en même temps pour 4€ la nuit pour deux...), c'est surtout l'agitation des autres pensionnaires qui nous extirpe du lit. Petit devinette : de quel nationalité peuvent être ces agitateurs aux cheveux longs blond décolorés qui braillent et se la pètent parce qu'ils vont surfer les rouleaux de 45cm de la plage surveillée d'à côté ? Allez je vous aide, ça commence par Fr...

Pas de quoi se vanter pourtant car, si Bali est le paradis du surfeur, ce n'est surement pas à Kuta que les purs et durs viennent tremper leurs planches. Plutôt quelques kilomètres au sud, dans les célèbres spots d'Uluwatu ou Padang-padang. Et ça tombe bien, car c'est justement notre destination du jour. Attention, pros only !


Afficher Indonesia 2009 - Day 15 - Uluwatu sur une carte plus grande. En bleu, le spot d'Uluwatu, en vert, le temple d'Uluwatu, en jaune la plage de Dreamland.

Cliffhanger - Cocoon

La ballade commence avec la visite du temple d'Uluwatu, l'un des plus importants de l'île, car dédié aux dieux de la Mer. En soi, la batisse n'a rien de folichonne, mais surplombant l'océan et ses gros rouleaux, le panorama est juste dément.


À peu de choses près, on dirait la Bretagne non ?

À noter que le temple est également le repaire d'une fameuse bande de malfrats sans scrupules appelés les singes "pickpockets". Des lunettes sur votre nez ? Hop, plus de lunettes ! Une bouteille dans votre main ? Hop, plus de main... euh plus de bouteille plutôt. En général, il y a toujours un charmant monsieur/dame qui, dès qu'un singe a commis un larcin, apparait comme par magie avec des bananes (ça tombe bien ça alors) pour lui faire lâcher prise. Comme de par hasard, le singe obtempère mais il faut remercier le bonhomme. Si ce n'est pas du crime organisé ça !


En même temps, vu les quenottes de l'animal, je lui laisse très volontiers mes lunettes si il les veut.

Crowd Surf Off A Cliff - Emily Haines


1.5km au nord du temple, c'est Pantai Uluwatu, l'un des plus fameux spots de surf de l'île avec pas moins de 7 breaks (réservés aux spécialistes car beaucoup de coraux affleurent). Un lieu assez exceptionnel : une falaise offrant un superbe point de vue, bordée de petites cabanes tenant lieu d'hotel/surf shop/commerce (voire parfois les 3) en avalanche et ouverts aux quatre vents. On en trouve une vingtaine le long des escaliers qui descendent jusqu'à la faille.



Depuis la faille et à marée basse seulement, on peut accéder, via un fragile escalier de bois, à un énorme rocher d'où on peut admirer les vrais surfeurs, les pros, ceux qui affrontent les vagues immenses, perchés sur leur petit bout de résine. L'atmosphère est assez étrange car le site est étroit et la mer sévère : pour accéder au site, les surfeurs se mettent à l'eau dans la faille et rament sur plusieurs centaines de mètres pour sortir de l'étroit goulet et atteindre les breaks...



J'admire vraiment ces mecs, forces de la nature, sportifs en diable et téméraires. Combien de gamelles, de tasses d'eau avalées avant de pouvoir marcher sur l'eau quelques secondes avec autant de grâce... et recommencer... Chapeau bas messieurs.



Évidemment, comme le spot est loin de la côte, mes photos ne sont pas terribles. Ça, les balinais l'ont tellement bien compris que certains ont investit dans un téléobjectif et se sont reconvertis dans la photographie. Quand les surfeurs sortent de l'eau, de superbes clichés d'eux dans des positions incroyables, les attendent sur un écran géant pile en face de l'escalier... Comment résister !?


Paparazzi ? Non, photographe de surf

Dreamland - Emilie Simon

À 4km au nord de Pantai, Dreamland, est le délire mégalo de l'ancien président Suharto. Derrière d'immenses barrières, un complexe hôtelier de 650ha tout option, censé rivaliser avec Cancun. Au programme : palaces, golfs, allées bordées de palmiers, et terrasses avec vue sur les plus belles plages de l'île. C'était évidemment sans compter sur sa destitution quelques années après le début du projet... Aujourd'hui, à part quelques fondations et l'imposant portail, tout est tombé à l'abandon et l'endroit profite surtout aux surfeurs et baigneurs.




Évidemment, après avoir vu autant de vagues dans la journée, nous n'avons pas pu résister à la tentation de chevaucher nous aussi les dangereux rouleaux balinais : Ride on !


Oui, on surfe en tongues et en tshirt ! Et alors !?

Et demain !?


Demain, nous quittons Bali pour la petite île quasi déserte de Gili Trawangan