Sugar On (Madensuyu)

mercredi 29 juillet 2009

Et hop, je continue sur ma lancée ! Nous sommes le jeudi 14 août 2008 et c'est officiellement notre dernier jour à SIGGRAPH. En effet, les talks et les conférences continuent jusqu'à demain soir, mais l'exhibition, elle, se termine aujourd'hui en milieu d'après midi... La fin d'aprem et le vendredi sont traditionnellement consacrés au démontage et au déménagement des stands des exhibitors présents (pas question de faire ça un samedi). Du coup nous, comme pour le montage, nous n'avons rien à faire si ce n'est remballer nos petites affaires : Cap Digital s'occupe de tout !

C'est bien dommage que ça se termine, je commençais à sentir une âme de commercial m'envahir et emporter au loin mon esprit de programmeur... Et puis bon, c'est SIGGRAPH... c'est pas comme si ça faisait des années que je rêvais d'y aller et que j'y allais tous les ans. Quoiqu'il en soit, ça reste une excellente expérience que je referais avec plaisir si l'occasion m'en est donnée.

Don't Upset The Rythm (Noisettes)

Cette année SIGGRAPH a lieu en Louisiane, à la Nouvelle Orléans plus précisément (coupe gorge notoire). On y attend 20 000 personnes et 230 exposants (contre 30 000 et 240 en 2008) : outre la destination pas très sexy, ceci peut s'expliquer par le fait que la majorité des entreprises, studios et laboratoires du domaine sont basés en Californie et se déplacent plus volontairement lorsque la conférence a lieu à San Diego, San Antonio ou L.A. (il y a aussi eu des éditions à Orlando et Boston). Côté scientifique par contre, il y a toujours autant de soumissions et toujours très peu d'acceptés : 18% cette année, soit 78 articles.

En plus de cela, Autodesk a annoncé qu'ils n'organiseraient pas de party cette année (c'est la crise même pour les géants apparemment) et comme Soft Image a été racheté par Autodesk, ça parait mal barré pour la Soft Image party également ! Bref, tout ça pour dire qu'on a bien fait d'y aller en 2008 !

Espérons que l'édition 2010 ait lieu à San Diego et que j'aie l'opportunité de m'y rendre... Ça me permettrait d'en profiter pour aller faire un tour à la Comic Con qui a lieu fin juillet (la San Diego Comic Con en images c'est ici ou ici).

A Balloon Called Moaning (Joy Formidable)

Du coup, entre le fait que ça finisse à 15h et que ça soit le dernier jour, l'ambiance est un peu à la cool. Il y a moins de monde qui parcourt le salon (la plupart y ont fait un tour les jours précédents) et, du coup, on en profite pour une dernière récolte de goodies (dont la théière Pixar, cf bulletin d'hier) et parcourir une ultime fois le salon.

Comme chaque année, SIGGRAPH organise une soirée thématique à laquelle tous les participants sont conviées. Par exemple, il y a eu une soirée "NBA basket ball" pour voir jouer les Celtics lors de l'édition à Boston, ou encore une soirée "concert de jazz et de blues" à la Nouvelle Orleans. Cette année, nous sommes conviés à assister à un match des Dodgers, l'équipe de baseball de LA.

Malgré la passion des américains pour ce sport, d'expérience, je sais déjà qu'un match de baseball c'est long, c'est chiant, il ne se passe pas grand chose et si il se passe quelque chose, on a généralement le nez fourré dans une glace ou un hotdog à ce moment précis. C'est très prenant quand on y joue, mais très chiant quand on regarde...
D'un autre côté, mes collègues n'ont jamais assisté à un match, ils ne connaissent pas du tout les règles et il n'y a rien de mieux à faire ce soir de toutes façons. Notons que le fait de pouvoir se servir gratuitement à tous les stands de nourriture et de boissons, n'est presque pas intervenu dans notre choix :-).

Du coup, avec tous les participants de SIGGRAPH invités, même si tout le monde n'y va pas, ça devient vite chaotique pour prendre une navette pour se rendre au stade. On opte donc pour la solution taxi qui, au final, s'avérera encore plus longue... Le match de ce soir est juste amical et oppose les Dodgers à l'équipe de Philadelphie : pas de quoi sauter au plafond. Pourtant, l'arrivée au stade nous fait vite prendre conscience que le baseball c'est un comme une religion ici !


Que de monde, que de monde...

Sur place, SIGGRAPH a fait les choses en grand : quasiment 1/5 du stade (bien placé en plus) a été réservé pour nous. Sous nos tribunes une dizaine de stands de nourriture différents et de boissons n'attendent que nous : ça va du hotdog, à la glace dégoulinante de chocolat liquide en passant pas la barbe à papa. Rien à dire l'organisation est vraiment au poil.


Une image rare : une centaine de geeks assistant à un évènement sportif...

Sans surprises, le match est ennuyant. Pourtant, en expliquant les règles à mes collègues, eux aussi se rendent compte qu'il y a moyen que ça soit excitant : voler des bases, courir comme un dératé pour éviter que la balle tombe à terre... Le soucis c'est qu'au niveau professionnel, tout se joue sur le lancer : ils envoient la balle à des vitesses folles, mettent de l'effet, feintent tout le temps. Résultat : 1 balle sur 5 est battée et 1 sur 5 de ces balles là est jouable. Score final : 3-1 pour les Dodgers. Pas de doute, j'aurai largement préféré voir un match de NBA. À ma prochaine venue aux USA peut être, je ne désespère pas.


2 jolis panoramas trouvés sur le chouette blog de David Lenihan : Le stade des Dogders vu de l'extérieur et de l'intérieur (les images sont cliquables comme toujours, si vous voulez les voir en plus grand) - Une photo du jeu prise par mes soins.

Au moins, on pourra se réconforter en se disant que nous nous sommes fondus dans la masse et dans les traditions locales et sommes passés pour de vrais ricains. La preuve en images :


Michael et Richard en pleine session gastronomique...

Et Demain ??

Demain, jour de repos ou presque, puisque nous nous rendons au parc d'attraction Universal Studios pour en prendre plein les yeux ! La review sera surement postée lundi, je vais malheureusement manquer de temps dans les jours qui viennent !

Round About (Axe Riverboy)

mardi 28 juillet 2009

Wouhouh et de 3 posts en 3 jours ! Je tiens le bon bout.

Nous sommes le mercredi 13 aout 2008 et il est 8h00 du matin. Est il nécessaire de préciser que le ciel d'un bleu sans nuages et que la température est absolument fidèle à l'idée que l'on se fait de la Californie ?

Rocking Horse (The Dead Weather)

C'est déjà notre 5ème jour en Californie et le 2ème jour de l'exhibition SIGGRAPH où nous animons un stand. Comme la veille, beaucoup de monde s'intéresse à ce que l'on fait et on n'a pas vraiment le temps de souffler : nos concurrents, pourtant annoncés, ne sont finalement pas là et du coup, nous nous retrouvons les seuls à présenter un moteur d'animation 3d. On ne va pas se plaindre !


Richard en pleine démo.

D'ailleurs pour ceux qui ne savent toujours pas ce que je fais dans la vie, j'en profite pour publier ici la vidéo que nous avions emmené avec nous à SIGGRAPH. C'est moins rythmé et moins joli qu'un court des Gobelins, mais nous sommes des scientifiques avant d'être des artistes (l'important est de comprendre qu'on fait bouger des bonhommes et que c'est cool) :


Le hasard faisant bien les choses, Karine, une amie de Rennes était à Los Angeles pendant la conf. Comme précédemment pour Mike, je profite de mes passes droit pour lui obtenir un magnifique badge nominatif lui permettant de parcourir le salon à sa guise. Évidemment on fait un passage obligé chez les fourmis virtuelles japonaises (cf post d'il y a deux jours).


Karine et les fourmies.

Turn It On (Franz Ferdinand)

Ayant assuré la permanence du matin sur le stand, je profite de mon après midi libre pour jouer les guides touristiques avec Karine, qui n'a pas encore eu le temps de visiter Downtown. La promenade se conclue autour d'un cocktail au fameux Westin Bonaventure (cet hôtel qu'on voit dans tous les films hollywoodiens ou presque).


De gauche à droite : l'hôtel vu de l'extérieur - son bar vu de l'intérieur.

Comme je le disais dans un de mes précédents billets, cet édifice a le bon goût de posséder un bar circulaire tournant au dernier étage : il était donc de notre devoir de tester cela. Le cycle dure 1 heure et permet de contempler tour à tour Hollywood, LA Downtown, Malibu... Très plaisant.


3 petits tours et puis s'en vont...

Pennyroyal Tea (Nirvana)

Je profite que ce billet soit moins dense que les autres pour dériver sur un petit paragraphe à propos des goodies de SIGGRAPH et un tout particulièrement. Pour rappel, les goodies sont tous ces petits gadgets distribués gratuitement sur tel ou tel stand pour attirer et éventuellement récolter une carte de visite ou un premier contact.

En 3 jours de salon, on a bien le temps de faire le tour des stands et raffler un peu tout ce qui est disponible. Bilan : je suis rentré en France avec 2 posters Pixar de Walle, des rubik cubes Disney, des dizaines de porte clés (Google, Guitar Hero...), des flip books et j'en passe ! Malgré tous nos efforts, aucun de nous n'arrivera à mettre la main sur le Bobble Head Iron Man Limited Edition, toujours distribué pendant qu'on tient la permanence sur notre stand... de toutes façons, il ne nous intéressait pas vraiment.


Le Bobble Head Iron Man en question.

Par contre, ce qui nous intéressait au plus haut point (ainsi que beaucoup d'autres personnes présentes), c'était la fameuse Walking Teapot de Pixar Edition Limitée (3500 exemplaires). En effet, chaque année depuis leur première venue à SIGGRAPH (et ça faisait 20ans en 2008), Pixar distribue sur son stand, de jolies petites théières mécaniques d'une dizaine de centimètres lotties dans leur boîte de métal et accompagné de son numéro de série et de son certificat d'authenticité. Chaque année correspond évidemment à un design différent.


Petit aperçu des designs des théières Pixar des années précédentes.

Bref, c'est un peu l'ULTIMATE goodie à avoir quand on va à Siggraph. L'heure de la distribution pour chacun des 3 jours est annoncée sur le site et des queues se forment à chaque fois au moins 1 heure avant devant le stand... Quand on a soi-même un stand à tenir, les deux sont difficilement conciliables... Du coup, nous décidons d'attendre la distribution du dernier jour, en se disant que le gros des troupes serait passé et qu'il y aurait moins de monde. Grosse erreur : c'est justement le jour où toutes les personnes, désespérées de ne pas en avoir eu les jours précédents, décident de remédier à cela.

Résultat : une 30min avant l'heure de distribution, une interminable queue sillonne déjà le long des stands voisins et beaucoup moins voisins. À vue de nez, 1000 personnes attendent déjà : ça va être dur !


Des gens qui attendent à un coin et des gens qui attendent à un coin beaucoup plus loin...

Au final, j'obtiendrais quand même un de ces précieux sésames, grâce à un de mes collègues sans scrupules qui s'infiltrera plusieurs fois, mine de rien, en plein milieu de la file... Pas classe, mais la fin ne justifie pas t-elle les moyens ?


L'objet de toutes les convoitises : l'édition 2008 de la Pixar's Walking Teapot.

Tiens mais d'ailleurs pourquoi une théière ? C'est plutôt incongru comme objet non ?
En fait, cette théière est, depuis plus de 30ans, le symbole du domaine de la synthèse d'image 3D. Pour l'explication, je me permet de faire un copier coller de l'article très complet de wikipedia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9i%C3%A8re_de_l%27Utah)

La petite histoire se passe en 1975: pour illustrer ses travaux, Martin Newell, chercheur et pionner en synthèse d'images, a besoin d'un modèle mathématique assez simple d'un objet familier. Sa femme alors lui suggéra de modéliser leur service à thé. Il se procura du papier à dessin, un crayon, et dessina à vue une esquisse de ce service à thé. Puis, il se rendit à son laboratoire et édita les points de contrôle de Bézier sur un tube cathodique à mémoire Tektronix (en gros c'était un guerrier), là encore à la main. Furent aussi numérisés une tasse, sa soucoupe et sa cuillère, mais seule la fameuse théière connaîtra un usage répandu.



Si cet objet est particulièrement idéal pour la synthèse d'images, c'est grâce à sa forme : elle est ronde, contient des extremas (les cassures entre le corps et le couvercle), a un genre supérieur à zéro à cause du trou dans la poignée, peut projeter une ombre sur elle-même, et est d'apparence satisfaisante même sans utiliser une texture de surface complexe.

Newell produisit les données mathématiques qui décrivent la géométrie de la théière (un ensemble de coordonnées 3D) publiquement disponibles, et très tôt, d'autres chercheurs commencèrent à utiliser ces mêmes données pour leurs propres expériences graphiques. Ces chercheurs avaient les mêmes besoins que Newell, et l'utilisation de la théière leur évita une laborieuse numérisation d'un autre objet ayant les mêmes caractéristiques. Bien que les techniques de numérisation aient énormément évolué depuis 1975, de sorte qu'elle ne présente aujourd'hui que peu de difficultés, la théière continue à être encore utilisée comme objet de référence y compris pour des techniques avancées dans le domaine de la synthèse d'image.

La preuve en est le nombre de hits dans Google Images pour "Utah Teapot".

Old School Hollywood (SOAD)

Pour une fois qu'il n'y a pas de fête le soir, nous profitons de notre soirée libre pour assister à une des projections de courts métrages concourant au Festival d'Animation de SIGGRAPH. L'ambiance dans la salle est malheureusement beaucoup plus austère qu'au festival d'animation d'Annecy (en même temps, Annecy est imbattable sur ce point là), mais la qualité est bien là malgré tout.

Au programme, 2 heures de festivités : soit 20 courts métrages, réalisés aussi bien par des étudiants que par des studios réputés. Petite sélection personnelle (je ne remet pas Oktapodi, déjà cité dans le bulletin d'hier, que nous avons pu revoir pour la 501ème fois, et cette fois en HD et sur grand écran) :


Blind Spot - Les Gobelins encore et toujours - Un délicieux quiproquo !


Mauvais Rôle - ESRA Bretagne (les français ont du talent) - Jury Award SIGGRAPH - Comment se reconvertir quand on joue toujours le rôle du méchant ?



The Moment - Institut Allemand d'Animation - Percutant.

Et pour finir, je vous laisse regarder l'hilarant Chump & Clump sur un site allemand car je ne le trouve pas sur Youtube. Attention c'est débilement génial : http://www.3min.de/831/21/2/Short-Films-Chump-and-Clump

Et Demain !?

Demain, c'est la dernière journée de la conférence (sic!) on part jouer au baseball (ou plutôt on part regarder des professionnels jouer au baseball).

Is This It (The Strokes)

lundi 27 juillet 2009

Allez, j'essaye de tenir ma promesse et de garder le rythme d'un post par jour !

Nous sommes donc le mardi 12 août 2008, il est 7h00 du matin et la chaleur californienne est déjà réveillée. Dans deux petites heures sonnera le coup d'ouverture officiel de l'exhibition, des conférences et du festival d'animation de SIGGRAPH'08.

Come On Come On (Jet)

Arrivés au salon, on prend nos marques et on fait connaissance avec les autres français avec qui on partage le stand de Cap Digital Paris. Il y a du lourd : la prestigieuse école parisienne de graphisme des Gobelins (qui ont plusieurs courts métrage de fin d'année nominés au festival d'animation), Mikros Image (studio parisien mondialement réputé qui ont bossé sur quantité phénoménale de films ou encore sur les clips de U2 ou Madonna... je vous laisse vous rendre dans la catégorie "réalisations" de leur site pour apprécier leur travail) ainsi que la branche réalité virtuelle du Centre d'Energie Atomique (CEA).


Petit apercu du stand Cap Digital qui nous hébergeait.

On bénéficie vraiment de l'expérience de Cap Digital sur Siggraph (ils y vont tous les ans depuis une dizaine d'années) qui nous a concocté un stand aux petits ognons : emplacement génial aux carrefours des allées affluentes, présence de canapés pour parler plus confortablement avec de potentiels clients, stand rouge tape à l'oeil mais très classe et at last but not least, un super dispositif pour projection qui permet à chacun des partenaires de projeter une vidéo représentative de son activité. Et quand ces partenaires sont les Gobelins ou Mikros Image, je peux vous assurer que beaucoup de monde s'arrête pour s'émerveiller de la french touch.

Du coup, même si je l'ai vu et entendu environ 500 fois en 3 jours (sans exagérer), je ne résiste pas à l'envie de partager avec vous l'une des merveilles d'animation issue de la promotion 2008 des Gobelins : Oktapodi. Pour la petite histoire, il a raflé le prix du meilleur court métrage à Imagina, le prix Canal+ à Annecy, le prix du public et du meilleur court métrage à SIGGRAPH 2008. Enfin, récompense suprême, il a été nominé pour Oscars 2009 (oui oui la cérémonie à Hollywood avec les stars et tout) dans la catégorie "Meilleur court métrage d'animation".


Oktapodi from oscardodo on Vimeo.


Le rendu, l'animation, le design... : tout y est superbe ! D'ailleurs pour rendre pleinement justice au film, je vous recommande de télécharger et de regarder la version HD disponible sur leur site officiel http://www.oktapodi.com/.

All The Pretty Face (The Killers)

Évidemment à SIGGRAPH, les Gobelins ne sont pas les seuls à en mettre plein les mirettes aux professionnels de passage (pourtant difficilement impressionnables). Pour preuve sur le stand voisin, sévit la société anglaise Image Metrics dont la toute nouvelle vidéo est définitivement la nouvelle sensation de cette édition 2008.


1er jour à l'exhibition de Siggraph

Image Metrics s'est spécialisé dans la capture des mouvements du visage sans marqueurs. Cela signifie que, contrairement aux systèmes classiques de captures de mouvements (du corps ou du visage) qui nécessitent qu'on équipe un comédien de plein de petits capteurs inconfortables (cf capture ci dessous), eux se contentent de traiter la vidéo du comédien en train de jouer son texte.


De gauche à droite : la méthode traditionnelle avec capteurs - la méthode Image Metrics

Sans capteurs, le comédien n'est alors plus bridé et peut laisser libre cours à son visage et à ses expressions faciales. La 2ème grande force d'Image Metrics est qu'ils peuvent ensuite ré-appliquer ces expressions à n'importe quel morphologie de visage de personnage. Leur technique est d'ailleurs tellement bien qu'elle a été utilisée, entre autres, pour rajeunir et vieillir Brad Pitt dans The Curious Case Of Benjamin Button et leur a permis de décrocher l'"Oscar des meilleurs effets spéciaux".

Encore une fois, je ne résiste pas à vous montrer cette fameuse vidéo qui a fait tant parler d'elle (regardez la vidéo en entier pour vous rendre compte à quel point ça déchire) :



These Things Move In Threes (MummRa)

La capture de mouvements est apparemment le sujet prédominant de l'édition 2008 de l'exhibition de SIGGRAPH. Un stand sur dix environ y est consacré et chacun s'évertue à montrer que sa technologie est meilleure que celle du voisin.

Tout comme Image Metrics fait de la capture de visage sans marqueurs, nos deuxièmes voisins font de la capture de mouvements sans marqueurs ! Ils s'appellent Moven, ils sont hollandais et eux aussi font sensation : leur technologie de combinaison enregistreuse de mouvements est chouette mais c'est surtout leur discours commercial qui interpelle. Quel est la meilleure manière d'attirer l'attention d'un geek informaticien (qu'il soit spécialisé dans la 3d ou autres) ? La réponse en images :


De gauche à droite : Photos promotionnelles XSens Moven - La combinaison en situation réelle à SIGGRAPH

Et oui, 2 petites hollandaises blondes en combinaison moulante qui se trémoussent toute la journée : succès garanti... Pourquoi on n'y a pas pensé avant ?
Une petite vidéo de démo au passage tant qu'on y est (du salon de SIGGRAPH Asia 2008 apparement):



Us And Them (Pink Floyd)

Je ne vais évidemment pas me lancer dans la description de chacun des 250 stands. Sans surprise, tous les gros acteurs du domaine étaient présents : les éditeurs de jeux vidéos venaient montrer la preview de leur futurs hits, les studios d'anim se contentent d'une bande annonce en boucle (Age de Glace 3, Monstres vs Aliens...) et les concepteurs de logiciels ont des stands remplis de commerciaux prêts à tout pour vous vendre une ou plusieurs licences...

Du coup, sortant clairement du lot, j'ai été impressionné par la démarche de Disney. Leur stand est divisé en 2 :

- d'un côté, la face promotionnelle monopolisée par Bolt et The Princess & The Frog (à paraître), où des dessinateurs du studio se relaient pour nous faire découvrir leur travail. En quelques minutes et une dizaine de calques, s'animent sous nos yeux Rhino, le hamster de Bolt


De gauche à droite : vue d'ensemble du stand Disney - un dessinateur de chez Disney en pleine démonstration.

- de l'autre côté, des gens patientent tranquillement, un cahier sous le bras. Ces gens sont en fait des artistes amateurs qui attendent de pouvoir montrer ce qu'ils savent faire aux chefs de projet de Disney, qui font la permanence là pendant les 3 jours de l'exhibition. Ce qui est encore plus impressionnant c'est pour chaque personne, les gens de chez Disney prennent vraiment le temps de juger leur travail : ils regardent dans le détail chaque book qu'on leur propose, prodiguent des conseils si besoin. Ils ont même des lecteurs DVD portables à disposition pour regarder les séquences d'animation qu'on leur apporte. Les plus chanceux se voient repartir avec une carte de visite et un numéro de téléphone pour prendre un rendez vous. La classe non ?


File d'attente d'artistes chez Disney

Lilac Wine (Jeff Buckley)

De notre côté, nous n'avons pas perdu de temps non plus. Nous n'étions pas trop de 3 à nous relayer pour animer le stand et faire des démonstrations aux curieux qui nous abordaient. Heureusement 18h arrive enfin et il est temps pour nous d'aborder la 2ème partie de la journée !

Ce soir a lieu la traditionnelle soirée "French Connexion" organisée par Cap Digital. Comme son nom l'indique, elle est réservé aux francophones présents à la conférence qui ont eu la bonne idée de venir sur le stand de Cap Digital. La soirée se déroule au Roy's, un bar plutôt classe à deux pas du centre de conférence, et est animée par Eric Riewer, directeur de la section animation des Gobelins, et œnologue reconnu. Détail qui a son importance puisque la soirée est une dégustation de vins américains et français.


De gauche à droite : l'entrée du Roy's - Eric Riewer en pleine apologie du vin.

Chaque vin a été soigneusement choisit par Sir Riewer qui ne manque pas de nous faire une petite description du lieu et de la qualité de chaque bouteille. Notre maître de soirée est passionné et c'est contagieux. Au total, une 100taine d'invités pour 10 vins différents aussi bien blancs, rouges que champagnes. Entre 50 et 250$ la bouteille, je vous laisse faire le compte.

Slow Club (Flexa Lyndo)

22h. Alors que certains vont se coucher, nous enchainons la 2ème partie de soirée, j'ai nommé la party Soft Image ! En 2008, Soft Image était les seuls concurrents crédibles d'Autodesk : du coup, c'étaient leur devoir d'organiser eux aussi une soirée mémorable pendant SIGGRAPH. Pour la petite histoire, en 2009, Soft Image a été racheté par Autodesk... Les fêtards vont être déçus...

Contrairement à Autodesk, pas besoin de se taper 3h de talk pour faire la fête ! Cette fois ci, la soirée a lieu au Club740, une boîte plutôt branchée de L.A. Ce n'est pas open bar non plus mais on a droit à 2 coupons chacun pour des boissons gratuites. Ça, plus le vin d'avant, on n'avait pas vraiment besoin de beaucoup plus !


De gauche à droite - L'intérieur du Club740 - Une belle brochette de guignols.

Côté spectacle, la finesse est moins de mise que la veille : pas de tenues déjantées, ni de dessinateurs pour justifier la présence de filles moitié nues. Ici les filles sont moitié nues et se trémoussent pour le plaisir des geeks présents, rien de plus. Comme, malgré son physique anémique, il ne faut pas sous estimer le geek ivre, un ange gardien de 2m10 et 130kilos de muscles veille sur chaque demoiselle heureusement.


De gauche à droite : une danseuse - une autre danseuse - une danseuse qui fait de la voltige (évidemment)

Minuit. Des fumigènes remplissent la salle, la scène s'allume, les danseuses s'éclipsent : le sample d'un vieux tube hip hop des années 90 retentit "tatatadadada"... C'est quoi ça déjà ? Ice Ice Baby de Vanilla Ice non ? Rha, c'était bien mauvais ! Évidemment la soirée ne pouvait pas être totale sans une composante musicale à la hauteur de l'évènement.

C'est ce moment là que choisit un sosie de Fred Durst (chanteur de Limp Bizkit) pour monter sur scène et enchainer la reprise de Ice Ice Baby... Il a le bon rythme, il balance bien les paroles. Ça enchaine avec le titre "Cool As Ice" (merde il a fait que des chansons avec Ice dans le titre ou quoi ?) et le public est en délire... Euh, ce ne serait pas VRAIMENT Vanilla Ice en fait ? Il a fait un peu de gonflette et pas mal de détours chez le tatoueur (et le coiffeur) depuis 1992, mais c'est bien lui...


De gauche à droite : Vanilla Ice en 1992 - Vanilla Ice en 2008 au Club740.

En arriver à chanter des chansons ringardes d'il y a 15ans à une soirée de geeks, il me fait un peu penser à Bernard Minet déguisé en Bioman pour sa tournée des boîtes de nuit : mémorable !
Pour souvenir, le clip de Ice Ice Baby, c'était ça : http://www.youtube.com/watch?v=rog8ou-ZepE

Épilogue : plus tard, j'apprendrai que Soft Image avait cherché à organiser un évènement en rapport avec le lancement de son nouveau produit ICE (Interactive Creative Environment)... D'où Vanilla Ice : quoi de mieux qu'un vieux rappeur blanc ringard sur la piste descendante depuis 15ans, pour vanter les mérites d'un nouveau logiciel ? Cela dit, ça aurait pu être pire, on aurait pu hériter de Ice Cube ou Ice-T...
Au final, je n'aurai pas appris grand chose sur ICE et Soft Image, mis à part le fait qu'il savent organiser de great parties eux aussi !


Et demain !?

Demain vous découvrirez à ce qu'est un bar tournant, à quoi ressemblent les courts métrage d'animation sélectionnés à SIGGRAPH et ce qu'est une théière Pixar !

24 Hours (Noisettes)

dimanche 26 juillet 2009

Quoi ?? Mon dernier post ici date déjà de février... Et ceux d'avant, sur le report de SIGGRAPH 2008 avait été entamé en janvier... Je vais commencer à croire qu'une bulle temporelle sévit en Bretagne, et si ça continue, l'édition 2009 va commencer que je n'aurai toujours pas terminé de raconter celle de2008 (non pas que j'y retourne cette année mais bon...).

Nous sommes donc le lundi 11 aout 2009, il est 8h du matin et le ciel est toujours aussi bleu à Los Angeles. À 19h sera sifflé le coup d'envoi de la conférence avec le très attendu Fast Forward (cf plus bas pour une petite explication). Mais avant cela, il nous faut prendre nos marques et préparer notre stand pour l'ouverture effective de l'exhibition demain.

Around The Bend (The Asteroids Galaxy Tour)

C'est assez plaisant, pour une fois, de voir l'envers du décor: il est 8 heures du matin et tout autour de nous, un tas d'équipes s'affairent à monter leurs stands. Certains poids lourds de la 3D et les gros studios (comme Autodesk, Disney Pixar, Lucas Films...) ont mis les petits plats dans les grands et sont venus avec des réalisations superbes. Ici et là, on croise une authentique Formule1 raccordée à un simulateur de conduite, des espaces dédiés à des démonstrations de capteurs de mouvements, des écrans auto stéréoscopiques (qui permettent de voir une image en relief mais sans les lunettes moches) et j'en passe.



De gauche à droite, de haut en bas : Un morceau du stand Pixar - le prix du plus gros stand revient à Autodesk - Un simulateur de conduite dans une Formule1 - Les cobayes de chez Vicon recouvertes de capteurs se reposent.

Les plus prestigieux stands ont même des "salles de classe" où interviendront des cadors de la 3D et des effets spéciaux pour donner des cours de perfectionnement ou pour montrer comment ils ont réalisé tel ou tel effet spécial pour Iron Man ou Transformers. Bref, c'est le paradis sur Terre pour mes petits yeux !


La salle de classe du stand Autodesk

De notre côté, pas grand chose à faire : les gens de Paris sont venus la veille pour tout monter ! Il nous suffit d'accrocher un poster, déposer des flyers un peu partout aux emplacements prévus à cet effet et trouver une prise pour l'ordi... 30 minutes montre en main.


Petit aperçu de notre stand Cap Digital Paris

Mike Teavee - Danny Elfman

Il était évidemment hors de question de venir passer deux semaines aux États Unis sans croiser Mike, mon hôte de toujours (cf mes voyages en Floride, NYC, et la Californie en long et en travers). D'autant plus que c'était l'occasion pour moi de lui renvoyer l'ascenseur et de lui faire découvrir tout ce que la 3d recelait comme trésors.

Comme en tant qu'exposant il m'était possible d'inviter des "clients potentiels" à venir nous voir, je m'en suis donné à coeur joie ! 2 temps et 3 mouvements plus tard, Mike avait un badge à son nom, le référençant comme PDG de l'entreprise "Asymetrical Shoe Friend Network" (un délire de Mike). Pour terminer de le convaincre, je lui ai aussi dégotté une invitation pour la légendaire soirée Autodesk qui se tient le soir même: buffet de qualité mais surtout open bar ! Il ne lui en faudra pas plus pour embarquer son costume 3 pièces de faux PDG et faire l'aller retour Minneapolis-Los Angeles en avion!

À son arrivée, étant donné que la conférence n'est pas officiellement ouverte, on en profite pour faire le tour de la partie étudiante. Il s'agit en fait d'une trentaine de mini stands animé par des étudiants du monde entier, sélectionnés et invités par SIGGRAPH, pour qu'ils y présentent leurs projets de fin d'année ! C'est souvent drôle, toujours insolite, mais jamais idiot.

Un de mes préférés reste le simulateur de "fourmis qui vous montent sur le bras" conçus par 3 jeunes japonais dans leur garage ! Avant tout, on équipe les cobayes d'une sorte de manche qui recouvre entièrement la main et le bras. Puis il suffit d'interagir avec un grand écran disposé à l'horizontal où se balladent tout un tas de fourmis virtuelles. Quand vous posez le bras sur l'écran, les fourmis se ramènent vers votre main et des mini décharges électriques, générées par le gant, vous font croire que ces fourmis viennent de grimper sur votre bras et tentent de rejoindre votre aisselle ! Il suffit ensuite de remuer le bras (comme dans la vraie vie) pour voir les fourmis retomber dans l'écran. Complètement inutile mais absolument génial.


De gauche à droite: Mike expérimente le gant à fourmis - Un simulateur de boxe, sans manettes, sans périphériques...

Le reste de l'après midi sera ensuite consacré à une révision en bonne et due forme du discours commercial qu'il nous faudra tenir le lendemain face aux gens qui... oui bon, en fait non, on a plutôt passé toute l'aprem dans la piscine de l'hôtel, les doigts de pied en éventail.


Ça se passe de commentaires...

On est si bien qu'on ne voit pas le temps passer ! Il est 17h30 et il nous faut encore récupérer nos invitations pour la soirée Autodesk à leurs headquarters (à environ 30min à pied de l'hôtel), retourner Downtown pour assister au Fast Forward puis revenir faire la fête...

Le timing parait assez serré, on décide de se diviser en 2 : la moitié d'entre nous saute dans un taxi pour aller chercher les invitations, l'autre réserve des sièges pour le Fast Forward.

Searching Gold - The Do

Mais qu'est ce donc que ce Fast Forward ? Pour bien comprendre, petite explication du mode de fonctionnement de la recherche internationale:

Pour faire simple, la valorisation des travaux d'un chercheur, quelque soit son domaine, passe par la rédaction et publication de papiers de recherche qui exposent ses nouvelles idées et ses nouveaux résultats. Ces papiers sont ensuite soumis à des conférences plus ou moins prestigieuses, qui les jugent et les acceptent selon leur qualité. Si son papier est accepté, le chercheur en question est donc invité à la conférence pour y partager ces recherches devant ses paires (généralement sous la forme d'un talk de 20minutes + questions). Du coup, vous vous en doutez, une conférence à Hawaii a nécessairement plus d'attrait qu'une à Chalon Sur Saône...

Dans le domaine de l'image de synthèse, la conférence ultime dans laquelle tout le monde rêve de publier, c'est SIGGRAPH (où il y a 17% de papiers acceptés en moyenne, soit 90 sur 578). Autant dire qu'avoir un papier accepté à cette conférence a un poids non anodin sur un CV ! À tel point même que, dès la fin d'un SIGGRAPH, certains laboratoires renommés brainstorment déjà sur les recherches qu'ils essayeront de publier l'année prochaine... C'est un petit peu le the-place-to-be-published pour tout chercheur du domaine : la reconnaissance suprême !

90 papiers acceptés, cela signifie donc 90 présentations réparties en 3 jours et de vrais dilemnes pour l'audience sur lesquelles aller voir ou non. Du coup, le Fast Forward c'est un peu comme une longue plage de publicités pour vous aider à faire votre choix: ces 90 chercheurs ont donc chacun droit à 30secondes pour donner envie aux gens de venir voir leur talk. Et pas une de plus : à la trentième, un buzz retentit et le micro s'éteint ! En théorie, ça devrait ressembler à une chaine d'usine : à la seconde ou l'un finit son speech, un autre enchaine immédiatement et etc...

En pratique, c'est du délire total, comme dans les vraies publicités ! Si certains se contentent d'un résume sérieux et standard, d'autres, rivalisent d'ingéniosité pour mettre le public dans la poche: des chercheurs arrivent sur scène nus comme des vers pour présenter leurs recherches en animation de muscles, d'autres chantent façon comédie musicale, certains arrivent déguisés ! Tous les coups sont permis !

Malheureusement, ce n'est pas cette année que nous pourrons y assister ! Arrivés au lieu de la party d'Autodesk pour y retirer nos invitations pour la fin de soirée, on y apprend qu'en fait il est obligatoire de rentrer maintenant et de suivre le talk qui dure 2 heures pour ensuite accéder à la soirée et son open bar... Le choix n'est pas très dur : soit on retourne downtown, on assiste au Fast Forward et on va se coucher ensuite, soit on se tape 3h de conf' Autodesk et à nous l'open bar... On appelle donc vite fait la moitié de notre escadron resté en ville pour leur dire de rappliquer sec.

Autodestruction Massive - Été67

Encore une fois, Autodesk a sorti l'artillerie lourde: ils ont réservé un centre de conférence rien que pour eux un peu à l'écart, et on convoqué un parterre de stars de la 3d pour nous en mettre plein la vue pendant 3 heures.


De gauche à droite : le centre de conférence de la Autodesk Party - pendant la présentation Autodesk.

Pour ceux qui ne sont pas du domaine, il faut juste préciser qu'Autodesk c'est un peu le Coca Cola de la 3d : ils détiennent la quasi-totalité des softs utilisés aujourd'hui dans le jeu vidéo ou le cinéma d'animation : Maya, 3dsMax, Motion Builder, Mud Box... Du coup, pendant 3 heures se succèdent le gratin de leur clientèle pour nous montrer comment les produits Autodesk ont changé leur vie et ce qu'apporte les prochaines versions : on a droit à des démos en live de gens de chez Dreamworks (Shrek, Madagascar...), ILM LucasFilms (Star Wars), Disney (Bolt)... qui nous montrent en quelques minutes comment modéliser tel perso ou faire tel effet ! Bluffant !

Mon top 3 de la soirée :

- En 3ème: l'arrivée sur scène de 2 mecs avec une banane à faire pleurer Dick Rivers et un look rockabilly qui tranche avec le reste de l'assemblée. Les gars sont en fait des boss de chez Blizzard Videogames (World of Warcraft, Starcraft, Diablo : soit des cartons planétaires) et ils nous expliquent en gros que ce sont les meilleurs au monde dans leur domaine et qu'il vont nous le prouver. S'en suit une preview énorme de la nouvelle version de Starcraft (en développement depuis 2003 quand même). Pour finir d'achever les uns et convaincre les sceptiques, ils enchainent avec une démo de Diablo III... Aucun doute, ça va faire mal

- En 2nd: une démo live d'un artiste avec la nouvelle version de Mud Box, un outil de sculpture et de peinture 3d. En 10 minutes montre en main, tout en continuant de cause,r le mec transforme sous nos yeux un cube marron en un monstre grenouille (cf ci dessous). Je soupçonne qu'il a un PC de fou pour la démo, mais n'empêche que le résultat est impressionnant (et ce sont des rendus live sur les captures)


3 captures de la démo live Mud Box

- La 1ère place revient aux gens de chez Dreamworks ! Pour cela, remettons nous en contexte : on est en été 2008, la 3D avec lunettes n'a pas encore envahie les salles de cinéma pour chaque film d'animation qui sort (on appelle ça la stéréoscopie). Or, en rentrant dans la salle, on a remis à chacun une paire de ces lunettes. Le principe de la stéréoscopie est connu depuis plusieurs centaines d'années mais, à mon goût, on n'a jamais réussi à en fait quelque chose de convaincant... Pourtant en tant que professionnel du domaine depuis quelques temps déjà, j'ai vu beaucoup de choses. La présentation commence donc par une question à l'audience : "qui aujourd'hui croit en l'avenir de la stéréo dans les films d'animation ?". Aucune main ne se lève : sans surprises.

Les gens de chez Dreamworks nous explique alors qu'Autodesk a mis au point une suite d'outils qui ont permis de révolutionner la réalisation de films en stéréo et que pour nous convaincre ,ils ont choisi une scène de leur nouvel opus, Kung Fu Panda, et on décidé de la refaire depuis le début avec ces nouveaux outils. Pour ceux qui ont vu Kung Fu Panda (une merveille), il s'agit de la scène d'évasion du méchant léopard Tai Lung face aux gardes Rhinocéros : soit 4 minutes d'animation et de mise en scène irréprochables.


Quelques captures de la scène d'évasion de Tai Lung.

La lumière se rallume, les gens de Dreamworks reposent leur question précédente : toutes les mains se lèvent cette fois ! Conversion réussie... Même si le principe était connu depuis des centaines d'années, personne n'avait encore pris la peine de réaliser un film POUR la 3d : prendre en compte les textures, les spécificités des lumières par rapport aux lunettes, les angles de caméra. Tout le monde se contentait jusque là de simplement "convertir" son film en stéréo... c'était pourtant si simple, pourquoi ne pas y avoir pensé avant ?

Aujourd'hui nos salles de cinéma sont assaillies de films réalisés pour la 3d mais cela ne veut pas dire qu'il faut que vous vous y ruiez pour autant ! Seuls une poignées d'élus ont su atteindre le Graal : on peut citer le très tactile "Coraline" et surement le prochain Pixar "Là Haut" pour prétendre à ce titre (à confirmer à partir de mercredi prochain).

Let's Get The Party Started - P!nk

Après s'en être pris plein les yeux, il est enfin temps de s'en prendre plein le bide et le gosier ! On nous transvase dans une immense salle juste à côté, où les festivités n'attendent plus que nous : les serveurs se relaient pour garnir encore et encore les tables de petits mets aux accents indo-asiatiques. Les barmans pris d'assault se la jouent Cocktail et font tourner les bouteilles entre deux mélanges ! Pendant ce temps là, les oreilles ne sont pas en reste non plus: sur la scène du fond, un collectif de Djs mashupent des tubes rock à la sauce éléctro.


Petit apercu de la salle en début de soirée.

Enfin, pour couronner le tout, des mannequins dans des tenues futuristico-cherokee (!!) prennent la pose sur des podiums un peu partout. Elles sont immortalisées à la palette graphique par des illustrateurs d'un studio réputé de L.A. On peut suivre l'évolution du dessin sur des écrans géants qui disposés en hauteur dans le fond de la salle : grande classe.



De gauche à droite, de haut en bas : Une asiatico-américaine en habit futoristico-amerindien - Une muse et son peinte - Une bien jolie palette graphique - Vue d'ensemble des oeuvres - Vue d'ensemble des mannequins.

En bref, une fête à la hauteur de son organisateur. La conclusion de la journée reviendra à un sms de Mike on ne peut plus juste : "Autodesk knows how to party" !

Et demain ?!

Demain (littéralement demain, ce n'est pas raisonnable de faire trainer ça aussi longtemps), petit aperçu des révolutions technologiques qui ont peuplées le salon de SIGGRAPH'08, vous découvrirez aussi ce qu'est une French Connexion Party et à quoi ressemblent les soirées Soft Image.