J10 - Caleta Yal Ku & Diamante K

mardi 30 septembre 2008

Content d'avoir pris de l'avance dimanche, ça m'aide à tenir le rythme ! Nous sommes le dimanche 29 juin 2008, 10ème jour de notre périple. Le temps est exaspérément superbe alors qu'il n'est que 7h00 du matin. Nous prenons notre petit déjeuner à quelques pas de la plage et je paye la facture d'être resté torse nu, sans crème solaire et exposé toute la journée d'hier.

L'unique tube de
Biafine, importé pour 3, aura à peine passé la nuit et mon dos continue de brûler comme jamais. Et comme si ça ne suffisait pas, nous avons prévu de passer toute la journée dans une réserve aquatique pour se baigner... Encore une fois, Julio joue à la perfection son rôle d'hôte idéal ; il nous explique que la Biafine n'existe pas ici, mais qu'il connaît tout aussi efficace ! Il s'empare alors de sa machette, s'enfonce dans la végétation environnante pour revenir avec une longue tige de plante fraîchement découpée. D'un geste sur, il la taille en larges lamelles qu'il me pose sur les épaules : rafraichissement et soulagement instantané, je découvre les joies de l'aloe vera ! Il nous laisse le couteau et nous indique la location du plan le plus près si on en a besoin.



Coral (GIH)

Comme convenu nous enchaînons donc vers Xel-Ha, parc aquatique naturel de 14ha constitué d'un ensemble de lagons coraliens, aux eaux de cristal. L'endroit est, d'après le Guide du Routard, très touristique mais un plus vivable le dimanche. Les crèmes solaires non biodégradables sont interdites (excellent point) et l'entrée plutôt honnête (17€). Une fois sur place, toutes les informations du guide s'avèrent juste... ou presque. Un microclimat d'inflation doit mener la vie dure à ce coin car le prix des entrées est monté en flèche en un an : 77€ la journée... Un peu refroidit ,on décide de se rabattre sur un des plans de secours que j'avais prévu.

Heureusement les endroits dans le genre pullulent dans la région et nous nous rabattons avec plaisir sur une petite crique cachée appelée Caleta Yal Ku. Tellement bien cachée qu'on tournera presque 15min autour sans arriver à y entrer... et ce ne sont pas les locaux, qui n'ont jamais entendu parler de l'endroit, qui nous aideront.

Imaginez donc une lagune, tout en rochers dentelés, dans lesquels se cachent des centaines de poissons aux couleurs arc-en-ciel. Avant même de plonger, on les aperçoit déjà : autant dire qu'une fois dans l'eau, le spectacle est magique ! Un gigantesque aquarium naturel qui n'attend plus que l'on chausse ses palmes pour partir à sa découverte.



De gauche à droite, de haut en bas : panoramique sur la crique - idem - ne sont elles pas jolies nos sirènes européennes ? - un couple de poissons prennent la pause.

Je sais ce que vous vous dîtes : pourquoi portent-ils un néoprène, alors qu'il n'arrête pas de dire qu'il fait hyper chaud ? Il fait hyper chaud en effet, l'eau frôle les 26°... Mais il se trouve que, comme à Yal Ku, la crème solaire est interdite : pour se protéger du soleil, la meilleure chose à faire consiste donc à porter un rashguard.
Je dois avouer que sur ce coup là, les mexicains ont de l'avance sur nous : la crème solaire est un fléau encore mal connu de nos plages. Les milliers de tonnes diluées chaque année dans nos mers foudroient les écosystèmes... et ce qui est encore plus triste c'est qu'il existe des crèmes bio-dégradables (introuvables en France) qui ne coûte pas plus cher et sont tout aussi efficace. Sic.

Peaches From Spain (Serafin)

À force de passer 4 fois par jour devant et, face à la pression grandissante des filles, je n'ai pas pu échapper à une visite et un goûter en règle au Diamante K. Pour les néophytes comme moi, il s'agit de la soi-disant "île" où résident certains candidats (les filles ou les garçons, je ne sais plus) de l'émission l'"Île de la Tentation" (sachant que les autres sont un petit peu plus loin, à l'Esmeralda K).



Le style est assez original : les cabanes sont toutes peintes en noirs et le mobilier suit les mêmes tons. Mise à part un joli bout de plage, permettez moi de dire que l'endroit est assez surfait et que le bar-restaurant qui ne sert ni cocktails, ni crèpes à 16h, en a déçu plus d'une !



De gauche à droite, de haut en bas : Ça manque de sable mais ça a de la classe - petit encas - Paint it black - Isa en mode "Île de la Tentation" - clair obscur

La fin d'après midi sera consacrée au repos au bungalow : aquarelle pour les uns, lecture pour les autres, aloe vera pour tout le monde !

Et demain ?!

Demain vous saurez tout sur la ponte des tortues, sur le site maya le plus photogénique du monde, et qui est cette Carmen qui a une plage à son nom !

J9 - In Love with Tulum

lundi 29 septembre 2008

Il me tardait vraiment d'écrire la review de ces jours-ci : faire découvrir cet endroit si magique, ses gens simples, ses petits coins de paradis... Ahh Tulum !

The Warming Sun - Grandaddy

Nous sommes le samedi 28 juin 2008, il est 6h40 et la météo a mentie ! Le temps est superbe, la température idéale et aucun nuage menaçant ne pointe à l'horizon pourtant bien dégagé. Je profite de l'accoutumance de mon corps à se réveiller tôt pour me poser sur le ponton et contempler le soleil qui se lève sur la lagune et révèle petit à petit ses variations de bleu.


Il est 5 heures, Paris s'éveille...

Des familles de pélican viennent parfois troubler le silence environnant. En file indienne parfaite, ils suivent des trajectoires improbables avant de fondre sur leur petit déjeuner maritime savamment choisit. Moment magique qui fera pardonner la loose du dîner de la veille.

No Cars Go (Arcade Fire)

8h00, les filles émergent enfin et il est temps de reprendre la route pour notre prochaine étape, où nous avons prévu de passer 3 jours, j'ai nommé : Tulum ! 2h30 de route à travers de chouettes paysages nous séparent de ce morceau de paradis.


View Mexico 2008 - Day 9 - Tulum in a larger map

Même si le front de mer est consacré aux hôtels et au tourisme, l'endroit est aux antipodes de Cancun : ici pas de palaces de 15 étages à l'horizon, ni de plages bétonnées. La philosophie du coin va plutôt au respect de l'environnement et de la nature des lieux : la mangrove et la jungle ont été gardées les plus intactes possible et des cabañas de bois et de paille ont été savamment disposées au milieu. Pas de confort superflu, pas de dénaturation.
Et puis de toutes façons, les tornades annuelles prennent un malin plaisir à remettre les récalcitrants américains dans le droit chemin !


De gauche à droite : Boca Paila, une charmante "route" qui longe les hôtels du front de mer - Entrée de notre hotel.

Finalement, après 5kms à longer la série d'hôtels-bungalows du front de mer, nous tombons enfin sur le notre. Comme à mon habitude, je laisse les filles dans la Chrysler pendant que je m'occupe du check in et de vérifier si tout va bien.

Gone Under Sea - Electrelane

De la voiture, entre deux palmiers tout au fond, on arrive à apercevoir un orizon d'un bleu qu'on ne voit qu'à la télé normalement ; irrésistible attraction équivalente à la lumière de la salle de bains pour les papillons. Et ça ne loupe pas ! À peine le temps de dire "ouf", que mes passagères volètent déjà vers cette tentation... Oubliant tous dangers et surtout oubliant les clés dans le véhicule (mais par contre, n'oubliant pas de fermer le véhicule avant de sortir)... "Euh, on a vu une agence Hertz avant d'arriver, je vais les appeler"

Avez vous remarqué comme le temps parait long quand on est légèrement agacé ? J'ai l'impression d'avoir attendu pendant des heures l'arrivée du "serrurier" Hertz, et de l'avoir regardé encore plus longtemps, essayer de crocheter la serrure avec une antenne de voiture. Je ne suis pas expert en la matière mais je pense que lui l'était encore moins que moi : grand moment burlesque que de le voir faire des aller retour d'une violence rare, à une hauteur de porte où la probabilité de choper le mécanisme de la serrure était moins que nulle. Il a même essayé de crocheter les portières arrières (???)... Et pourquoi pas le coffre tant qu'on y est ?


Le début des festivités : le tshirt de notre serviteur est encore sec !

Heureusement le gérant de l'hôtel prend pitié de nous et vient donner quelques judicieux conseils à notre technicien : "rapproche toi plutôt de la serrure". D'une logique implacable ! L'opération totale prendra au final une heure entière ! Encore une jolie histoire à raconter quand je serai vieux !

Break Free - Noisettes

Nous prenons, non sans soulagement, enfin possession de nos quartiers : un charmant bungalow surélevé avec terrasse et vue sur les Caraïbes. On se croirait dans un bouquin de Defoe, seul, tel Crusoe, sur une île paradisiaque avec, comme seule compagnie, celle des vagues et des palmiers.


De gauche à droite : Vue sur le bungalow depuis la plage - Vue de l'intérieur - Vue sur la plage depuis le bungalow.

Julio, le gérant, est aux petits soins avec nous. Il parle couramment 5 langues (dont le français), a fait plusieurs fois le tour du monde, et est une source d'informations très précieuse. Il nous explique qu'à cause de la jungle et du sol, les hôtels du beachfront ne sont pas raccordés aux services classiques. L'électricité est générée par un groupe électrogène et l'eau courante provient d'un puits où s'introduit parfois la mer, ce qui explique le petit goût salé de la douche et l'absence d'eau chaude :-).
Ça dissuade pas mal les américains assoiffés de luxe et ce n'est pas plus mal !
Enfin, quand plus personne n'a besoin de lui, il passe son temps dans un hamac, face aux vagues, à lire les bouquins qu'il n'a pas eu le temps de lire pendant sa vie d'avant. Je l'envie...

Eat Wave - Ginger Ale

Sur la feuille de route de la journée, il était originellement prévu une liste interminable de choses à faire/à voir. Subjugués par l'endroit, nous décidons de tout reporter à plus tard : au diable les visites, un peu de vagues, de soleil et de repos ne nous ferons pas de mal. Et après tous les problèmes de ces derniers jours, j'estime qu'on l'avait bien mérité.

L'hôtel mettant à disposition transats, parasols, planche de bodyboard, autant dire que tout le monde a su y trouver son compte : pendant qu'Isa prend le soleil, je fais découvrir à Anne Cécile les sensations de la glisse aquatique. Une gentille brise et une eau à 26° nous font même oublier que nous ne sommes pas très loin du Tropique du Cancer (chose qui a son importance quand, comme moi, on n'aime pas mettre de crême solaire).

Bref, comme les images parlent mieux que les mots :



De gauche à droite, de haut en bas : La plage... putain j'ai envie d'y retourner - Anne Cécile découvre les joies des vagues - Un bout de parasol - Vive le hors saison et les plages désertes

Le problème de cet endroit est qu'il vous rend instantanément dépendant. Même si vous avez faim, vous ne voulez pas le quitter ! Alors évidemment les hôteliers ont pensé à nous pauvres junkies en ouvrant des petits restaurants à quelques pas de la plage : on peut s'y poser encore mouillé, recouvert de sable et partager l'endroit avec les iguanes. Autour d'un plat de fajitas à la crevette, on sympathise avec le propriétaire guadeloupéen expatrié, on profite du cadre désert.


De gauche à droite : de la bière mexicaine et des crevettes, que demandez de plus ? - Vue depuis la terrasse

De manière plus ou moins volontaire, nous avons toujours essayé de faire crescendo dans les étapes et leurs types. Et d'un certain côté ça donne plus de saveurs au séjour. Se serait on vraiment émerveillé devant Chichen Itza après avoir visité Uxmal et Palenque ? Et bien il en va de même pour Tulum : nous avons vu des cascades, des lagunes, un petit morceau de plage à Cancun... mais heureusement que nous n'étions pas venus ici avant !

Tentation - SOAD



Sur les bons conseils de Julio, nous nous rendons, pour le dîner, à un restaurant situé un peu plus loin appelé la Zebra. L'endroit est très chic et lounge : l'entrée avec son chemin de sable au milieu de la jungle et parsemé de vraies torches, n'est pas sans rappeler certains décors de l'Île de la Tentation (ce sont les filles qui me font remarquer ça, moi je n'ai plus de télé depuis belle lurette !). Ayant déjà remarqué deux hôtels un peu plus loin appelés Diamante K et Esmeralda K (on y reviendra dans le post de demain) autant dire que les présomptions étaient plutôt fortes.

Nous nous renseignons alors auprès des serveurs pour en avoir le coeur net. Ils sont amusés et confirment que l'émission est déjà venue ici avec des "french hot chicks". Que le monde est petit ! Et depuis quand le Mexique est une île ??

Et demain ??

Demain vous verrez enfin à quoi ressemble des poissons coraliens, ce qu'est un rashguard et est ce que le Diamante K ressemble à ce qu'on nous en montre à la télévision !!

J8 - Becan

dimanche 28 septembre 2008

Bon cette fois ci, il est temps de mettre un coup de cravache pour la dernière ligne droite. Je vais même essayer de profiter de ce dimanche pour écrire des bulletins en avance pour la semaine... Surtout que la seconde partie du voyage concerne nos excursions sur la côte et réserve de bien beaux clichés !

Nous sommes donc le vendredi 27 juin 2008. Le temps oscille entre orages et éclaircies discrètes. La météo annonce de la pluie pour toute la semaine à venir sur la côte... On est plutôt dégoûtés et espérons que leur fiabilité est aussi bonne que celle en France. La température et l'humidité sont par contre des constantes locales : on étouffe !

Road To Luna (Girls In Hawaii)

Ces 3 derniers jours nous nous étions exilés dans le Chiapas, loin des sentiers battus américains. 8 heures de route pour découvrir Palenque et les charmes locaux. Aujourd'hui, il est temps de clôturer la partie culturelle et historique de notre séjour pour enchainer sur la partie loisir aquatique ! À nous les Caraïbes et les 500kms de route pour les rejoindre :


View Mexico 2008 - Day 8 - Becan & Bacalar in a larger map

500kms répartis sur 3 états. Et qui dit "passage d'état" dit barrage, dit armée mexicaine blindée et armée jusqu'aux dents et dit "Nicolas pas trop rassuré" ! Et pour cause, en 6h de route nous passerons devant pas moins de 9 barrages différents et nous ferons arrêtés à 3 !



De par sa situation géographique, relié au Guatemala et ainsi à toute l'Amérique du Sud, l'état du Chiapas est une immense plaque tournante de trafic de drogue. Rajoutons à ça que cet état est le plus pauvre du Mexique et que les autorités sont peu compétentes pour démanteler tout ça, et vous comprendrez aisément les craintes des états voisins concernant tout véhicule en sa provenance... Ainsi, comme les routes, pour rentrer et sortir de l'état, peuvent se compter sur les doigts d'une main (car partout après c'est de la bonne grosse jungle bien touffue), quoi de plus efficace qu'une palanquée de barrages sur ces dernières ?

Malgré tout, avec tous nos kilomètres au compteur dans ce pays, ce n'est plus la première fois que nous nous prêtons au jeu et nous sommes même désormais presque à l'aise lorsque l'on se fait arrêter. Nos papiers, maintes fois vérifiés, sont en règle et nos bagages, toujours vaillament vérifiés, hors de tout soupçons... C'est du moins ce que nous croyions...

(discussion en espagnol orchestrée par Isa)
- Ola senõr
- Ola
- Vous venez d'où comme ça ?
- Palenque
- Et vous allez où ?
- euh Bacalar
- Américains ?

- non non ! français... (nous prenons toujours un plaisir fou à dire que nous ne somme pas US)
- je peux voir les papiers du véhicule ?
- oui bien sûr...
- vous pouvez ouvrir le coffre aussi ?

- euh oui...


3 officiers (avec une arme automatique autour du cou et un gilet parre balles plus épais que ma cuisse) se passent nos papiers pour les vérifier, font de multiples tours de la voiture, inspectent nos bagages... Il faut reconnaitre qu'au moins ceux ci font leur travail rigoureusement, peut être trop même...

(Là, le soldat vient me voir et me parle en anglais...)
- Senõr, il y a un problème, un gros problème... Vous pouvez sortir du véhicule svp !
- (sueur froide... merde...) euh... oui évidemment.


L'officier me tend la carte grise que je lui ai donné un peu plus tôt, me fait lire la plaque d'immatriculation renseignée dessus, puis me montre celle de notre véhicule : rien ne correspond. La carte grise appartient à une Fiat bleue alors que nous sommes au volant d'une Chrysler blanche... C'est quoi ce bordel ? Nos papiers ont déjà été vérifié par deux fois avant aujourd'hui et personne ne nous a fait remarquer ça.

Dans ces moments là, mille choses vous passent par la tête : les officiers ont ils pu échanger la carte grise entre eux trois ? comment une mauvaise carte grise aurait pu arriver dans le véhicule ? peut on annuler l'hotel de Bacalar ce soir ? comment on va faire pour se raccorder à la suite du séjour si on nous emmène au poste ? est ce que les prisons mexicaines sont comme on nous les montre dans Prison Break saison 2 ? est ce que mon tatouage pourra nous permettre de planifier une évasion ?

Bref, face à la mitraillette de mon interlocuteur et son ton féroce, on se sent rapidement seul. Je lui propose d'appeler Hertz, pour avoir des informations et qu'ils m'aident à prouver que la voiture est en règle, mais son discours continue de tourner en boucle : "vous avez de gros problèmes là" jusqu'à une variante "mais on peut peut être s'arranger". Je savais le pays gangréné par la corruption, mais je ne pensais pas y collaborer un jour : "pour 500 pesos, j'oublie tout et vous partez".

Je ne prends même pas la peine de faire la conversion... Il aurait tout autant pu me dire 1000, que j'aurai accepté pareil. Plus tard, on se rendra compte que ça ne faisait que 30€ : une broutille pour nous, mais une semaine de salaire pour lui... Jolie manière d'arrondir les fins de mois. Il m'emmène à l'abri derrière la jeep et j'échange un billet violet contre une carte grise inutile. Comme dans les films : encore une histoire que je pourrais raconter à mes petits enfants...

Nous reprenons alors la route et nous éloignons le plus vite possible du barrage. Naturellement les questions fusent dans la voiture et la parano prend le pas. On s'arrête un peu plus loin : après vérification la carte grise correspond à un véhicule Hertz... au véhicule que j'avais réservé avant de partir, moins cher que le Chrysler qu'ils nous ont donné. Le numéro de référence de la carte est PL650 et celui de notre voiture PL560 : le voiturier Hertz a du merder au moment de nous emmener la voiture. Le retour de bâton pour avoir été surclassé par erreur.

Furieux, j'appelle immédiatement l'assistance Hertz prêt à engueuler le premier pécore qui me répondra, pour l'incompétence des autres. Entre ça et ma carte bleue bloquée, ça commence à bien faire. Coup de bol, je tombe surement sur la seule personne compétente de la multi nationale à qui j'explique la situation... "Combien les avez vous payés ?" me demande t-il naturellement, "500 pesos !", "ok pas de soucis, j'ajoute ça à votre dossier et on déduira la somme de vos frais de location lorsque vous rendrez la voiture"... La corruption est elle vraiment aussi répandue ici pour que tout le monde sauf moi trouve ça normal ?
- Et que suis je censé faire aux autres barrages si ils vérifient nos papiers ?
- Appelez nous si vous pouvez, on s'en occupera. Sinon payez et on vous remboursera.


Pendant ce temps les filles retournent les bagages pour voir si les soldats ne nous ont pas glissé un pain de cocaïne dans le coffre. La scène est plutôt comique.

Come Around Again (Jet)

La pression descend peu à peu et on finit même par en rigoler. Jusqu'au kilomètre suivant, où un nouveau barrage nous attend et nous demande de nous arrêter : les douanes cette fois. C'est moi où on a la poisse ? Apparemment non : l'officier nous martèle de questions "vous descendez à quel hôtel ?", "vous y restez combien de temps" (il m'aurait demandé comment allait ma mère que ça ne m'aurait pas surpris), mais ne vérifie par les papiers... Les 7 autres barrages seront du même acabit heureusement...

Last Goodbye (Buckley)

Le reste du trajet se fera sans encombres. Plus on se rapproche de l'est et plus l'état des routes s'améliore. En avance sur nos prévisions et un peu lassés d'être dans la voiture, nous improvisons une petite halte aux ruines de Becan.

Comme toujours l'endroit est désert et superbe. Le style architectural, dit Rio Bec, est, une nouvelle fois, différent de ceux des ruines que nous avons pu voir les jours avant. De plus, il s'agit de la seule cité maya entourée de douves ; qui lui donnent un petit côté château fort européen.



De gauche à droite, de haut en bas : arbre et autel - le temple vu depuis la grande pyramide - la grande pyramide vue depuis le temple - Nicolas fait l'idiot en grimpant la pyramide - session escalade pour Isa

Blue Skies (Hammond Jr)

Après 6h00 de route acharnée, nous arrivons enfin à notre destination de la journée, dernière halte plutôt honorable avant de tremper nos orteils dans la mer azure : la lagune de Bacalar. 70kms de long composés d'eau douce et d'eau salée qui doivent toute leur beauté à la variété de ses tons de bleu. Un bel endroit reposant !

Pour ajouter un peu au plaisir, nous avions choisit un hôtel avec vue sur la lagune et avec un petit ponton avancé tout mignon et plutôt photogénique. L'occasion idéale pour un petit plouf et un baptême de palmes !



De gauche à droite, de haut en bas : le fameux ponton - le ponton vu depuis la lagune - Nicolas fait l'idiot encore - Anne Cécile en mode amphibie - romantique n'est ce pas ?

Évidemment la journée ne pouvait pas se terminer sans une loose supplémentaire. Nous savions que Bacalar était une petite ville, que nous étions hors saison et que de manière générale l'endroit n'est pas touristique. Ce que nous savions pas c'est qu'il serait très difficile voire impossible de trouver un endroit où manger... Après maintes pérégrinations à travers la ville et une dizaine d'endroits miteux à l'hygiène douteuse, nous nous rabattrons sur une épicerie et de quoi se faire de superbes sandwichs à l'hôtel... Enjoy your meal !


Quel festin !

Et demain !?

Demain ça va poutrer sec ! Vous découvrirez à quoi ressemble le plus bel endroit du monde, le plus bel hôtel du monde, comment un mexicain obèse crochette une serrure, et les dessous de l'Ile de la tentation ! Vous en bavez d'avance je suis sur !

J7 - Agua Azul... or not...

mercredi 10 septembre 2008

Argh !!? Comment ça, ça fait déjà plus d'un mois que je n'ai rien écrit ici ? Sapristi, la condition estudiante et son insouciance estivale me manquent parfois... Où sont passés mes étés glandouilles où j'avais encore le luxe de perdre du temps sur Internet ? Tout ça troqué pour 40 jours de congés payés où on s'efforce sillonner le monde vitesse grand V et d'où on revient encore plus fatigué qu'avant de partir...

Bref, nous sommes le jeudi 26 juin, au fin fond du Chiapas. Humidité et chaleur tropicale. Jungle et moustachus tout autour. Si comme moi vous habitez en Bretagne, ça risque d'être dur à imaginer... Vous y êtes quand même ? Alors c'est repartit pour 7 jours de folie !

The Same Mistakes - The Cooper Temple Clause

Programme très léger aujourd'hui. Et pour cause ! 6 jours que nous engloutissons les kilomètres, les ruines, les tuiles et j'en passe. Les 6h de routes peu recommandables qui nous séparent de la côte Caraïbes peuvent bien attendre un petit peu. Surtout que, d'après les guides, la région dans laquelle nous nous trouvons, recèlent de sites naturels superbes qui feront d'excellent préludes au bleu turquoise côtier. Les plus connus, et sur notre liste du jour, Agua Azul (eau bleue) et Agua Clara (eau claire) ; deux morceaux de paradis parsemant le Rio Xumulha.


View Mexico 2008 - Day 6 & 7 - Misol Ha & Aqua Azul in a larger map

Pendant la belle saison, ça ressemble à ça (photos from wikipedia) :


De gauche à droite : Agua Azul (qui porte bien son nom) - Agua Clara et son pont de singe.

Je précise "belle saison" car juin n'est pas du tout la belle saison. C'est plutôt ce qu'on appelle la saison des pluies (ou plutôt, d'après moi, "la saison des orages de fous qui durent 5 min le soir"). Et justement, une pluie, on en a eu une belle la veille, violente à souhait. Le soucis c'est qu'elle a un peu remué le fleuve et le "Azul" a plutôt tourné au café :


De gauche à droite : Agua Clara, le même pont de singe, pas la même eau - le pont de singe vu de près - les Tongues™, chaussures officielles de l'escalade dans la jungle boueuse.

Une fois arrivés à Agua Clara ; entre le pont de singe aux planches plus que douteuses, l'averse qui nous est tombée sur la gueule pendant qu'on escaladait l'accès (glissant) au pont, la couleur de l'eau pas vraiment paradisiaque et la boue entre les orteils, autant dire qu'on était moyennement motivés pour passer une heure supplémentaire en voiture, sur des lacets de montagne, pour se baigner à Agua Azul.

Pourtant on aurait pu s'en douter avant. Rappelez vous, la veille, nous nous étions rendus à la cascade de Misol Ha (sur le même fleuve) et avions prévus d'y retourner de nouveau aujourd'hui. Équipés cette fois-ci d'une lampe et d'un appareil photo étanche nous comptions retourner dans la grotte derrière la chute d'eau, pour y voir les fossiles de coquillages... En tout cas, on ne peut pas dire que nous n'avons pas essayé... Il nous manquait juste des cordes, des grapins, un gilet de sauvetage et une bonne assurance vie...


De gauche à droite : La cascade de Misol Ha hier - la même cascade aujourd'hui... sic !

Du coup, nous n'avons pas eu d'autres choix de rentrer à l'hôtel, se poser devant la télé et apprendre par coeur les textes des 6 différentes pubs (maxi) du PAF mexicai entre deux navets starring Jean Claude Van Damme (dont la voix espagnole anéantit le peu de crédibilité qu'il reste aux films)

The Judas Kiss - Metallica

"Quoi ? C'est tout pour aujourd'hui ? Alors que normalement tu fais des patés inbitables pour chaque journée..." Vrai, juste que cette journée fut une journée loose pas vraiment intéressante.
Du coup, j'en avais parlé il y a quelques temps, il est l'heure de la minute Civilisation et Mœurs ! Après "La destruction des plages caraïbéennes par les américains" et les "101 règles implicites de conduite au Mexique", il est l'heure de faire un point sur la "Physionomie du mexicain(e) moyen dans le Yucatan" (à, peut être, extrapoler au reste du pays).

On a tous en tête ce cliché de la bomba latina, jolie brune élancée aux atouts physiques à faire pâlir Bezier (private joke d'informaticiens)... Et bien, après vérification minutieuse, je peux affirmer qu'il n'existe aucun de ces spécimens au Mexique... En 15 jours sur place, et sans mentir, je n'ai vu AUCUNE jolie fille (et dieu sait que mes exigences descendaient de jours en jours). Même les filles sur les magazines pour homme (type FHM) ou les pubs de bières manquent de charme... Peut être que nos critères d'européens sont trop conditionnés...


Quelques spécimens pris au hasard

Je ne me rappelle pas non plus avoir vu une seule personne native du pays sans un peu de bide. C'est surement génétique ou particulier à l'endroit, le climat, le mode de vie... Bref, le mexicain est petit, sans cou, trapu et un peu gras... Une moustache rarement délicate ornant son visage (aussi bien les hommes que les femmes). Le stéréotype du mexicain n'est pas donc si éloigné de la vérité que ça...

Vous me direz "Et Salma Hayek alors ?". Et bien je répondrai que toutes les règles ont leurs exceptions... Et d'ailleurs, au passage, si des mexicains lisent mon blog, je m'excuse auprès d'eux... Je ne fais qu'un constat personnel mais honnête de mon séjour.

Et demain ?

Demain nous découvrirons comment occuper 600kms de trajet à l'aide de militaires verreux ou comment dîner comme des losers dans une chambre d'hotel pour 3€...