J4 - Le Secret de la Vanille

mercredi 26 octobre 2011

Mardi 10 mai 2011. Après un petit-déjeuner bien fortifiant, j'ai droit au cours théorique obligatoire pour le N1 de plongée pendant que Nicolas est parti se renseigner à la Canopée pour nous organiser une demi-journée de canyoning. La plongée, dans la foulée, se déroule dans le Jardin de Corail, site célèbre où un buste de Cousteau faisant un "ok" de plongeur a été immergé. Malheureusement un petit problème contracté aux oreilles pendant des exercices sous l'eau me contraint à annuler ma plongée... Et pendant que Nicolas admire sa première tortue guadeloupéenne sous l'eau et gère un énième faux malaise de son bourreau, mon moniteur et moi devons nous contenter d'admirer les fessiers de jolies demoiselles faisant du snorkeling *sigh*.




Cup Of Coffee - Garbage

Après d'infructueuses recherches aux pharmacies de Bouillante et Vieux-Habitants d'un après-soleil conseillé par la mère d'Anne-Cécile, nous faisons cap vers Vanibel, une plantation de café, de bananes et de vanille qui figure sur notre programme (Vanibel ne venant pas de vanille mais de Van Bel, un hollandais qui a fondé la plantation, bande d'incultes).


Afficher Guadeloupe 2011 - Day 3 - sur une carte plus grande

La visite est extrêmement instructive et le copropriétaire de la plantation est captivant. Quelques faits :

Un plant de café met 5 ans pour produire et étant donné qu'il est censé être cultivé en altitude, en Guadeloupe, il est abrité du soleil par des bananiers . Le café a été introduit sur l'île en 1723 et il n'a jamais été modifié depuis. A défaut de pouvoir être compétitif, le café guadeloupéen se classe dans le café de luxe : celui de Vanibel est vendu notamment par Malongo sous le nom "Guadeloupe Bonifieur" et qui le leur achète 18€ le kg (le robusta se négocie à 1.5€ et l'arabica à 3€...).


De gauche à droite : Le domaine de Vanibel - Un plant de café à gauche, un babanier à droite

Le caféier fleurit de janvier à juillet, ce qui permet de récolter d'août à décembre, à la saison des pluies, ce qui permettait d'actionner le moulin mécanique, par le passé. Ce moulin effectuait 3 opérations : enlever la cerise extérieure, enlever la petite peau autour des grains, séparer le café vert de la petite peau.
Malheureusement, le café a été quasiment abandonné en Guadeloupe, au profit de la banane : en cas de cyclone, il faut attendre 5 ans pour une nouvelle récolte (6 mois pour la banane) et le Brésil est devenu un concurrent trop rude. Ceci dit, le café n'épuise pas le sol, et ça c'est bien !


L'ancien moulin à café.


Blue Orchid - The White Stripes

La partie sur la vanille est de loin la plus interressante et la plus surprenante de la visite. La vanille est une variété d'orchidée qui a besoin d'un support pour pousser. Ce qui la rend très difficile à cultiver, c'est qu'elle doit être pollinisée à la main, fleur par fleur, à raison d'une fleur par plant et par jour. Et comme si ce n'était pas assez fastidieux, les fleurs s'ouvrent entre 3 et 6h du matin seulement : il faut être vif.  A l'origine, la vanille vient du Mexique où il existe une espèce d'abeille capable de la polliniser correctement. Cependant si on a réussit à implanter la vanille ailleurs, l'abeille, elle, n'a jamais pu s'adapter. Ceci explique en partie le prix de la vanille : 3800€ les 100g de poudre !


Un plant de vanille

Au niveau consommation, il se passe 1 an et demi entre la pollinisation et la consommation (pollinisation, développement, cueillette à vert, technique Bourbon pour bouillir la cosse, séchage de 6 mois...). Vanibel produit 500kg de cosse de vanille par an, et la poudre ne représente que 2% de cette masse. Le prix de revient d'une parcelle de vanille est de 15000€ par hectare et par an, un prix beaucoup trop élevé pour confier cette tâche délicate à des ouvriers. Du coup, ce sont les propriétaires de la plantation qui s'occupent eux-mêmes de la vanille.

Quelques anecdotes pour finir sur la vanille :
- La vanille bourbon ne vient pas nécessairement de la Réunion (c'est Madagascar qui inonde le marché). Bourbon est une technique de préparation de la vanille, créée à la Réunion, mais dont le nom n'a pas été déposé. Du coup, tout le monde fait de la vanille bourbon.
- Nous sommes obligés de consommer de la vanilline (vanille artificielle) car la production mondiale de vanille est très insuffisante pour couvrir nos besoins. Même les parfumeurs de prestige y ont recours.
- "Vanille épuisée", indiqué sur un emballage, signifie que la vanille utilisée pour le produit a été rachetée à un industriel qui avait déjà utilisé la poudre (extraite par quel moyen ?). Super...


Welcome To The Monkey House - The Dandy Warhols

La banane, quant à elle, est une belle saloperie. Le bananier n'est pas un arbre mais une plante qui se développe en 4 mois, développe un gros régime, épuise le sol et meurt au bout de 10 mois. Les républiques bananières d'Amérique du Sud pètent le marché, mais ça vous l'avez appris au lycée, en espagnol ou en géo, alors nous ne nous y attarderons pas. Il existe trois variétés principales de bananes : les bananes normales, qu'on mange salées (vertes) ou sucrées (jaunes), les grosses bananes plantin qu'on ne mange que salées, et les petites bananes jaunes qu'on ne mange que sucrées (mais qui coûtent un bras).


De gauche à droite : Une fleur de bananier : les pétales de la fleur sont en fait des bananes - Un plant de banane.

Après la visite, nous dégustons les produits de la plantation : les bananes et caramboles du jardin, avec un café maison... Ni Nicolas ni moi ne buvons de café, mais celui-là était tout simplement au top. Pendant cette dégustation nous faisons la rencontre de celle que nous appellerons "bobonne", une petite blonde tout étonnée que quelqu'un ait pu commettre la folie de réserver un vol, un hôtel et une voiture par trois biais différents. Thomas Cook, quand tu nous tiens... Avant de partir, Nicolas et moi allons saluer et remercier les propriétaires (père, fils et fille), affairés à trier à la main, grain par grain, le café destiné à l'exportation, sur la table de la cuisine. Un café de qualité, vous avez dit ?

Ma gourmandise me perdra puisque, au sortir de la plantation, après avoir coupé quelques bananes vertes sur un régime avec Nicolas, je finirai avec de la boue jusqu'aux mollets :
- Euh Xavier ça m'a l'air marécageux par ici
- Mais non j'y suis passé tout à l'h... *SPLOUF*


Keep The Car Running - The Arcade Fire

Au retour, et après avoir trouvé un après-soleil palliatif à la pharmacie de Basse-Terre ville, nous finirons l'après-midi par une petite séance d'apnée dans la piscine du gîte, avant de copieusement nous tartiner le corps (chacun le sien) de biafine, histoire d'essayer de sauver les meubles. Ensuite, direction "Délices Créoles", sur la rue principale de Malendure, où nous sommes reçus par Mylène, une serveuse locale tout à fait sympathique :
- Vous auriez quelque chose de local, des acras par exemple, pour l'apéro ?
- Euh non mais j'ai des chips


Un apéro haut en couleurs.

Après l'apéro (ti'punch miel) Nous dégusterons finalement un Colombo de cabri puis un flan coco arrosé de caramel, de coulis de fraise, de chantilly et recouvert des petits vermicelles multicolores qu'on met sur les gâteaux d'anniversaire, tout ceci sous le vacarme des automobilistes roulant comme des dingues à quelques mètres de notre table, sur un fond de Zouk'N'B... Nous réalisons à cet instant que notre espérance de vie, assis à cette table, est faible par rapport aux moments où nous roulions à fleur de ravin ou lorsque nous nous faisions doubler en plein virage et avec une visibilité nulle par ce fou dans son Audi TT RS blanche... Signe du Ciel, un crabe de terre a tout de même réussi à traverser la route pendant le repas. Autre signe du Ciel et de la french touch que nous inspirons, un planteur de fin de repas nous est offert par Mylène, puis un rhum vieux par Zouty, le patron. Un vieux bizarre nommé Ti'Alphonse et prétendant être gynécologue-dentiste nous rejoint au bar, visiblement plein comme une barrique. La conversation devient juste surréaliste.

[nous] On a voulu aller chez Dada hier (un restaurant), mais c'était fermé
[alphonse] Elle n'est pas fewmée Dada, elle a eu deux enfants, je sais bien, je suis gynécologue, j'ai étudié à l'univewsite de Bowdeaux-Montpellier.
[zouty] Hééé, Ti'Alphonse il est malin comme un winocéwos !

[zouty] Oh au fait vous m'avez peut-êtwe vu sur la woute, j'ai une Audi TT RS !
[nous] C'est toi qui roules comme un dingue ? Tu nous as doublé en plein dans un virage hier !
[zouty] Hé hé, j'ai 340cv, mais je ne suis pas dangeweux, j'ai juste la puissance nécessaiwe pouw doubler sans êtwe dangeweux pouw les gens d'en face
[nous] ...

[mylène] Oh vous avez le Routard ? Venez avec demain, vous aurez l'apéro gratuit
[nous] Euh on a déjà eu l'apéro et deux digestifs gratuits là :)

Et Demain !?

Demain nous atteindrons de nouveaux sommets ! Et en particulier celui de la Soufrière, volcan encore actif et point culminant des petites Antilles.

J3 - Ilets Pigeon & Saut d'Acomat

jeudi 20 octobre 2011

Lundi 9 mai, 6h du matin, le soleil vient de se lever, encore une belle journée, palalam pam pam... Aïe j'ai mal ! Quand Anne-Laure parlait de morsure du soleil, elle ne déconnaît pas, la bougresse. Nous avalons un bon petit-déjeuner, prenons quelques photos de chenilles rouges, vertes et noires en train de massacrer un laurier, avant de filer à la pharmacie de Bouillante pour faire le plein de Biafine et de crème solaire. "Dites, une serveuse nous a dit, hier, que boire de l'eau de coco était bon contre les coups de soleil, ça vous dit quelque chose ?" "Bah c'est diurétique, à pawt ça..." Ok. Bon, on essaiera quand même, juste pour le goût. Nous nous arrêtons chez Félicité, le magasin indiqué par la serveuse du Ranch et supposé vendre de l'eau de coco. A défaut d'eau de coco, nous trouvons de l'eau d'Aloe Vera (made in korea) et du Tropik Splash aux extraits naturels de Corosol (made in Canada), tout ceci sur fond de Radio Transat, le rouleau compresseur de la bande FM, bien sûr (et toujours avec un cochon de lait à gagner !).


De gauche à droite : il ne lui manque plus que le narguilé pour jouer dans Alice - Du jus d'Aloe Vera (avec de vrais morceaux dedans).


Japanese Hot Rod - Retrolust

9h30, nous nous rendons aux Heures Saines pour la plongée matinale dans un site appelé la Piscine, situé au beau milieu des îlets Pigeon... et le site porte bien son nom. Une eau claire et chaude, de jolis poissons et coraux, des éponges aux formes et aux couleurs variées, j'en prends plein les yeux . Après notre plongée, nous croisons une métropolitaine sur le parking qui nous demande si elle ne nous a pas déjà vus quelque part. Devant notre air dubitatif, elle nous répondra "oh c'est les petits jeunes, ils sont tous mignons, je les confonds" (!?).


De gauche à droite : Au dessus de la surface - en dessous.

Le repas du midi ressemble étrangement à celui de la veille, n'ayant pas été capables de manger un pauvre cervelas à deux en un repas... Une petite sieste digestive plus tard, nous retournons plonger dans un autre site appelé le Jardin Japonais, toujours aussi riche en faune.


Domino - Van Morrison


Afficher Guadeloupe 2011 - Day 2 - Acomat sur une carte plus grande
 
Vers 17h, nous prenons la route vers le nord dans la direction de Pointe Noire afin de rejoindre le "Saut d'Acomat", une cascade se jetant dans un trou d'eau au beau milieu de nulle part. Notre premier constat est que la route vers notre gite n'est pas la seule petite route horrible et affreusement pentue de la région, celle-ci est bien pire. La chaleur et l'humidité ambiante n'aident pas, bien entendu, mais le paysage est magnifique et, au terme d'une descente à pied très pentue, nous arrivons dans Jurassic Park



Une nature démesurée, une rivière dans son lit minéral, et une chouette cascade qui donne envie de sauter dedans. "Interdiction de plonger, profondeur moyenne, 2.43m". Dis donc, les profondeurs moyennes sont précises, ici. Tant pis, même si le nom était évocateur et tentant, nous ne sauterons pas. Nous nous résolvons à remonter à la voiture (beaucoup trop rapidement compte tenu du climat tropical) et à prendre la direction de Pointe Noire (Pwentnwa en créole) afin de profiter d'un petit vent de mer et d'un dîner bien mérité.



Nous sommes complètement claqués et il y a de quoi : il est bientôt 19h. Nous mettons le cap vers Malendure où nous finissons la journée par une petite détente dans la piscine, en discutant avec la père d'Anne-Laure qui est allé sur la Soufrière, volcan en activité et point culminant des petites Antilles. "Il a plu dans la forêt, il a plu pendant l'ascension, il a plu au sommet, mais ça valait la peine quand même". Bon, eh bien il faudra s'y coller cette semaine ! En attendant, au dodo. À 2h30, je croise Nicolas dans la salle de bains. "Ah, toi aussi ça te brûle ?" "Tu parles, oui, je n'arrive même pas à m'allonger..." La nuit va encore être longue, il va peut-être falloir aller voir un médecin, si ça continue.


Et Demain !?

Demain nous avons rendez vous avec Cousteau et découvrirons les secrets de la vanille.

J2 - Vieux Habitants et Brulures à la Anse

dimanche 16 octobre 2011

Dimanche 8 mai. Nicolas émerge à 5h du matin, ce qui était plutôt inespéré sachant la marmotte qu'il est usuellement. Il braille à juste titre contre le décalage horaire, mais se calme très rapidement en ouvrant la porte du bungalow... Le temps est dégagé, et la vue est superbe. Une piscine à débordement, la mer et les îlets Pigeon juste en face, que demander de mieux ?


La vue depuis le bungalow au petit matin...

Si certains fêtent l'Armistice aujourd'hui, de notre côté notre mission est plutôt à l'organisation de notre planning et de nos plongées des jours à venir.


Jam - Michael Jackson

Allez au boulot, direction le club de plongée des Heures Saines, pour le rendez-vous de 7h30... Devanture fermée, pas âme qui vive : deuxième échec après notre essai infructueux (mais certes tardif) d'hier soir. Personne n'a dû vouloir plonger de si bonne heure.


Le club de plongée multicolore des Heures Saines avec les Îlets Pigeon en fonds

Qu'à cela ne tienne, il nous faut nous substanter et nous avons repéré un charmant Super U tout à fait typique en bas de la route. Mais attention, pas n'importe quel Super U ! Est-ce que dans le vôtre vous trouvez du Nesquik en promotion à 6.60€ le kg, du Perrier à 8.10€ les 6 bouteilles ou des légumes recouverts d'insectes ? Nous faisons ainsi le plein pour la journée, sans sac de transport évidemment, et c'est à cette occasion que nous faisons la rencontre d'une charmante métropolitaine, témoin de notre "cervelas-ball" (ou comment rapatrier un cervelas vers la voiture à coups de pieds quand vos mains sont prises). Nous avons moins honte que faim, alors tant pis (et de toutes façons nous ne la recroiserons jamais). Quelle idée aussi d'acheter un cervelas entier, il faut vraiment partir en vacances avec un anglais...


Miam les bonnes tomates jaunes ! 

Après le petit-déjeuner, troisième tentative au club de plongée. Oh tiens, mais nous la connaissons cette charmante demoiselle à l'accueil du club et qui nous sourit : c'est miss Super U... Maintenant que nous sommes repus, nous sommes déjà un peu plus honteux, mais nous ne sommes pas à ça près. Nous voulons plonger ! Ah, la plongée du matin est complète ? Flûte, troisième loose, nous réservons un créneau pour l'après-midi.


Burn My Shadow - UNKLE


Afficher Guadeloupe 2011 - Day 1 - Vieux Habitants sur une carte plus grande

Il n'est que 8h30, nous avons la vie devant nous et enfourchons vaillamment notre fidèle 207 pour nous rendre à "l'Anse à la Barque" vantée par le Routard; une crique devenue port de plaisance, où avaient l'habitude de mouiller les pirates autrefois. Exotique ! Malheureusement le ciel est un poil couvert et la couleur de l'eau ne nous fait pas rêver, nous repasserons plus tard.


L'Anse à la Barque. Oui nous avons pris beaucoup de photos panoramiques pendant ce séjour.

Nous décidons de pousser un peu plus loin vers le sud direction Vieux-Habitants (Zabitan en créole), une petite ville dotée d'une immonde église construite par des maçons du Limousin (!!?) et d'innombrables voitures tunées (comme dans toute la Guadeloupe), où nous tombons en pleine fête du patronage. Formidable ! Au programme, un défilé de majorettes de toute la Basse Terre, Miss Vieux Habitants 2011 et sa première dauphine, un lâcher de pigeons, Super Mamie Guadeloupe 2006 et ses congénères... nous sommes charmés. Nous nous installons dans un bar à "jus de fruits pays", mais, comme nous l'indique le barman "je suis twop fatigué pouw vous faiwe un jus de fwuits" (véridique). Tant pis, ce sera une bière. Il est 10h30 et c'est mal parti pour faire une semaine sans alcool. Au vu de la population locale, une question nous étreint toutefois : où est donc passée la tranche 20-30 ? Nous qui rêvions de rencontrer les petites créoles, nous resterons sur notre faim tout le séjour.


La très immonde église de Vieux Habitants - Musicien de fanfare - Super Mamie Guadeloupe et ses amies.

Après le défilé, demi-tour direction le gîte pour le déjeuner. Le tout à l'écoute de Radio Transat et ses jeux incroyables où on peut gagner "un voyage, un iPad et même un cochon de lait". Quel beau pays, vous dis-je ! Logique oblige, nous repassons devant l'Anse à la Barque, toujours couverte, toujours port de plaisance... toujours pas convaincus. C'est bien la peine de venir dans les Caraïbes pour avoir l'impression d'être en métropole : la prochaine plage annoncée, on s'arrête !

Et l'heureuse élue sera la très jolie plage de la Petite Anse et son une eau qui invite à sortir les masques (et apparement les jet skis aussi). Nous n'avons pas de haut pour nous protéger des UV, mais tant pis, qu'est-ce qui pourrait bien nous arriver en un quart d'heure dans l'eau ? La baignade est bonne, nous revenons satisfaits au gîte où nous accompagnons Anne-Laure, la compagne de Guillaume, dans la piscine. "Attention les gars, petit conseil : faite attention à ne pas vous faire mordre par le soleil, ça peut vraiment vous gacher le séjour". Ben oui, mais ça ne peut pas nous arriver, à nous !


La plage de la Petite Anse.

Le déjeuner va à l'essentiel et, à 14h, bizarrement, nos dos, nos épaules et nos mollets commencent à violemment rougir... C'est étonnant, une allergie alimentaire, peut-être ? Nous retournons aux Heures Saines et le constat est immédiat. "Dites donc, les bretons, vous nous rappelez depuis quand vous êtes là ? Parce que vous êtes sacrément brûlés !". "Nous ? Ben hier soir..." Touristes que nous sommes... Se baigner sur l'heure de midi, sans top ni crème solaire, alors que les panneaux (que nous découvrirons plus tard) déconseillent l'exposition entre 11 et 16...


'Til You Faint - Ghinzu

Surnommé la Réserve Cousteau, depuis que Cousteau y a tourné des scènes du "Monde du Silence" et l'a classé parmi les 10 plus beaux sites sous-marins du monde, les fonds marins des Îlets Pigeon sont l'une des 7 merveilles de la Guadeloupe. Les tortues y côtoient d'énormes langoustes sur fonds de corail à perte de vue... C'est dans ce décor idyllique que nous validerons nos niveaux de plongée : y'a pire comme endroit !


De gauche à droite : Vue aérienne des Îlets Pigeon - Guide des plongées sur les îlets.

La plongée est évidemment très agréable, et je découvre les fonds caribéens, moi qui n'avais plongé qu'en Crète, dans un endroit pauvre en faune et en flore. Le séjour promet d'être encore plus sympathique que prévu ! Pour Nicolas par contre, le ton est différent : entre deux poissons, son moniteur simule des pannes d'air, des malaises, des essouflements... ça a l'air sympa le niveau 2 !


De gauche à droite : Des coraux antillais - Et encore un exercice !

Bref, nous faisons un petit retour au bungalow, et notre état de fatigue (il est quand même au moins 18h30 hein) nous pousse à retourner au Ranch, manger de la daurade et du ragoût de porc accompagnés de gratin de bananes vertes. Gage de qualité, le rhum vieux nous sera offert en digestif. La serveuse nous parle des produits locaux, des endroits à voir, des petits lolos sympathiques où on peut manger sur la plage... J'aime quand on se sent chez soi dans un restaurant dès le deuxième soir !


Et Demain !?

Des chenilles géantes, d'autres plongées et une bien jolie cascade peu profonde

J1 - Décollage pour la Guadeloupe

jeudi 13 octobre 2011

Prologue

Une seconde fois n'étant pas coutume, ce blog et ses 15 prochains messages seront confiés à la plume experte de Xavier, mon compatriote de voyage caraïbéen. En effet, après avoir préparé mon niveau 2 de plongée pendant 6 mois à Rennes, 2 alternatives s'offraient à moi pour valider la partie pratique : mobiliser 10-12 week ends complets et le passer en Bretagne ou prendre 10-12 jours de congés et le passer au chaud sous les tropiques... Après des heures... euh minutes (oui ok, secondes) d'hésitation, ce sera les tropiques. Comme il faut un club affilié à la fédération française de plongée, ce sera la Guadeloupe ! Et quitte à plonger tous les jours, autant que Xavier passe son premier niveau en même temps !



PS : j'en profite pour préciser que comme tout le récit du voyage, ou presque, a été écrit dans le vol du retour, attendez vous à un rythme de parution beaucoup plus soutenu que d'habitude :)
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Samedi 7 mai, le grand jour. Depuis 5 mois que nous en parlons, nous voilà enfin à Orly, direction les Caraïbes. Le moment est un peu délicat : Anne-Cécile a accompagné Nicolas à l'aéroport, mais pour cause de pas-de-vacances, la pauvre ne part pas avec nous... Le Ciel nous punira d'ailleurs rapidement pour cet affront, en nous infligeant comme camarades de vol une promotion entière d'étudiants de HEC, parés d'un merveilleux canotier estampillé du nom de leur voyage d'étude.

L'avion est littéralement blindé, pour une partie par HEC, pour l'autre par le stéréotype du vacancier guadeloupéen tel que me l'a décrit le mari de ma cousine, la veille au soir : un français moyen, la cinquantaine, qui a économisé 15 ans pour partir en vacances au soleil, et dont les instincts coloniaux ressortiront une fois arrivé dans son centre Pierre et Vacances en Grande Terre.

Le vol lui aussi rentre dans le stéréotype du voyage pourri. 8h30 au milieu de sales gosses qui hurlent sans discontinuer, avec pour seuls compagnons de voyage Dubosc dans "le Marquis", Poelvoorde dans un film pas si mauvais sur le chocolat, et Ben Stiller dans une énième suite de "Mon beau-père, ma femme et moi". Heureusement, le traditionnel Super Picsou Géant de voyage (voir Crète 2009) aidera à faire passer la pilule. Une mention toute spéciale à Nicolas qui a réussi à s'endormir avant même que l'avion n'ait décollé. Il m'impressionne et j'aimerais être capable d'en faire autant !


Afficher Guadeloupe 2011 - Day 0 sur une carte plus grande


We Will Find Our Way - Dirge

17h30, heure locale. À peine arrivés à l'aéroport de Pointe à Pitre, une chaleur humide alimentée à la fois par le climat local et la sueur de la masse informe qui se presse autour du tourniquet à bagages nous prend à la gorge. Vite, sortir. Nous nous dirigeons vers le bureau de Sixt, notre loueur de voitures préféré, dont le chauffeur de la navette nous invite "à ne pas mettre la ceinture, le dépôt des véhicules n'étant pas loin". Nous voilà devant notre bolide, une magnifique Peugeot 207 bleu roi qui sera notre camarade de jeu durant ces deux semaines !



Le jeu commence d'ailleurs très vite ! La nuit est tombée rapidement et, conjuguée à la pluie tropicale et au brouillard qui règnent sur la "Route de la Traversée" reliant la capitale à la côte Ouest (pas le long du grand Pacifique), nous plonge en plein coeur d'une scène aux couleurs d'apocalypse, sur fond de Radio Zouk. Notre destination s'appelle Malendure, un petit village au nord de Bouillante réputé pour ses ilets Pigeon et sa réserve sous-marine Cousteau, paradis des plongeurs. C'est ici que nous plongerons et logerons ces 9 prochains jours.

D'ailleurs l'arrivée à notre gite, "Chez Rosie", ne sera pas de tout repos non plus : en effet, celui se trouve en haut d'une route dont la pente, indéterminée, mettra à mal le moteur de la pauvre 207 en fonds de première. D'après le Routard, la vue que l'on a d'ici se mérite... Comme il fait nuit depuis déjà quelques heures, nous n'en profiterons pas ce soir malheureusement. Par contre, voici à quoi ça ressemblait les jours d'après :


Une vue fort sympathique sur la Mer des Caraïbes avec les Îlets Pigeon en toile de fond.

Nous sommes accueillis par Guillaume, tenancier du gîte et heureux nouveau papa, qui nous conduit à notre bungalow. "Ne faites pas de mal aux lézards blancs au plafond, ce sont des mabouyas, ils mangent les moustiques". Comment ça, il y aurait des moustiques dans ce pays ? On aurait dû nous prévenir, tout de même ! Ah d'ailleurs, seule la chambre "des parents" est pourvue d'une moustiquaire. Guillaume a tranché, "le plus grand prend la grande chambre et la moustiquaire, normalement on ne donne pas de moustiquaire aux enfants, ça leur apprend la vie". Bon esprit ! !


De gauche à droite : un mabouya, une bestiole qu'elle est bien - petit apercu de notre bungalow.


Chicken Dinner - Guns N'Roses

Pour notre premier dîner local, nous ne poussons pas plus loin que le bas de la côte qui mène chez Rosie. Nous établissons nos quartiers au Ranch où Nicolas me vole sous le nez le dernier Colombo de poulet. Heureusement, je peux noyer mon chagrin dans le ti'punch qui, à mon grand étonnement, se compose d'un pot de sucre, d'un peu de citron, et d'une bouteille entière de rhum. C'est self-service : quel beau pays :) La deuxième bonne surprise, sur conseil de l'adorable serveuse, est la glace "vanille pacane", vanille, caramel et noix de pécan.

La peau du ventre bien tendue, nous remontons au gîte, il est 22h (4h en France) et nous sommes épuisés par le trajet. À minuit, ma nuit se termine, foutu décalage horaire ! On fera mieux demain.


Et Demain !?

Demain nous jouerons avec la nourriture (pas bien), nous expérimenterons les morsures du soleil guadeloupéen (pas bien nons plus) et découvrirons les fonds marins des Caraîbes (bien !).

Visite des Studios Pixar à Emeryville

dimanche 9 octobre 2011

Quand, comme moi, on a grandit avec Toy Story, rit devant Monstres et Compagnie et rêvé du Monde de Nemo, avoir l'opportunité de visiter l'antre des magiciens derrière ces oeuvres, relève un peu du fantasme. Et c'est d'autant plus vrai quand on a vu des making of ou des reportages sur cette antre : les gens s'y déplacent en trottinette, slalomant entre un Sully et un Mc Queen grandeur nature, passent devant des bureaux aux décorations incroyables... On y organise des concours d'avion en papier, des journées de la gastronomie ou encore des expositions de voitures de collection... Bref, on se croirait plus dans une cour de récréation que dans un lieu de travail.
Mais qui sait, peut-être est-ce là le secret de la réussite de Pixar ? Des gens passionnés et épanouis dans leur travail toujours prêt à repousser leurs limites, heureux de se lever chaque matin et de mettre leurs talents au service de la magie !


Golden Ticket - Danny Elfman

Bien sûr, cela va sans dire, l'honneur de franchir l'imposant portail d'entrée du studio n'est accordé qu'à quelques happy-few. Deux possibilités : soit travailler chez Pixar (mais là dans l'immédiat, ce n'est pas gagné), soit se faire inviter par quelqu'un qui y travaille (déjà un peu moins difficile).


L'entrée du studio, seule partie visible de l'iceberg pour qui n'est pas privilégié...

Du coup, quelques semaines avant notre départ pour la Californie, je tente de faire jouer mon réseau (bouche à oreille, quelques mails ici et là, un petit check sur LinkedIn) mais, au final, rien de bien concluant. J'en profite également pour cuisiner Adrien, en post-doc à Berkeley et chez qui nous passerons la dernière semaine de notre séjour américain. Berkeley n'étant qu'à quelques kilomètres d'Emeryville, la ville d'accueil de Pixar, et Adrien ayant pas mal de relations dans le monde de l'animation, c'est un bon candidat !
Même mieux que ça : il m'apprend qu'il y a quelques mois de ça, il a eu l'honneur d'être invité au studio pour y présenter ses travaux et en a profité pour y laisser quelques stagiaires estivaux. Il lui suffira de leur envoyer un mail avec nos noms et la date et le tour est joué ! RO-YAL !


Campus - Vampire Weekend

06 aout 2010, 12h00. Nous avons rendez vous avec Adrien et quelques-uns de ses collègues à la sortie de la station Mac Arthur du BART (le métro de San Francisco). D'ici, on saute dans une navette direction les locaux de Pixar. Après un contrôle d'identité en bonne et due forme, on nous remet enfin à chacun le précieux sésame qui nous permettra d'entrer dans l'antichambre du paradis des films d'animation.



Le terme de campus est tout à fait approprié à l'endroit : au milieu d'un grand espace vert, trône un imposant bâtiment en briques rouges et en verre. Un théâtre en plein air par ci, une piscine par là, une terrain de basket, une immense terrasse aménagée à l'entrée... Pour un peu on se croirait dans une université... certes une université avec un Luxo Jr géant à l'entrée et sa balle, les mascottes du studio.



De gauche à droite, de haut en bas : L'entrée du bâtiment principal - Petite vue sur le théâtre en plein air et l'entrée du bâtiment (photo trouvée sur Flickr - manifestement une vieille photo car il n'y a pas la statue de Luxo) - Vue sur le côté du bâtiment - Petit aperçu du terrain de basket Pixar-style.


A Kind Of Magic - Queen

Si l'extérieur est plutôt de facture commune, il en est tout autre de l'intérieur. L'entrée est en réalité un immense et lumineux atrium, dans lequel se trouvent l'accueil, le restaurant du studio (Café Luxo), la boutique et tout un tas d'espaces de détente et de partage (petits salons cosy, table de ping pong, studio photo...). L'idée derrière cet endroit, voulu par Steve Jobs, était d'articuler le bâtiment autour d'une zone commune, où chacun serait obligé de passer plusieurs fois dans la journée, et qui encouragerait ainsi l'échange et la pollinisation d'idées. Chacun peut apporter sa pierre à chaque couche de l'édifice créatif, du réalisateur à l'animateur.



De gauche à droite : L'atrium - Café Luxo - Un accès au niveau supérieur sur la droite - Une employée de Pixar ? Ah non c'est Anne-Cécile.

Actualité oblige, l'atrium et les passerelles du premier niveau regorgent d'artworks de Toy Story 3 : idées abandonnées, colorscripts, sculptures... Mais il n'est pas rare, au détour d'un couloir de croiser les héros des autres films...



De gauche à droite, de haut en bas : Le hall d'entrée vue depuis la mezzanine du 1er niveau - Attention Marin ! - Idées abandonnées pour la scène de prison dans TS3 - Le hall d'accueil et un Woody et un Buzz en légo - Luigi et Guido en taille réelle.

...et ce, même dans les endroits les plus inattendus.




Shark Food - Starsailor

Midi passé depuis quelques temps déjà, nos estomacs grondent : une pause au Café Luxo s'impose. À l'image du studio, le restaurant est chouette et très bon. Pour quelques dollars, on a droit le choix entre plusieurs plats du jours, des combinaisons de pâtes cuites à la demande selon le style voulu, des pizzas... À préciser que la fontaine à sodas est à disposition de chacun à toute heure du jour ou de la nuit (ça consomme beaucoup de sucre ces artistes !).



Pour rester dans la thématique de la nourriture, Pixar est également connu pour ces Bars à Céréales, répartis un peu partout dans le bâtiment, ils permettent aux artistes de se sustenter de leur met favori. Bref, vous l'aurez compris, il est possible de vivre en autarcie complète !


Rassurez vous, il y du lait (de toutes les catégories) dans le frigo !


Calculation - Metric

Quand des amis ou de la famille à lui viennent, Florian (notre guide) se contente habituellement de leur faire faire un tour de l'atrium. Mais quand il a affaire à des geeks, il y a un endroit supplémentaire qu'il inclue dans son tour : la render-farm. Une grande salle climatisée où s'empilent plusieurs centaines d'ordinateurs chargés de calculer les images des films du studio. Quand on sait que, chez Pixar, il faut parfois 7 à 8h pour calculer une image et qu'il y 24 images par seconde dans un film, on comprend assez vite l'importance d'une salle comme celle-ci (et on n'aimerait pas en être l'administrateur réseau).


Notez le signe en néon plein d'humour de la première photo.

Évidemment (et malheureusement), pour préserver les secrets du studio et des prochaines productions, nous ne serons pas autorisés à aller plus loin. Du coup, il est temps de faire un petit tour par la boutique du studio, de prendre quelques dernières photos souvenirs et de regagner nos vies ordinaires, désormais persuadés que Pixar est l'endroit le plus cool où travailler.



De gauche à droite, de haut en bas : La boutique du studio - Une employée de Pixar ? Non, c'est toujours Anne-Cécile - Deux bien beaux jouets - Une photo entre bro - AC et Lotso prennent leurs aises devant une vitrine pleine d'Oscars et autres récompenses

Enfin, pour les curieux qui ont envie d'aller plus loin, je vous conseille d'aller jeter un coup d'oeil à ces deux excellents reportages qui ont dû être réalisés peu avant et/ou après notre venue ! Ceux là par contre, ont eu la chance de rentrer un petit peu plus loin dans le studio :





Aknowledgement

Je ne peux évidemment pas terminer ce post sans remercier Florian et Adrien qui ont rendu cette visite possible. Surtout que je n'ai même pas eu à vendre père et mère en échange, comme je l'avais initialement proposé. Thx guys !