20 000 lieues sous le Golfe Saronique - Part II

lundi 19 novembre 2012

Suite du billet posté ici.


J4 - Sur le chemin du retour

Lever aux aurores aujourd'hui pour apprécier le lever de soleil sur Spetses. Je n'ose même pas imaginer ce à quoi doit ressembler le port et la ville en plein mois de juillet. Après quelques courses rapides et un ravitaillement en eau sur le continent, nous reprenons doucement le chemin du retour: l'idée est de profiter du calme maritime pour parcourir le plus de chemin possible en direction d'Athènes et trouver un chouette coin au calme où passer les derniers jours.



Et notre mouillage pour la nuit au sud d'Hydra




J5 et J6 - Egine


Pour nos 3 derniers jours dans le golfe, Fred jettera son dévolu sur une petite crique isolée de l'île d'Egine, à 30kms au sud d'Athènes. Même si les plongées s'enchaînent, que je suis plutôt à l'aise et que ma technique s'améliore très nettement, je n'arrive pas à franchir la barre fatidique des 30m. Will descends avec moi pour m'aider à sortir de ma zone de confort... mais même sans profondimètre au poignet, je tourne toujours à la même profondeur: 29m. Ah le cerveau humain, quelle belle protection contre soi-même!


Autour d'Egine - petite session de stretch avant de se mettre à l'eau.

Alors que certains bouquinent au soleil pendant leurs quartiers libres, nos deux apnéistes de choc rechaussent les palmes et chargent l'arbalète, bien décidés à redorer leurs réputations de fines gâchettes. Après une bonne heure à la poursuite de mérous malins entre 30 et 50m, Will fléchera quand même une petite liche et un petit mérou (30cm) sous le bateau... pour l'honneur, on va dire. 2 constatations cela dit: Fred cuisine super bien - le mérou c'est vachement bon (mais vachement protégé en France, donc ne prévoyez pas d'en manger samedi prochain).


Will et Fred dans "Pas de pitié pour les poissons".


J7 - 111ft (34m)


La dernière session technique du trip est dédiée aux tentatives de PB (Personal Best soit record personnel). Avec 29m, le mien a déjà été dépassé mais Fred est convaincu que je peux aller plus loin. Après avoir essayé la méthode douce (mise en confiance, relaxation...), c'est le moment de passer à la méthode forte: pas question que je reste dans ma zone de confort aujourd'hui - il est temps que je me sorte les doigts du cul! Will m'attendra à 31m et si je veux goûter au meilleur burger d'Athènes ce soir, j'ai intérêt à l'y rejoindre. En guise de warm-up, 2 statiques à 10m jusqu'au premier spasme puis c'est showtime!

Sans aucun stress je prends une dernière bouffée d'air et c'est parti pour une descente dans le Grand Bleu. Les premiers mètres sont délicats: il faut fournir juste assez d'effort pour vaincre la flottabilité de la combinaison sans dépenser trop d'oxygène ni perdre son état de relaxation. Même si le volume de mes poumons a été divisé par 3, c'est autour de 15m que les meilleures sensations commencent: la pression de l'eau au-dessus de moi est telle, que je suis littéralement happé par le fond de plus en plus vite, et sans le moindre effort. C'est ce qu'on appelle le free-fall (la chute libre): moment jouissif de glisse à l'état pur! D'ailleurs Guillaume Nery en parle beaucoup mieux que moi dans sa sublime vidéo tournée aux Bahamas:



"Tiens, salut Will qu'est ce que tu fais là ? Si ça ne te dérange pas, je vais continuer encore un peu plus bas moi". (Mal)heureusement les oreilles sont là pour jouer les trouble-fêtes et nous ramener à la réalité. À 30m, les poumons ressemblent à des pamplemousses et il devient difficile d'y puiser de l'air pour les envoyer dans les oreilles. C'est ce qu'on appelle la compensation: sans ça, les tympans se percent et l'eau rentre dans la bouche (sans parler de la douleur atroce). Cela dit, c'est maintenant que le plus dur est à faire: tout ce qu'on vient de descendre, il faut le remonter à la force des jambes et s'arracher à cette attraction qui nous tire vers le fond. Lutter contre l'envie de respirer, peser le moindre geste pour économiser le peu d'oxygène qu'il reste, gagner la surface et respirer de nouveau... Tout ça pour quelques secondes d'évasion avec soi-même... mais ça en valait le coup. Petit coup d’œil sur le profondimètre: 34m pour une immersion d'à peine 2mn. Le sourire jusqu'aux oreilles, j'en connais un qui va bien manger ce soir...


Sur le chemin du retour, à l'économie - studio photo insolite à 20m de fonds.

Après toutes ces émotions, il est temps de reprendre le chemin du continent et de raccrocher avec la vie normale : on lace les chaussures, on range les maillots de bain et on rallume les téléphones portables. Encore deux jours sur place avant de retrouver les 9° de notre beau pays. Avant cela, chose promise, chose due:


Une horde de burgers - glace vanille et coca: la mixture de Will (sont bizarres ces canadiens).


J8 - Athènes

Pour ma première fois en Grèce continentale, hors de question de repartir sans avoir au moins visité les principaux sites d'Athènes: l'Acropole et son musée, l'Agora... Bref, faire le plein de vieilles pierres et en profiter pour se ré-accoutumer à la terre ferme.

L'ancien théâtre au pied de l'Acropole.

Le Parthénon et l'Erechthéion.

Vue sur Athènes depuis l'Acropole.

20 000 lieues sous le Golfe Saronique - Part I

dimanche 18 novembre 2012

Et voila, c'était inévitable mais c'est désormais officiel: j'ai plus d'un an de retard sur ce blog ! Où sont donc les récits de nos galères de Malaisie, la génèse du court métrage que nous avons tourné avec Alain Chabat (si si!), nos impressions après la visite de Tchernobyl ou encore les photos des plages paradisiaques de Thaïlande? Depuis plus d'un an, les petits carnets de route que je tiens à jour scrupuleusement à chaque fois que je monte dans un avion, s'entassent et s’empoussièrent sur mon bureau... Et, il est temps que ça cesse! D'ailleurs, si vous n'y voyez pas d'inconvénients, je vais plutôt commencer par la fin pour me faciliter un peu la tache et la mémoire: cette fin commence par la Grèce du 6 au 14 octobre dernier.


Sail Away - Kill The Young

En règle générale, je ne suis pas client des voyages organisés: jouer les moutons au milieu d'un énorme troupeau et brouter l'herbe des sentiers battus et rebattus, très peu pour moi! Mais lorsque les Gentils Organisateurs sont deux champions du monde d'apnée et que le cheptel n'est que de 6 personnes, il faut savoir mettre ses principes de côté!

6 octobre 2012. Alors que tout le monde à Paris sort ses affaires d'hiver du placard, j'embarque pour Athènes, son été indien (31° dans l'air, 26° dans l'eau) et ses îles perdues. Mon hôtel pour les 7 prochains jours, s'appelle Carmen. 5 chambres dans le plus beau quartier d’Athènes : la Méditerranée! En effet, Carmen est le nom du voilier de 16m sur lequel nous passerons les 7 prochains jours au gré du vent et de nos envies.


Carmen vue de dehors - vue de dedans.

Pas vraiment ambiance croisière Costa si vous voyez ce que je veux dire! À bord les tongs sont remplacées par des palmes à longues voilures, les paréos par des combis en néoprène et les vieux beaufs par des afficionados du Grand Bleu, motivés, bien entraînés et venus vérifier jusqu'où on peut aller avec une seule inspiration.

Aux commandes de ce joyeux bordel, les capitaines Frederic Buyle et William Winram... Les adjectifs affluent pour qualifier ces deux énergumènes: sportifs de haut niveau évidemment mais aussi, blagueurs, têtes brulés, méga-gourmands, hilarants, aquatiques... Quand ces deux là ne sont pas dans l'eau, c'est qu'ils sont en train de manger. S'ils ne sont pas en train de manger c'est qu'ils sont en train de raconter des conneries... Et parfois les trois en même temps. Bref, si vous pensiez que les apnéistes de haut niveau étaient des yogis chaussés de palmes surveillant leur alimentation au glucide près, Fred & Will ne peuvent pas en être plus éloignés... pour notre plus grand bonheur d'ailleurs. Cela dit, ça n’empêche pas les cocos de retenir leur souffle plus de 6min ou de descendre à plus de 100m de profondeur...

En plus d'être des champions accomplis, comme si ça ne suffisait pas, les deux inséparables sillonnent les mers du monde en apnée pour aider les chercheurs à préserver et mieux comprendre les requins: des bouledogues de la Réunion aux grands blancs du Mexique en passant pas les tigres d'Afrique du Sud...


Fred Buyle et un requin-tigre © W. Winram - Will Winram en compagnie d'un grand blanc © F. Buyle (oui en plus ces gens là sont d'excellents photographes).


Breathing Underwater - Metric

Le programme des journées est simple: après un rapide petit déjeuner, tout le monde à l'eau pour 2h de technique de poids constant, spécialité de Fred et Will et qui consiste à descendre verticalement le plus profond possible à la seule force des palmes. Après quelques heures voiles au vent d'îles en îles pour trouver la petite crique idéale où mouiller, les aprem sont dédiées à la détente, les ballades dans l'eau ou la recherche du repas du soir pour les plus flècheurs d'entre nous (pas très fructueuses d'ailleurs, heureusement qu'on avait fait des courses avant quand même).


Afficher Greece 2012 sur une carte plus grande

Le soir, c'est ambiance partage de tranches de vie et soirée diapo avec nos hôtes : les compétitions, les records du monde, les voyages, les tournages de documentaire et les vidéos des rencontres magiques avec tous les géants de la mer : du ballet avec un baleineau en Polynésie à la nage accrochée à l'aileron d'un grand blanc curieux au Mexique. On est loin du cliché d'animal sanguinaire que le requin se traîne depuis Les Dents de la Mer... Ça donne même envie de les rencontrer avant qu'ils ne disparaissent pour de bon, comme le prédit Fred. Bref, ces mecs là font certainement le meilleur métier du monde!


J1 - Le 9ème passager

Samedi 06 octobre 2012, 12h00. Après avoir fait connaissance, quelques courses et pris nos quartiers, il est temps de larguer les amarres pour rejoindre l'ïle de Poros à une 50taine de kilomètres d'Athènes. Alors que nous sommes en plein milieu de nulle part, portés par le vent, un objet volant non-identifié fond sur nous et se pose comme une fleur à quelques mètres de la proue du bateau : un Schtroumpf!! Wtf!? La terre la plus proche est à 20km d'ici, pas de bateau à l'horizon... On se croirait dans The Twilight Zone, il ne manque plus que la musique...


Départ d'Athènes - Le 9ème passager - Arrivée à Poros: petite baignade rapide et au dodo


J2 - Hydra

Première nuit sur un voilier. Finalement on s'habitue assez rapidement au bercement des vagues et à la vie sur le bateau: économiser l'eau, rester pieds nus toute la journée, dormir suspendus dans 1,90m² de banquette, faire la vaisselle à l'eau de mer, vivre sans internet et sans réseaux téléphoniques... Il y a des prises électriques à bord, mais j'ai pris la résolution de vivre sans pendant toute la semaine!

Après une première session technique pour juger du niveau de chacun, cap vers Hydra, ses jolies criques et ses fonds calcaires à quelques 40kms au sud.


Notre point de chute sur Hydra pour l'après-midi et la soirée.

Morceaux choisis:


La crique vue du sentier - Cours d'escalade sous-marine - Petit aperçu de la cabine.


J3 - Spetses

Nouvelle session technique pour le réveil. Au lieu de chercher à toucher le fonds, on travaille plutôt sur la relaxation à faible profondeur: rester 2-3min entre 3-5m pour se concentrer sur les sensations. Le périple se poursuit vers la jolie île de Spetses. Fred y ayant vécu quelques temps, on fait un petit détour par le sud de l'île pour visiter une grotte digne de Pirate des Caraïbes - les côtes étant trop dangereuses, pas question de jeter l'ancre : tout le monde à l'eau pour rejoindre la grotte à la nage pendant que Will tourne avec le bateau. Même punition pour le retour.


Petite session zen dans le bleu - entrée de la grotte - jeux de lumières à l'intérieur

Pour se récompenser de tant d'efforts, nous passerons la nuit et dînerons dans le port de Spetses, à s'en faire péter le bide. L'occasion de constater que les athlètes de haut-niveau ont des estomacs sans fonds.


Tu vois une place de parking Will ? - Spécialités grecques et apnéistes.


Et demain!?

Demain, on continue de se laisser porter par le vent et entamons le chemin du retour.

J15 - Aquarium de Pointe à Pitre & Retour en Métropole

jeudi 22 mars 2012

Samedi 21 mai au petit matin. Tlaloc a entendu nos prières et fait tomber une bonne grosse pluie qui, nous l'espérons, enlèvera les nombreuses traces de boue de la voiture. Après un petit-déjeuner à base de marbré et de jus de fruit (finissons les restes), nous finissons le ménage et prenons la route de Pointe à Pitre, avec un bon nombre d'heures d'avance sur l'avion.


Pandora's Aquarium - Tori Amos

En route, nous décidons de visiter l'aquarium de Pointe à Pitre, relativement joli et qui nous réservera quelques suprises : poissons lion, requins dormeurs et pointe-noire, tortues vertes et imbriquées... La visite est sympathique malgré le comportement toujours insupportable des touristes lambda : et que je siffle par ci, et que je chantonne par là, et que je ferais mieux de tenir mes gosses au lieu de faire chier le monde et de les laisser faire chier le monde...



Un diodon (poisson porc-épic) - Un poisson-lion - Des requins pointe-noire - Des coraux phosphorescents (classe!)

En sortant de l'aquarium, l'averse n'est toujours pas terminée, et la voiture toujours pas propre. Nous consultons le Routard afin de choisir le lieu de notre dernier déjeuner, et choisissons un petit restaurant de Gosier, en bord de plage. Le cadre pourrait être idéal si :
1. il n'y avait pas une flaque d'eau très profonde juste devant la portière de ma voiture ;
2. il pleuvait un peu moins et qu'on pouvait profiter de la vue ;
3. le service était un peu plus aimable.

Malgré la pluie, un club de nageurs trouve le moyen de stationner sur la plage en "moule burnes", certains participants arborant fièrement une médaille sans doute gagnée lors d'une compétition remportée au péril de leur vie, nous n'en doutons pas.Dans ce restaurant, nous mangerons des acras (corrects) et un excellent poisson grillé ! Je crois que je n'ai jamais mangé autant de poisson qu'en Guadeloupe... Ben oui, le poisson au court-bouillon, ici, ça ne me donne jamais envie, mais quand c'est bien préparé il faut admettre que c'est délicieux.


Fly Back Home - John Hiatt

Bon, il est temps de retourner à l'aéroport, ou plutôt de se perdre avant de retourner à l'aéroport. Eh oui, tout ceci est bien mal indiqué. Nous ratons une sortie de rocade dans un sens et tombons dans un énorme cul de sac, puis nous arrivons devant l'ancien pôle des loueurs de voiture, désaffecté mais toujours indiqué. À force de persévérance, nous finissons par retrouver la route de Sixt. Un dernier "raccord fraîcheur" de la carosserie voiture est effectué sur le parking à l'aide de tous les résidus de matières cellulosiques que nous pouvons trouver, et nous profitons de l'endroit pour déposer une noix de coco ramenée de la plage de la veille dans une pelouse, en espérant qu'elle pousse.

À l'aéroport, l'attente est longue, comme toujours, mais nous finissons par monter à bord. Pas de colonie HEC en vue, mais quelques enfants quand même, le vol peut être risqué. En pratique, le retour sera plutôt calme : les enfants dorment, les adultes regardent le SAV d'Omar et Fred sur les écrans, et moi j'écris ces quelques pages. Le sempiternel point noir du voyage en avion est et restera l'arrivée des bagages sur le tapis roulant, avec son lot de stressés guettant la chute des valises en solo ou en équipe, ses boulets monopolisant à eux seuls 5m en linéaire (la place qu'il faut pour loger un gros cul et deux chariots métalliques de front), et les gens résignés qui, au bout de quinze minutes, commencent quand même à en avoir ras l'ampoule rectale.

Après une trop longue attente, nous rejoignons Anne-Cécile dans le hall d'Orly qui "se demandait bien ce qu'on faisait depuis 15 minutes qu'on était sortis de l'avion" et attrapons in extremis un Orlybus qui nous dépose à Denfert. Nos chemins se séparent là. Anne-Cécile et Nicolas s'en vont de leur côté, et du mien je passe m'acheter à manger chez le traiteur grec de la rue Daguerre (une rue à connaître pour les gourmets) avant d'aller difficilement lutter contre le sommeil à Montparnasse.
Les gens tirent la gueule, bienvenue à Paris !


Bilan de Nicolas

Comme toujours, je ne peux pas m'empêcher de partager quelques chiffres et statistiques: outre de délicieuses aventures, ces 15j de Guadeloupe auront générés 1054 photos, 846kms de déplacement (voiture, bateau, scooter, rando confonfus), un cumul 9h30 de Radio Transat, de 14h17 de plongées, le décès de 1.8l de rhum, 6 poulets, 17 poissons, 4 tubes de biafine complet, 67 boutons de moustique, 14728 mots sur ce blog et un nombre incalculable de rires et de souvenirs évidemment ! Vivement la suite.


Bonus - les radios en Guadeloupe



S'il est bien un compagnon fidèle au routard en Guadeloupe, c'est l'autoradio. Eh oui, qui dit vadrouille dit voiture, et long est le chemin sur les sinueuses routes à flanc de falaise...Au cours de nos quinze jours péyi, nous sommes allés de découverte en découverte, tant sur le plan musical que sur le plan du talent des animateurs et des créateurs de slogans publicitaires. Une véritable horreur.

Quelques surprises musicales, tout d'abord :
- "Les Pudeurs Obscènes", un truc horrible chanté par un suisse du nom de Nicolas Fraissinet, vous savez, le genre de chanson qui vous reste en tête pendant des heures à tel point que vous vous surprenez à chanter "ça me reviennnnnnt sou-vent !" au beau milieu d'un canyoning...
- "L'Horloge Tourne", une autre daube qui, depuis, a fait un carton en métropole... "dam dam déo, oh oh oh !", fichtre, la chanson française va mal...
- "Les filles à quoi ça sert", une troisième daube servie par un casting de luxe, j'ai nommé Benabar, Goldman, Cabrel et Souchon : "désole les filles mais vous n'aurez pas mon zizi", ah dis donc, Pierre Perret avait plus de classe quand il en parlait, lui !
- "Shine On You Crazy Diamonds" des Pink Floyd, et en entier svp (soit 17min), seule bonne surprise de radios passant 95% de zouk et de daubes.

Quelques slogans percutants, ensuite :
- Radio transat, dans toute la Caraïbe, le rouleau compresseur de la bande FM !
- Radio transat, dans toute la Caraïbe, le son pop rock !
- Radio transat, dans toute la Caraïbe, du rock avec un max de pop !
- Radio transat, dans toute la Caraïbe, le son pop rock... avec une petite touche de reggae !
- Radio transat, dans toute la Caraïbe, 100% pop, 100% rock !
- Radio transat, dans toute la Caraïbe, l'émotion et la douceur d'un premier baiser...

Des jeux improbables, enfin (combiné de radio zouk et radio transat) :
- gagnez un voyage, un iPad 2 et même un cochon de lait !
- Germaine, vous gagnez cin-quante-euros ! On sent votre joie qui déborde, Germaine !
- Pour cette spéciale Thor, le film, on vous offre 50 euros ainsi que des places pour aller voir... (cherche dans ses notes) pour aller voir... au cinéma... pour aller voir... Thor ! (sans dec?)

J14 - Les Plus Belles Plages de Grande Terre

jeudi 5 janvier 2012

Vendredi 20 mai 2011, dernier jour complet de vacances. Grâce à nos petites courses dans la supérette de la veille, nous avons du marbré et du jus multivitamine pour le petit-déjeuner, c'est Byzance ! Aujourd'hui, le programme est simple : trouver la plus belle plage de toute la Guadeloupe!


Afficher Guadeloupe 2011 - Day 13 - Plages de Grande Terre sur une carte plus grande

Coconut - Harry Nilsson

Notre élection commence par la plage de la Caravelle, plus connue sous le nom de "plage du Club Med" et dont la réputation est particulièrement surfaite. Là encore, tout est artificiel, si ce n'est la vieille grosse topless chez qui tout devait être d'origine.


La plage de la Caravelle.

Après la Caravelle, cap sur l'Anse du Belley, un spot de kitesurf réputé. Il est un peu tôt pour que la plage soit bondée, mais quelques kitesurfers sont là et tirent des bords sur une plage rectiligne d'une longueur incroyable.Nous continuons par la plage du Bois Jolan, difficile à trouver (heureusement notre statut de riverains permanent nous permet de ne pas tenir compte de certains panneaux de signalisation) et dont le chemin nous mènera au "Trou à Coa", une plage paradisiaque aux eaux turquoise et peuplée de cocotiers. Surement la plus belle plage de Guadeloupe pour nous!


La plage du Trou à Coa

Nous passerons un certain temps, sur cette plage et dans le sous-bois adjacent, à peaufiner la technique d'ouverture de noix de coco du moniteur UCPA des Saintes. Quatre noix de coco plus tard, nous arrivions enfin à en casser une noix en préservant le jus. Une vraie approche scientifique, dans la finesse.


Manuel de survie du naufragé sur une île déserte - Chapitre Noix de Coco : 1) Trouvez une bonne noix de coco : en ramassez une par terre et secouez là pour vérifier qu'il y a bien du jus à l'intérieur - 2) Posez la noix sur un support solide et stable, percutez la (plusieurs fois) avec un objet lourd et contendant (si possible) - 3) Profitez de la première fissure pour boire le jus contenu dans la noix - 4) Reprenez votre objet lourd pour briser la noix et manger l'intérieur!

Remontés à la voiture dont la température intérieure avoisine les 60°C, cap sur l'Anse Congo, à quelques centaines de mètres de là, afin de prendre un bain bien mérité. En guise de plage, nous nous octroyons un lagon séparé en "micro piscines" par de la végétation aquatique. En guise de boulet, nous avons un Xavier qui a oublié son maillot de bain. Heureusement, un boxer rouge fait l'affaire. L'eau est chaude, et la profondeur de 40 à 50cm est idéale pour se poser au fond de l'eau et profiter, tout simplement.



La plage de l'Anse Congo

La faim nous tire de cet environnement idyllique pour nous ramener à la cruelle réalité du moment : quel restaurant choisir ? La vie est dure... Nos collègues du club de plongée nous ont conseillé le "Quai 17", sur la marina de Saint-François. Nous nous attendions à un petit boui-boui dans le style des lolos que nous avions fréquentés jusque là... mais non ! Le quai 17, arborant fièrement un Gwenn ha Du sur sa devanture, est une des cantines non officielles des clubs de vacances pour vieux florissant à Saint-François, en témoigne le chat obèse nourri aux restes d'acras (assez mauvais) qui se prélasse sur la terrasse. Morceaux choisis de la conversation animant la table d'à côté où deux vieilles peaux et la fille de l'une d'entre elles avalent du gras :
- On hésite à reprendre un caniche, c'est teeeellement mignon !
- Oh, tu te souviens ? L'ancien on lui coupait les poils des fesses, hi hi !
- Oh oui elles l'avaient tout esquinté ! J'ai tellement pleuré, si tu savais...



Gasoline - Seether

Le repas terminé, nous engageons une promenade le long de la marina sous un soleil de plomb, puis longeons la côté en traversant les plages "privées" des hôtels du coin. Le comble de la désolation est atteint lorsque nous constatons que, face à un magnifique lagon, se dressent les ruines d'un palace et de son carbet, abandonnés depuis quelques années à en juger par la nature qui a tenté d'y reprendre ses droits. La côte pourrait être magnifique, elle est malheureusement gravement abîmée par le béton... Il est temps de retourner à des choses moins déprimantes !


Plage de l'Anse Champagne recto - et verso...

Cap à l'ouest, donc, en direction de Gosier où nous prévoyons d'acheter quelques souvenirs pour nos mamans respectives (pots de confiture, sachets d'épices, etc.) et de retirer de l'argent pour payer la location parce que nous sommes des garçons sérieux et honnêtes, oui oui, mais il ne faut pas pousser quand même... Ah, tiens, il semblerait que la carte bleue de Nicolas se mette en grève dès qu'on parle de payer la location ;) Pas de problème, l'intérêt des opérations bancaires en ligne, c'est quand même de pouvoir renflouer un compte à l'autre bout du monde.Après les courses, nous descendons sur la plage de Gosier qui fait face à un charmant petit îlet. Avec un peu plus de temps, je pense que nous aurions sorti les palmes... mais non.


Plage du Gosier

Nous avons une dernière mission à remplir avant de finir la journée : laver la voiture et faire le plein de carburant. Nous nous arrêterons ainsi dans une station service pour faire un "pit-stop aspirateur" (le lavage étant résolument trop cher), et dans deux stations pour faire le plein (ne cherchez pas à comprendre).
Une petite anecdote à ce sujet. Il semblerait, en Guadeloupe, que les pompistes n'apprécient pas vraiment que les automobilistes fassent le plein eux-mêmes. Soit. Au moment de payer, je me dirige vers la petite boutique quand je me fais aborder par un pompiste, que nous appellerons Pascal, pour les besoins du scénario :
[P] Pouw payer c'est pas ici.
[X] Beeen c'est pour ça que je vais au guichet, oui.
[P] Non, c'est pas ici !
[X] Ah ? C'est où, alors ?
[P] Ici je vous dis !
[X] Ben non, vous m'avez dit que ce n'était pas ici.
[P] Mais si, je vous dis que c'est pas ici !
[X] (réflexion intense) Aaaaah, c'est paR ici !
[P] Oui ! C'est paw ici !



La Boucane Dans Cabane - André Clavier

Nous remontons vers Sainte-Anne pour passer la soirée. Que mangerions-nous bien... Oh, une idée ! Un poulet boucané ! Ben oui, on nous a gâché le poulet de la veille, on pourrait retenter ce soir, non ? Je prends donc la voiture et file vers Sainte-Anne pour me garer le plus près possible de "Ti Pla An Nou", et là, comment vous dire... je me retrouve face à une sorte de rasta habillé en cuisinier, en train de préparer un gratin :
- Bonjour, ce serait pour un poulet boucané... vous étiez fermé hier soir ?
- Ah non non, j'étais ouvert !
- Ah, pourtant ça ouvrait à 18h30 et on a dû passer vers 18h50...
- C'est que j'ai dû ouvrir plus tard alors !


Le garçon est bon esprit et se révèle tout à fait amical. Ainsi, Germain (de son prénom) est marié à une alsacienne, adore manger de la choucroute et passer Noël en métropole. Nous discutons un petit moment pendant qu'il prépare notre poulet, il m'avoue que Sainte-Anne et ses touristes le gavent et qu'il passe tous ses week-ends en Basse-Terre et en particulier à Malendure où il connaît bien les restaurants de Dada, de Zouty, le vendeur de poulet à côté de chez Félicité, la vieille peau qui vend des fruits et légumes de l'autre côté de la route, etc. Que le monde est petit ! Il nous invite même à une soirée organisée le jeudi suivant. Dommage, nous serons partis... Au moment de partir, il me salue d'un petit "à un prochain soleil, comme on dit ici".

Je rapporte les victuailles à Nicolas, et là... c'est une véritable tuerie. Le poulet fumé est incroyable et les gratins de banane et de papaye envoient comme jamais. Je regrette juste de ne pas lui avoir demandé sa recette.Après le repas, la soirée est calme et se limite à une préparation des bagages, à un petit coup de ménage et à une prière du soir pour faire tomber la pluie (parce que sinon, la voiture sera sale !).


Et Demain !?

Demain nous regagnons Pointe-à-Pitre, son aéroport et la métropole, mais non sans avoir fait un petit détour par l'aquarium de Guadeloupe.

J13 - La Distillerie Longueteau & La Pointe des Chateaux

 Jeudi 19 mai 2011, la fatigue commence enfin à se faire sentir. Nicolas se lève tard, nous n'avons, pour ainsi dire, rien à petit-déjeuner. Ayant oublié quelques affaires à Malendure, nous profiterons de cette journée pour refaire un saut sur la côte ouest et visiter l'une des distilleries de rhum de Basse-Terre (on est en Guadeloupe quand même !)


Afficher Guadeloupe 2011 - Day 12 - Pointe des Chateaux sur une carte plus grande


Encore un Rhum - Soldat Louis

Notre première étape est la distillerie Longueteau, dernière distillerie à vapeur de l'île, dans laquelle tout est effectué à la main sur du matériel vétuste, jusqu'à la régulation de la pression dans la chaudière. Longueteau produit du rhum sous plusieurs appellations : Longueteau (France et Guadeloupe), Karukera (export), Karaib (Leader Price, moins vieilli), pour un total de 500.000L par an (fixé par quota).



De gauche à droite : les plantations de canner à sucre - la distillerie - la presse à droite, les cuves de jus distillé à gauche - ah bah oui ça a l'air moins appétissant d'un coup.

Dans la confection du rhum, la canne à sucre est récoltée au bout d'un an. Elle est tout d'abord pressée afin d'en extraire le jus. Ce jus fermente en cuve, est distillé (la cuve étant chauffée par le relicat de canne), ce qui donne le rhum brut (qui sort à 80%, plutôt bon d'ailleurs), que l'on mettra à vieillir en fût, une fois coupé. On estime à 12% la quantité de rhum qui s'évapore des fûts chaque année (contre 2 à 3% pour le cognac). Un rhum sorti du fût ne vieillit plus, au contraire d'un vin. Comme nous dira le vendeur de Longueteau, "quand on voit des bouteilles de rhum de 1963 à 400€ sur ebay c'est de la branlette, s'il a vieilli 3 ans, c'est un 3 ans et c'est tout..."


Une petite partie de la cave Longueteau

Nicolas, voyant une bouteille de rhum au bois bandé dans le magasin, demandera au vendeur si, je cite, ça fait de l'effet. Réponse immédiate "ben ouais, ici on en boit tous et après on fait partouze". Bon esprit, monsieur le vendeur :)

Après cette dégustation, nous reprenons la route de la Traversée en direction de Malendure où nous récupérons les affaires de Nicolas au gîte (où Guillaume s'est percé le pied avec du treillis soudé), et l'assiette du gâteau au club de plongée. Nous sommes d'ailleurs épatés de constater que nos moniteurs de plongée préférés ont pensé à garder une part de gâteau pour Olivier, l'autre moniteur de Nicolas.
Un petit passage par la plage où nous mangeons un dernier agoulou chez "Huguette et fils", puis nous prenons la route de la Traversée en sens inverse, avec un bref arrêt à la Cascade aux Écrevisses, un site touristique aménagé pour les handicapés (quand on repense à Acomat et à la Soufrière, on voit la différence).




On The Edge of a Cliff - The Streets

Dans notre lancée, nous continuons la tournée des plages de la côte Sud à partir de Sainte Anne : "Pointe Saline", peuplée de kite surfers, "plage qui défonce", parfaitement déserte, puis nous filons vers la pointe des Châteaux, à l'extrême est de Grande Terre.



La route qui longe l'anse Kahouanne est bordée de petits parkings donnant accès, en traversant quelques mètres d'une végétation dense, à de magnifiques petites anses orientées plein sud. Nous continuons la route et parvenons à la pointe des châteaux. Un vendeur de sorbets coco nous assaille mais "non non, on va attendre de se dépenser un peu, le sorbet ça se mérite".


Une petite anse déserte sur la route de la Pointe des Chateaux

La promenade est sympathique : nous longeons les petites salines, l'anse des châteaux et sa petite plage (la plus à l'Est de l'île), puis nous grimpons pendant quelques centaines de mètres jusqu'à atteindre une croix et son petit autel.



Vue sur les salines et la Pointe des Chateaux (la croix en haut à droite).

Le panorama est très joli mais il est malheureusement difficile d'en profiter sans qu'un touriste lambda ne se place devant notre objectif. Les guides nous disent que le coin a une allure de Finistère (et accessoirement que les bretons trouvent toujours une allure de Finistère aux jolis coins)... et ce n'est pas tout à fait faux. Mais la pointe des châteaux est juste très jolie, ce qui est parfaitement autosuffisant.


Vue depuis le haut de la Pointe.

En redescendant, le vendeur de sorbets coco (Alain, de son prénom) ne nous a pas oubliés. Nous passons donc un petit quart d'heure avec lui, il nous explique comment il fait son sorbet, d'où il vient, bref, nous passons un bon moment. Accessoirement, son sorbet est une tuerie !




Walk On The Wild Side - Lou Reed

Avant de rentrer, Nicolas tient tout particulièrement à se promener sur la face nord de la pointe des châteaux pour rejoindre l'anse Tarare (oui Nicolas, j'enjolive un peu, j'avoue :)), située juste à côté d'une plage "nudiste du haut" nous apprend le Routard.

Nous passons un bon moment à trouver le petit chemin qui va nous mener à l'anse Tarare, en admirant au passage quelques carcasses de voitures calcinées. En Bretagne, nous avons des calvaires au bord des routes. En Guadeloupe, ce sont des carcasses. Chacun son truc, les goûts et les couleurs... Aujourd'hui encore, même à grands renforts de googlemaps, j'ai du mal à savoir où nous nous sommes garés, ce qui résume assez bien notre sens de l'auto-géolocalisation. Nous nous garons devant un bar miteux et commençons à nous enfoncer dans la steppe / toundra / pampa locale (rayez les mentions inutiles).

Impossible de voir à plus de 5 mètres dans cette végétation. Lorsque les chemins divergent, nous décidons de demander notre chemin à un autochtone, que nous pourrions décrire comme étant un Pascal Légitimus vêtu de tennis, de soquettes blanches, d'un petit short "le Coq Sportif" modèle coupe du monde de football 1982 (celui fendu au dessus de la cuisse), et d'un petit débardeur moulant. Et là, comment vous décrire la scène... notre guide nous invite gentiment à le suivre, ramasse un bâton dans les fourrés pour écarter les ronces, et marche à nos côtés en portant le bâton à la verticale, tout en chantonnant d'un air guilleret un petit "laaaa lala la laaaaaaaaaa la !". J'ai un sourire jusqu'aux oreilles et me tourne vers Nicolas pour partager sa joie... mais Nicolas semble absent. Etonnant, il ne raterait pourtant pas une occasion pareille !

La route se prolonge et est ponctuée de bien jolies phrases :
(à Nicolas) "Oh mais dites-moi, les moustiques vous ont littéwalement dé-vo-wé !"
(à nous) "Suivez-bien les mawques jaunes en wentwant, ou vous wisquewiez de vous égawer..."

Inutile de vous le préciser, mon sourire ne me quitte pas ! Après avoir croisé quelques vaches sauvages dans la brousse locale, nous traversons une petite clairière dans laquelle siège une caravane. Notre guide se tourne dans sa direction et appelle un de ses amis :
- Bèweutwannnnnd !
(silence)
- Bèèèè-weuuuu-twannnnnd !

Bèreutrand sort de son trou, machette à la main, et nous suit pendant un moment. Si le fait de me faire guider dans la brousse par une folle ne me dérange pas plus que cela, l'idée de me faire coincer entre deux buissons par deux bêtes sauvages assoiffées de sexe et armées d'une machette (j'en rajoute à peine) ne m'enchante guère, mon intégrité anale étant ma principale préoccupation du moment.

Je garde donc un oeil sur Bèreutrand qui finit par s'éclipser. La sérénité revenant au beau fixe, notre guide nous propose pour la énième fois de le suivre à la plage :
P: Vous m'avez dit que vous vouliez aller où ?
X: À l'anse Tarare.
P: Ah oui, il y a une twès jolie plage juste à côté, vous n'avez pas envie d'y aller ?
X: Pas plus que ça non, Nicolas, tu en penses quoi ?
N: Oh ben non, pas plus que ça non plus, on voulait juste se promener le long de la côte.
P: Ah d'accow', d'accow'...

"Pascal" reviendra à la charge plusieurs fois, jusqu'à ce que nos routes se séparent, dans un adieu déchirant...

De l'anse Tarare, nous ne verrons pas grand chose, une averse (la première des vacances !) ayant décidé de nous surprendre alors même que nous mettions le pied sur le sable. Marche arrière à travers la végétation, donc, en essayant de suivre les marques jaunes. Le retour n'est pas forcément évident, nous nous y prendrons à plusieurs fois pour retrouver notre route.

En arrivant sur le parking, il fait un peu sombre et seule une voiture est garée, en dehors de la nôtre. Les trois hommes qui se tiennent près d'elle nous dévisagent des pieds à la tête. Quelques minutes plus tard, dans la voiture, Nicolas me confiera :
- C'est assez glauque comme parking, non ? Les trois mecs qui nous regardaient bizarrement, là...
- Ben c'est assez glauque depuis le début, quand même. La folle qui nous sert de guide, son pote avec la machette...
- Ouais il était bizarre le mec, j'avoue.
- Euh Nico, il n'était pas que bizarre, il voulait à tout prix qu'on aille avec lui sur une plage nudiste qui a quand même vachement plus l'air d'une plage "traquenard viril" qu'une plage nudiste !
- Oh putaaaaaain ! Mais je suis trop con moi, je n'avais rien capté !

Nous passons alors en revue notre escapade, la rencontre avec Bèreutrand, les trois mecs bizarres du parking... et concluons que finalement, malgré la pluie, la journée se termine plutôt bien.

Que d'émotions, il est temps de retourner à Sainte-Anne pour trouver un petit poulet boucané. Faute de mieux, nous nous arrêtons dans une boutique Digicel pour demander à la vendeuse, Estelle de son petit prénom, qui fait le meilleur poulet boucané de Sainte Anne. "Oh allez voir mon ami Eric, à deux pas, il fait du super poulet, je vous le conseille avec la sauce barbecue". Soit, nous allons voir Eric, nous faisons les présentations et Eric nous redirige vers Ti Pla An Nou, le meilleur poulet boucané de Sainte Anne. Sympa, de nous rediriger vers la concurrence.


Dangerous - Michael Jackson

Nous prenons donc une petite ruelle vide, sans réussir à trouver le restaurant. Nicolas demande à un passant
- On veut du poulet boucané
- Des bananes braisées ?
- Non, du poulet boucané, ça s'appelle Ti quelque chose
- Ti... sane ? (dit-il avec le plus grand sérieux)
- Ah si c'était une blague ce serait super drôle !
Les deux continuent à parler pendant qu'un mec louche avec une machette s'approche de moi
- Vous cherchez quoi ?
- Un poulet boucané
- C'est de l'autre côté viens avec moi je vais te montrer
- Tu veux m'emmener où ?
- Là-bas, à côté de King Pizza
- Non on en vient, c'est lui qui nous envoie ici
- Non mais c'est un autre, donne-moi ton argent
- Hein ? Euh non, je n'ai pas de monnaie
- Et ton pote, il en a ?
- Non plus
- Vous faites quoi alors ?
- On cherche un poulet
- Ben alors vous avez de l'argent
- Non j'ai une carte
- Ben je t'emmène au distributeur et tu me donnes ton argent
- Non, j'en ai ras le cul de me faire taxer par des mecs tous les jours
Le gars se barre sans rien demander, ça devait être un gentil, on va dire. WTF!?

Nicolas et moi finissons par trouver le restaurant, ouvert dès 18h. Il est 18h15, c'est fermé, nous retournons donc chez Eric le vendeur de poulet (qui vient de Thorigné, à 5km de Rennes) en nous arrêtant dans une superette pour faire quelques courses. "Je vous ai déjà vus, non ?" s'inquiète la vendeuse. "Vous étiez là ce matin, en costume cravate !". "Non, mais on nous a déjà dit que tous les beaux garçons se ressemblaient".

Nous arrivons chez Eric, discutons le bout de gras, rencontrons un policier de la police aux frontières (métropolitain) qui nous apprend que l'homme à la machette est le plus grand voleur de Sainte Anne et qui nous parle des autres petites frappes de la ville.
"Tu vois le mec là-bas avec son bonnet rouge ? J'lui fous une claque, j'le tue".
Nous profitons d'avoir un gars de la PAF avec nous pour lui poser des questions sur la quantité de rhum à ramener
- Ah ben c'est un litre par personne
- Hein ? Mais le vendeur nous a dit 10 !
- Ouais ben 1 litre, mais le mieux c'est un cubi de 5 dans la valise et un autre dans la main, acheté en duty free !

Il va falloir qu'on m'explique des trucs, là, j'ai du mal à comprendre. Nous commandons finalement notre poulet sauce barbecue.
- franchement ce n'est pas top la sauce barbecue
- ben c'est Estelle qui nous a dit, hein
- ouais ben Estelle elle est bien gentille mais elle n'a pas toutes les bonnes réponses... Hé mais à peine arrivés vous connaissez le prénom d'Estelle ? Il va falloir que je prévienne les filles d'ici qu'il y a deux dragueurs en ville !

Tout de suite... Bref, nous repartirons avec un poulet sauce créole/jus de cuisson et un énorme sac de frites. Nous en viendrons à bout avec peine, mais la véritable épreuve consistera à trouver un endroit où ranger les déchêts, sans poubelle, pour que les rats et les chats ne viennent pas tout déchiqueter... Si vous n'avez jamais stocké une poubelle au frigo, c'est à essayer.



Poulet fini, Nicolas exige (à juste titre) une place dans la moustiquaire pour ne pas se faire bouffer une nuit de plus. Nous finirons donc la soirée dans notre petit lit en regardant The Big Lebowski. Il devait y avoir un côté ridicule à la scène, heureusement il n'y a pas de témoin ;)


Et Demain !?

Demain ce sera notre dernier jour complet en Guadeloupe. Au programme, sable blanc, eau turquoise, cocotiers et paradis terrestres. Tout simplement !