J6 - Mala Strana et Saint Nicolas

mardi 16 janvier 2007

Rhhaaa, dernier bulletin enfin ! J'en profite donc pour remercier les lecteurs quotidiens de mon blog qui sont venus lire nos aventures désynchronisées. J'espère qu'elles auront donné envie à certain de découvrir par eux-mêmes les charmes de la République Tchèque ou auront rappelé de bons souvenirs à ceux qui ont déjà eu la chance d'y aller. Si oui, alors le but de ce blog est pleinement atteint...

Nous sommes donc le mardi 2 janvier, dernière journée complète au cœur de l'Europe ! La température est toujours aussi douce et on ne manque pas d'afficher notre autosatisfaction devant les pages toutes froissées du Routard ! La quasi intégralité des édifices recommandés par cet irremplaçable guide ont subit nos assauts touristiques... Ceux qui nous manquent n'en ont plus pour longtemps !

Le Tunnel d'Or - Aaron

Édifiée à la fin du 17ème siècle, elle est le symbole même de l'exubérance du baroque. Même si l'extérieur est assez quelconque, il en est tout autrement pour l'intérieur. Tout dans la décoration n'y est que richesse, exubérance et excès. Pour bien comprendre rappelons l'état d'esprit de l'époque : les jésuites avaient choisi le baroque pour symboliser la richesse, les privilèges et les avantages de l'Eglise catholique sur l'Église reformée (protestantisme). C'est réussit !


De gauche à droite : la façade de l'église - la mezzanine - le maitre autel sous le regard impassible d'un saint Nicolas en or.

Du brillant et du clinquant à en donner mal aux yeux et à la tête. Chaire en marbre, fioritures de statues, autel en or massif... Seule la fresque de la coupole mérite le coup d'œil tellement l'effet est saisissant. Finalement, la visite de cette église m'aura plus dégouté, qu'enchanté.

Sans vouloir faire de polémique, je trouve ça révoltant que pendant 800ans, cette religion ait usé de son poids pour profiter de la crédulité et de la détresse des gens. Depuis quand Dieu a t-il besoin d'argent à foison, de statues en or, de confessionnals en marbre ?

Même si je suis athée, je n'ai rien contre le principe de religion. Au contraire, j'admire le but qu'elles visent, les philosophies qui en découlent, les réconforts qu'elles apportent. L'exemple du protestantisme est parfait : sobre, sans fioritures mais efficace ! On s'intéresse à vous, vos problèmes et non pas à votre compte en banque ! En bref, pour moi, le catholicisme dans sa forme actuelle, c'est l'arnaque du millénaire (oui j'y vais un peu fort mais j'ai de l'énergie à revendre aujourd'hui).Heureusement la suite de la journée fut plus agréable.

Voices In Winter - Pure Reason Revolution

Mala Strana signifie "petit côté" par rapport à l'autre côté de la rivière, soit la Vieille ville. Encore plus que cette dernière, elle invite aux dérives romantiques à travers ruelles, escaliers, passages multiples bordés de merveilleux palais et de jardins. Des images ayant plus d'impact que de belles paroles :


De gauche à droite : vue sur l'ïle Kampa depuis Mala Strana - petite rue en allant vers le château - la même rue vue de plus bas.

En se perdant dans une de ces ruelles nous sommes tombés sur la boutique d'un artisan marionnettiste. En effet, les marionnettes sont une spécialité artisanale de la République Tchèque. On en trouve partout, à tous les prix, dans tous les matériaux... mais la plupart sont des pièges à touristes fabriquées en Chine (sic !). Ceci a encore plus accentué le contraste avec cette boutique-atelier !

A l'intérieur de vrais chefs d'œuvre, qui ne nécessitent pas de retomber en enfance, pour s'émerveiller devant. Couture des vêtements, sculpture du bois, peinture, création des accessoires... tout est le résultat de la main habile du propriétaire des lieux... Magique.


De gauche à droite : la façade du magasin-atelier - un exemple de créations.

Under The Bridge - Red Hot Chili Peppers

Trait d'union entre Mala Strana et la Vieille ville, impossible de terminer cette aventure sans parler du Pont Charles. Pont piéton, c'est un bel exemple de continuité urbaine harmonieuse. Construit au 14ème siècle par Charles IV, on le baptisa originellement "pont de Pierre" puis fut renommé au 19ème, pour rendre hommage à l'illustre personnage qui aima tant cette ville.

Avec ses deux tours et ses statues, le Pont Charles c'est un peu les Champs-Elysées et la place du Tertre réunis (en plus charmant, il va sans dire). Brosseurs de profil, peintres du dimanche, marionnettistes, groupes de jazz... toute la panoplie artistique est là. Les touristes également.


De gauche à droite : vue sur le Pont Charles depuis Kampa - vue sur une statue et sur la Tour du pont.

Voila ! C'est ici que s'achèvent nos aventures. La suite en septembre au retour du Mexique si tout va bien :-) En attendant, surement quelques petits posts par ci par là...

Na Shledanou !

J5 - Prague et l'Horloge Astronomique

lundi 15 janvier 2007

Oups oups ! Désolé pour cette petite absence, mais le week-end n'est il pas fait pour s'éloigner de cette infamie qu'est internet ? Bref, je m'égare !

5ème jour en République Tchèque et accessoirement premier de l'année 2007. Le temps s'adoucît de jour en jour puisque qu'aujourd'hui le mercure vient d'atteindre les 5°. Couchés tard donc levés tard et légèrement fatigués... Heureusement, on avait anticipé et élaboré programme léger !

Town Meeting Song - Danny Elfman

Monument principal de Prague, on ne pouvait pas ne pas le visiter (et encore moins ne pas en parler). Fondée au 14ème, cette belle tour carrée avec sa chapelle à encorbellement, est un peu la carte d'identité de la vieille ville.


De gauche à droite : l'ancien hôtel de ville et son horloge - gros plan sur l'horloge astronomique.

Accolée à un côté de la tour, l'horloge astronomique est l'un des clous touristiques de la ville. On raconte que l'horloger qui l'a mise au point eut les yeux brulés par les autorités, afin qu'il ne réalisât pas d'autre chef-d'œuvre ailleurs : drôle de reconnaissance ! Voyant la mort venir, l'aveugle se fit accompagner par ses fils auprès de l'horloge et en détruisit rageusement le mécanisme. Cette légende expliquerait pourquoi le système fut en panne pendant une longue période, avant qu'un autre savant puisse le remettre en état.

A chaque heure, cette étonnante œuvre, composée de deux cadrans (indiquant l'heure, la date, les mouvements du soleil et de la lune) et de statues mobiles, se met en branle : à droite la mort qui sonne la cloche, à gauche l'envahisseur turc qui fait "non" de la tête. Au dessus de tout ce beau monde les douze apôtres font la ronde ! On se croirait dans "it's a small world" de DisneyLand à la différence près que ces personnages marchent depuis 500ans avec leur mécanisme d'origine...

Il est également possible de visiter l'intérieur de l'hotel. Le tout est composé de magnifique et immenses bureaux. De là on peut se glisser dans les souterrains plein d'histoire de la ville, et ensuite monter dans la chapelle pour découvrir une magnifique vue sur Prague !


La preuve en image : vue sur la Prague depuis la chapelle.

The Wizard - Bat For Lashes

De l'autre côté de la place de la vieille ville, au cœur du palais Kaunicky, siège le musée Mucha. Né en Moravie (République Tchèque) en 1860, Alfons Mucha est mondialement connu pour ses illustrations et affiches réalisées pendant son séjour à Paris, pour illustrer les pièces de Sarah Bernhardt. Ces affiches, produites en grande quantité, lui valurent de devenir l'un des artistes les plus connus de la fin du 20eme siècle et l'un des fondateurs de l'Art nouveau.

A travers des centaines d'illustrations, des photos et des peintures, le musée permet de faire connaissance avec l'œuvre de l'artiste.


Y'a pas à dire, les pubs Nestlé avaient quand même meilleure tête que maintenant.

Rock The House - Gorillaz

La soirée s'est terminée au Rock Café ! Un bar tendance du centre de Prague : concerts tous les soirs, toujours rock mais pas souvent bon ! Quoiqu'il en soit la déco claque ! Un petit faible pour les tables en forme de grattes.



Et Demain !?

- Visite de l'église Saint Nicolas
- Promenade au cœur de Mala Strana.

J4 - Josefov et le Klementinum

mercredi 10 janvier 2007

4ème jour. Nous sommes le dimanche 31 janvier, dernier jour de l'année 2006. La température extérieure est de 3°C (c'est plutôt agréable) et tout laisse à croire que la neige ne se joindra pas à nous pour fêter la nouvelle année. Pas grave, nous avons déjà prévu de remplir nos yeux et nos oreilles au gré d'une promenade au sein du quartier juif, aussi surnommé l'ancien ghetto...

Un Peu Après Minuit - Ginger Ale

Aussi vieux que Prague elle même, le quartier juif n'a pourtant conservé de l'époque que ses six synagogues, son hôtel de ville et son émouvant cimetière. Malgré tout, il s'y concentre encore un pouvoir émotionnel, et une beauté spirituelle intacte, qui nous incitent à explorer ce bout de ville avec discrétion avec humilité.

Pour saisir l'importance de Josefov, si mêlée à l'histoire de la ville, il n'est pas nécessaire de revenir beaucoup en arrière. Tous les siècles, et le 20ème pas moins que les autres, ont durement frappé la communauté juive. Chaque coin de rue fait remonter cette impression de passer devant des cendres encore fumantes, devant des cicatrices à peine cicatrisées.


Le cimetière juif le matin, lorsque seuls quelques raies de lumière frappent cette forêt lapidaire et font surgir les pierres les une à une de la pénombre.

Le moment fort de notre promenade dans le quartier fût surtout la visite du cimetière juif. En son sein sont rassemblées 12 000 pierres tombales jaillissant dans un désordre inouï, au milieu d'arbres filtrant la lumière. Les buttes parsemant le terrain révèlent les quelques douze couches de sépultures qui s'empilèrent les unes sur les autres durant trois siècles.
En effet, dans la religion juive, il est interdit de toucher aux sépultures. On se contentait donc de remettre de la terre sur les plus anciennes tombes (merci au guide du groupe de touristes français devant nous pour l'info).

Au milieu de celles-ci on trouve quelques illustres personnages : le plus célèbre étant Jehuda Löw, rabin mathématicien et astronome à qui l'on associe la légende du Golem (plus d'infos sur cette légende ici).


De gauche à droite : la synagogue Pinkas et l'entrée du cimetière - un exemple de bâtiment Art Nouveau dans le quartier - la synagogue Espagnole.

Pour être honnête, la visite des six synagogues fût un peu décevante. Converties en musées thématiques sur les aspects de la vie juive au cours des siècles, elles perdent un peu de leur mysticisme. On s'amuse évidemment devant les instruments barbares de circoncision (oui bon ça m'amusait pas des masses) ou devant les 1001 formes de la Tora, mais on regrette un peu de ne pas visiter une vraie synagogue ; en comparer l'architecture et les symboles avec ceux d'une église catholique, les différences, les points communs... En dehors de ce point, cela n’empêche pas d'admirer les prouesses architecturales et les façades de ses dernières.

Enfin, le reste du quartier n'est pas en reste avec sa flopée d’édifices Art Nouveau, oscillant entre délirant et superbes, qui relient ainsi avec brio, les uns aux autres, ces vestiges historiques. La plus grande concentration d'Europe de ce style paraît-il.

Library - Tom Waits

Deuxième plus gros édifice de la ville (après le château), le Klementinum, ancien collège fondé au 16ème siècle, sert maintenant de bibliothèque d’État et de bibliothèque universitaire. Coincé dans le centre de la ville à quelques pas du pont Charles, cet endroit, méconnu des touristes, contient pourtant quelques trésors.


De gauche à droite : la Bibliothèque baroque - L'ancien refectoire d'été (les photos ne sont pas de moi car il est interdit d'en prendre)

Le premier d'entre eux est la Bibliothèque baroque, endroit magique n'ayant rien à envier aux plus belles salles de Poudlard. Comme inscrite hors du temps, elle renferme une impressionnante collection de livres d'époque abrités sous une ingénieuse fresque en trompe l’œil. Privée d’électricité pour ne pas abîmer les bouquins qui y reposent, les visites se font au gré des rayons de soleil qui s'aventurent à travers les petites lucarnes. En son centre une rangée de globes terrestres et célestes témoignant du savoir géographique du 17ème siècle. Un endroit magique ! Sûrement notre lieu préféré au cours de ce séjour.

Dans la même veine, l'ancien réfectoire d'été, qui sert aujourd'hui de salle d'études pour les étudiants (les veinards). De part et d'autre, deux immenses fresques murales d'origine, symbolisant tout le gigantisme de l'age baroque.

New Year's Eve - The Eagles


Feu d'artifice au-dessus du Pont Charles

Après un fantastique dîner dans un restaurant français (bah oui, faut pas déconner non plus, c'est quand même la France l'élite de la gastronomie), nous avons décidé de nous mêler à la population locale et son euphorie communicative pour passer nos dernières minutes deuxmillesixièmes ! Bien lotis sur les quais, les douze coups de minuit furent relayés par une impressionnante série de feux d'artifices tirés de manière coordonnés à 5 endroits différents ! 180° d'explosions multicolores avec, comme toile de fond, Prague de nuit... Unique !

Et Demain !?

Comme fatigués au réveil, pas grand chose :
- Visite de l'ancien hôtel de ville et son horloge astronomique.
- Musée Mucha.

J3 - Carl Orff et les alchimistes

mardi 9 janvier 2007

3eme jour ! Nous sommes le samedi 30 décembre 2006, la température extérieure est de -1°C et le planning du jour est remplit à ras bord. Heureusement d'ailleurs, ça évitera de se lamenter sur la disparition de la neige.

In The Castle - Wolfmother


En arrière plan, dominant Prague, le quartier de Hradcany.

Du haut de son promontoire, le quartier de Hradcany est le passage incontournable pour tout touriste qui se respecte. En son centre, trône l’immanquable Château royal, véritable ville dans la ville avec ses ruelles, ses cours, ses passages et son imposante Cathédrale St Guy dont la construction dura presque 600ans (entre construction et reconstructions dues à quelques guerres).

Parmi toutes ces ruelles, une en particulier, avec ses façades multicolores, envoûte les badauds qui s'en approchent ! Surnommée la ruelle d'or, elle fut le refuge des magiciens et alchimistes de la cour au 16ème siècle, sous le règle de Rodolphe II (qui parait il, n'avait pas toute sa tête).


De gauche à droite : la cathédrale Saint Guy - un exemple de ruelle du château - la fameuse ruelle d'or.

Témoin privilégié de tous les événements qui ont jalonnés l'histoire de Prague (défenestrations, décapitations, QG d'Adolf Hitler...), le Château royal constitue désormais une des pièces maîtresses de l'échiquier architectural tchèque. Il fut achevé au 14ème siècle par l'empereur Charles IV qui, amoureux de ce pays, fit de Prague le centre politique et culturel de l'Empire Romain Germanique (ce qui n'était pas une broutille). C'est également à cet illustre homme que l'on doit la construction du sublime Pont Charles et de la Cathédrale Saint Guy. Pas besoin de vous dire qu'ici on l'aime bien Charles !

La richesse de la multitude des édifices reposant au cœur de ces remparts pourraient encore être le sujet de plusieurs paragraphes, mais si vous en voulez plus, je ne peux que vous conseiller d'acheter sans tarder votre billet d'avion.

Imagine - John Lennon

Au pied de la colline de HradCany, au sud du Pont Charles, une petite rivière se détache de la Vltava pour enlacer amoureusement un morceau de terre et alimenter les moulins qui borde son cours. Un parc et de petites places pavées entourées de discrètes demeures jalonnent le parcours.

L'endroit est on-ne-peut-plus romantique et bucolique. A tel point d'ailleurs, qu'il a amplement servi à Milos Forman (l'autre enfant du pays, avec Kafka) de décors pour son excellent Amadeus.

Sur l'une des places de l'île (Velkoprevorske), l’œil du passant curieux est tout de suite attiré par un mur couvert de graffitis. En les observant, on arrive à reconnaître, grâce aux lunettes rondes si caractéristiques, qu'ils sont dédiés à John Lennon. Depuis sa mort, c'est ici qu'à chaque date anniversaire, le 8 décembre, des centaines de jeunes viennent se recueillir.


De gauche à droite : vue depuis l'île sur une minuscule portion du Pont Charles et un des moulins - extrait du mur hommage à John Lennon

Carmina Burana - Carl Orff

Terre d'accueil et d'inspiration pour de nombreux grands musiciens classiques (Mozart, Beethoven ou Berlioz pour ne citer qu'eux), Prague est encore aujourd'hui un carrefour incontournable en la matière. Avec ces trois Opéras et des programmations très régulières, on peut sans hésitation parler d'institution : les tchèques ont l'opéra dans les gènes.

Les programmes sont variés et pour tous les goûts : de Vivaldi à Bizet en passant par Mozart ! N'ayant que quelques bases en musique classique, nous avons jeté notre dévolu sur le Carmina Burana de Carl Orff programmé à la Maison municipale, un des plus beaux édifices Art nouveau de la ville.

Si l'extérieur est à tomber tant par sa forme que par ses décorations, l'intérieur lui donne le tournis : peintures, statues, mosaïques... on ne sait où donner de la tête. Au bout d'un grand escalier de marbre, on accède à la salle de concert Smetana, qui occupe sur plusieurs niveaux la partie centrale du bâtiment.


De gauche à droite : le beffroi attaché à la Maison Municipale - l'entrée de la Maison Municipale - vue sur la salle de concert (cette photo n'est pas de moi).

Confortablement installés au 4ème rang (alors qu'on avait acheté des places pour le 13ème), on admire les 120 musiciens qui entrent au compte goutte sur la scène pour quelques derniers réglages. Cuivres, percussions, cordes se mélangent alors pour un joyeux brouhaha.

20h tapantes. Extinction des lumières. Les 60 femmes et 60 hommes de la chorale prennent place sur le balcon derrière les musiciens. Arrivent ensuite les 3 solistes habillés comme dans un conte de fée Walt Disney. Le chef d'orchestre ferme enfin la marche quelques secondes après sous les applaudissements.

Silence total. Le petit bonhomme au milieu s'agite d'un coup dans tous les sens : dans la demi seconde suivante, 240 musiciens et chœurs s'embarquent en même temps dans son sillon pour un acte d'introduction sur les chapeaux de roue. Émotions garanties.

Pendant 1h30 tout ce petit monde en fait alors selon les volontés divines de Carl Orff. J'admire vraiment le talent de ces compositeurs : dégurgiter des partitions pour des dizaines d'instruments différents, pour les voix et assembler tout ça dans une symbiose parfaite... Du grand art...

Je ne peux que vous inviter de nouveau à écouter l'acte d'introduction de Carmina Burana ici, pour vous donner un petit aperçu de ce chef d’œuvre.

Et Demain !?

- Visite de l'ancien ghetto juif
- Visite de la bibliothèque nationale
- Réveillon du Nouvel An

Anecdote

Avant d'aller au château, nous avons visité le musée du Jouet. Celui-ci possède la plus grande collection de Barbie au monde ! Petite sélection :


Parmi les insolites en vrac : Barbie Beverly Hills 90210 - Barbie "trace de maillot" (??) (Pourquoi pas Barbie épilation aussi ?) - Barbie paraplégique (Quel parent irait acheter ça à son enfant ?).

J2 - Marx et Staline

lundi 8 janvier 2007

Prague, deuxième acte (avec un tout petit peu de retard) ! Je replace de nouveau en contexte : nous sommes le vendredi 29 décembre, la température extérieure est de -2°C. Depuis la fenêtre de la chambre, on peut enfin admirer le paysage extérieur recouvert d'un discret duvet blanc.

De grosses chaussettes aux pieds, le guide du Routard dans une main, une carte dans l'autre, nous voila parés. Pas de programme pour aujourd'hui si ce n'est ouvrir les yeux, flâner, découvrir les principaux endroits de la ville. S'imprégner du parfum local en quelque sorte et s'en enivrer, on aura d'autres journées devant nous pour jouer les touristes boulimiques de musées et de culture.

First Impressions On Earth - The Strokes

Dès mes premiers pas dans la Prague je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à New York : ses buildings, ses avenues immenses, Time Square et ses panneaux publicitaires figurant dans le livre des records, les taxis qui grouillent comme dans une fourmilière... le cliché de la capitale occidentale par excellence.

Et bien si New York est le jour en été, Prague en est la nuit en hiver : des dédales de rues piétonnes pavées où se côtoient sans gêne bâtiments baroques du 13eme et édifices Art Nouveau du 19ème, le tout sans cicatrice apparente des siècles passés. Comme si, pendant 800ans, les guerres avaient soigneusement longés les remparts de la ville sans jamais s'y infiltrer.


Mélange en bonne et dûe forme sur la place de la vieille ville : en arrière plan Notre Dame du Tyn, église gothique du 14ème. Devant elle, deux façades Renaissance du 18ème - joyeux melting pot.

Rues piétonnes obligent, aucun engin motorisé ne vient troubler les promenades des Praguois dans le centre. Cela ne nuit aucunement à l'accessibilité de la ville, puisqu'on peut se rendre d'un bout à l'autre en moins de 15 minutes à pied.


View Prague 2007 - Overview in a larger map

Si on continue dans les comparaisons, on a alors du mal à se croire dans la capitale d'un pays européen en pleine expansion. Le style est différent mais c'est justement ce qui en fait son charme, et les touristes qui viennent par millions ici, faisant de Prague une des villes les plus touristiques d'Europe, ne s'y sont pas trompés.

Bad Habit - The Dresden Dolls

Quelques petites remarques piochées ici et là et dont j'ai flemme de mettre en forme dans une jolie prose :

- Le tchèque parle le tchèque (merci Nico pour cette info primordiale), et malgré toute ma bonne volonté pour me conformer aux us et coutumes locales, je n'ai pas pu décrocher un mot. "No" veut dire oui (pas du tout source de confusion), il y a des accents improbables sur toutes les lettres (accents circonflexes à l'envers sur des voyelles...) et le must : certains mots ne contiennent pas de voyelles. "Strc prst skrz krk", par exemple, signifie "Enfonce ton doigt dans la gorge" et j'ai bien l'impression qu'il faut, en effet, avoir ses doigts dans la gorge pour le dire correctement. Heureusement le tchèque parle anglais.

- Le tchèque se fout royalement de la mode. Je ne suis pas spécialiste en la question, mais des fois je me surprenais à penser que le régime communiste devait secrètement être encore de mise. De ce fait, notre route n'a croisé que quelques rares magasins de "fringues branchées", majoritairement remplis de touristes.


Un sublime exemple de la "mode tchèque" : le pantalon automne 89 edition "chute du mur". On ne voit malheureusement pas distinctement que sur chaque jambe est imprimé un motif de tronc d'arbre parsemé de feuilles qui tombent : de toute beauté (on rigole mais on ne se moque pas !).

Acid Food - Mogwai

Le tchèque n'est pas réputé pour sa cuisine. Et c'est bien dommage ! Car même si on est loin de la gastronomie hexagonale, les spécialités locales valent de détour. Sur les conseils de la rubrique Cuisine du Routard, nous les avons testé pour vous :



- Des Knedliky (ou Knödels) servies en accompagnement, préparées à base de farine, levure, eau et pain. A côté des Bramborak, galettes de pomme de terre, frites et parfumées à la marjolaine.
- Du Smazeny Syr, ou fromage pané (ils panent tout là bas).
- De la Smazeny Kapr, de la carpe panée (quand je vous disais qu'ils panaient tout). Beaucoup de poissons sur les cartes.
- Le plat typique Svickova na smetane, des lamelles de bœuf rôties à la crème, servi avec des airelles et des Knedlikys. Pas mauvais du tout.

Par contre, le tchèque est réputé pour sa bière. Nous avons le vin, ils ont la bière : premier consommateur de bière avec en moyenne 100 litres de bière ingurgités par an et par habitant. Enlevons de cette moyenne, les enfants, les femmes, les personnes âgées et vous comprendrez pourquoi on parle de religion. Malgré ses 12° et mon manque d'enthousiasme pour la bière, je dois avouer que la Pillsner Urquell passe bien.

Enfin, le tchèque a un niveau de vie plus bas que la France. Rien de bien étonnant, mais c'était pour donner quelques chiffres. Le menu Big Mac coute 3€, on mange dans un restaurant chic dès qu'on paye plus de 15€ par personne (la moyenne de nos repas étant entre 6 et 7€ lors de notre séjour avec boissons et souvent dessert) et le litre de bière revient à 1,5€.

Back In The USSR - The Beatles


Pour bien terminer la journée, nous avons décidé de nous rendre dans un lieu qui me tenait beaucoup à coeur : le musée du communisme. Situé au même étage qu'un casino (jolie ironie du sort), il offre l'occasion de plonger dans le Prague d'un autre age. Tous les aspects de la vie quotidienne, politique et sociale sous la férule soviétique y sont décrits : de l'éducation au sport en passant par le travail.


L'imposante statue de Lénine qui accueille les visiteurs. Au moment où j'ai pris la photo, un jeune américain était en train de demander à la conservatrice du musée, s'il était bien au casino :-)

Des documents chocs condamnant explicitement ce régime (cause de la baisse de l'espérance de vie, dégâts écologiques, répressions contre les opposants) concluent la visite. Financé par un américain, on sent que l'endroit n'est pas complètement objectif... Pas inintéressant pour autant.

Abra Cadaver - The Hives

Enfin j'en profite de ce bulletin pour lancer une alerte aux sorciers du monde entier. Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom se cache parmi les moldus à Prague. Malheureusement, comme j'étais sorti sans ma baguette, je n'ai pas pu m'occuper de lui ! Attention donc !



Et Demain !?

Les repérages étant faits, les hostilités peuvent commencer. Au programme :

- visite du chateau de Prague et de ses alentours
- balade sur l'ïle Kampa
- baptême d'Opéra avec Carmina Burana de Carl Orff

J1 - Départ pour Prague

samedi 6 janvier 2007

A l'antenne dans 3.. 2.. 1..

Bonjour à tous, ici Nicolas en direct de Prague, République Tchèque, pour une édition exceptionnelle. Nous sommes le 28 décembre 2006, il est 20h20 et la température extérieure est de -2°C. On a faillit louper la correspondance à Paris à cause d'un retard sur le premier vol, et on est resté 30 minutes à tourner en rond autour de l'aéroport de Prague le temps de dégager la neige sur la piste d'atterrissage, mais à part ça, on va bien.


View Prague 2007 - Aller in a larger map

Certains auront surement relevé l'anachronisme "Hey, mais on est le 6 janvier 2007 aujourd'hui !!". Rassurez-vous je suis au courant, mais comme précédemment pour mon voyage aux États Unis, j'avais envie d'avoir un carnet de voyage, une trace écrite de tout ce que j'ai vu et fait. Et puis, au moins comme ça j'aurai une réponse toute trouvée à la question "Alors ? C'était comment Prague ?"

N'ayant pas fait grand chose le premier jour en dehors de courir de terminaux en terminaux à la poursuite de nos avions, je vous propose donc un petit résumé des charmes de cette sublime ville encore trop peu connue de nous, européens de l'ouest.

Weekend Without Make-up - The Long Blondes

Prague, capitale magique et envoutante de l'Europe, n'a de cesse de nous transporter aux sommets d'une extase romantique mais aussi parfois douloureuse.
Ville magique et envoutante, pas seulement par la présence des alchimistes dans la ruelle d'Or au pied du Château royal de Prague il y a quelques siècles, mais surtout par la présence des témoignages de plusieurs cultures qui se sont croisées en ces murs. Ville douloureuse aux vues de ces mêmes témoignages, séquelles ineffaçables qui ne cessent de hanter la ville.

Au cœur de l'Europe, comme lovée dans les méandres de la Vlatva, tour à tour, ville royale, cité impériale, bourgade provinciale assoupie puis capitale renaissante d'un état moderne, Prague s'est façonnée une image de "mère des villes", accumulant en couches successives un patrimoine architectural et artistique incomparable. Son million d'habitants grouille avec flegme dans les méandres des rues pavées piétonnes et s'émerveillent à chaque fois devant le détail d'une façade qu'ils n'avaient pas remarqué auparavant.

Les musique de Mozart, Orff et Dvorak hantent les lieux de promenades. Sur fond de verres qui s'entrechoquent, les cafés de la place de la vieille ville bruissent encore des débats échevelés des artistes et intellectuels. L'ombre du Golem se profile, le soir venu, sur les murs de la cité juive et, si Kafka hante encore les pavés du Pont Charles, les fantômes inquiétants du stalinisme ont définitivement déserté les couloirs du palais présidentiel.

Prague, c'est ça ! Un mélange harmonieux d'époques, de cultures, de mouvements artistiques et d'Histoire, des histoires dont on ne se lasse jamais et que j'essaierai de vous rapporter dans les bulletins suivants.

Une Vie Plus Tard - ACWL

Pour le plaisir des yeux, patchwork des endroits que je mentionne dans le paragraphe au dessus :




Dans l'ordre : le pont Charles avec le château royal en arrière plan, la place de la vieille ville, la ruelle d'or, le quartier juif.

Et Demain !?

Le premier jour complet sur place a été l'occasion de flâner dans la ville, repérer les points principaux, et s'orienter un peu. J'en profite d'ailleurs pour remercier Le Routard, ce fantastique bouquin qui a illuminé nos vacances, mélangeant bons conseils, bonnes adresses qu'on n'aurait jamais trouvé ailleurs ainsi que de nombreuses histoires et d'anecdotes pour nous éclairer ! Mieux que n'importe quel guide !