J5 - Sur les traces de Corto Maltese

lundi 28 mars 2011

Mercredi 14 juillet 2010 et dernier jour de notre week-end prolongé en Italie... Enfin dernier jour théorique car, à cause d'un petit orage à Paris, nous apprendrons en arrivant à l'aéroport, que l'avion EasyJet censé nous ramener dans notre belle capitale n'en quittera le tarmac que 12h plus tard, nous obligeant ainsi à gouter aux joies des hôtels de bord d'aéroport. Magique !


Afficher Venice 2010 - Day 5 - Corto Maltese & Castello sur une carte plus grande

En attendant, nous, tout ignorants que nous étions le matin même, nous nous sommes lancés dans la visite du paisible quartier du Castello à l'est de Venise. D'ailleurs en dessinant la carte ci-dessus, ça me fait penser que j'avais beaucoup apprécié le logo du Syndicat d'Initiative Touristique de l'île. Tout y est, même le grand canal qui dessine une nageoire ! Assez bien inspiré non ?



And The Ships Sails - Favez



Un peu délaissé par les touristes, le quartier du Castello fait le bonheur des amateurs de ballades paisibles et de bds. En effet, ici un peu de la magie et du rêve de la Fable de Venise, dessinée par Hugo Pratt, subsistent encore. Ainsi, tel Corto Maltese, nous avons longé le rio del Gorne et rencontrés les lions de l'Arsenal, l'immense chantier (cf carte ci dessus) de constructions navales de Venise, lieu magique hors du temps. Fondée au XIIème sièce, cette entreprise industrielle gigantesque employait plus de 3000 personnes et pouvait construire un bateau par jour ! Malheureusement, hors occasions spéciales, le lieu ne se visite pas et nous devons nous contenter de la façade et des kilomètres de rempart qui le délimitent...



Open Book - The Rakes

Comme promis, le quartier tient ses promesses. Loin de la horde touristique, nous passons nos dernières heures italiennes à flâner dans son dédale de rues et à découvrir quelques lieux insolites ou simplement beaux. Dans le genre insolite, une librairie très atypique qui n'a rien à envier aux grenier de mes grand-parents (avec une porte d'entrée accessible en gondole qui plus est) :


Oui c'est bien une gondole qui sert d'étagère - Oui c'est bien un chat qui sert de serre-livres.

Et dans le genre beau :



Et Demain !?

Demain, c'est enfin le retour à Paris... Avec 24h de retard... Merci Easy Jet ! Par contre, pour les geek ou les curieux, restez dans le coin : nos aventures californiennes arrivent bientôt !

J4 - À l'assaut de Burano

mardi 22 mars 2011

Mardi 13 juillet 2010. Étant donné le nombre d'iles qui composent la province de Venise, c'était quand même bien la moindre des choses que d'en visiter au moins une. Ainsi, nous avons jeté notre dévolu sur la charmante Burano, éloignée de Venise d'une dizaine de kilomètres de Venise et largement moins assaillie que sa presque-homonyme Murano.


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Colors - Girls In Hawaii



Comme les photos peuvent le confirmer, Burano est réputée pour ses maisons bigarrées, dont les façades composent un patchwork de couleurs assez atypique. La tradition populaire raconte que les pêcheurs, rentrant par temps de brouillard, pouvaient alors repérer plus facilement leurs maisons peintes par leurs femmes. Aujourd'hui encore les habitants doivent repeindre leurs murs chaque année et sont tenus de garder la même couleur, sous peine d'amende... On se croirait un peu dans un décor de théâtre non ?

Octopus's Garden - The Beatles

Le reste de la journée est plutôt au repos : lecture dans l'herbe, flanage au coucher du soleil et déjeuner romantique (on est à Venise quand même). Petit medley :


Oui bon, vous avez déjà essayé d'être romantique en mangeant du poulpe vous ?

Et Demain !?

Demain, pour notre dernier jour théorique (car EasyJet en décidera autrement), nous partirons sur les traces de Corto Maltese et rentrerons dans la librairie la plus insolite qu'il nous ait été donné de voir.

J3 - Saint Marc & Palais des Doges

mardi 15 mars 2011

Lundi 12 juillet 2010 : aujourd'hui c'est au tour du quartier San Marco de gouter à nos foulées et à nos appareils photos. Place Saint Marc, Palais des Doges et Pont des Soupirs... = Mode Gros Touriste On !


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Fire Like This - Blood Red Shoes

Avant de rejoindre le vif du sujet de la journée, nous décidons quand même de faire un petit détour par le célèbre théâtre de La Fenice, visitable en dehors des heures de répétition. Au programme, visite de la salle évidemment, mais aussi coulisses, arrière de la scène et superbes loges dans le plus pur style vénitien. Inauguré en 1792, pas la peine de préciser que le lieu est chargé d'histoire : Rossini, Bellini ou Verdi ne sont que quelques uns des grands noms de l'opéra dont les œuvres ont été jouées ici.


De gauche à droite: Extérieur / Intérieur

L'autre chose remarquable à propos de ce théâtre, c'est qu'il mérite bigrement bien son nom. En effet, depuis son inauguration, Le Phénix a été détruit trois fois par un incendie... et reconstruit à l'identique par trois fois. Le troisième en 1996 fut déclenché par une entreprise du bâtiment qui effectuait des travaux sur l'édifice, pour éviter des pénalités de retard... Classe ! Du coup les vénitiens mettront 8ans pour reconstruire le théâtre; par contre, comme les documents des deux précédentes reconstructions se révélèrent vite insuffisants, les architectes eurent recours aux scènes du films Senso de Visconti, tournées en 54 et qui se déroulent à l'intérieur de la salle... ainsi qu'à celles, coupées dans le film mais heureusement conservées, du troisième Sissi.


Cette photo n'est évidemment pas de moi. Credit: Site Officiel

Meeting Place - The Last Shadow Puppet


Direction maintenant vers l'une des places les plus célèbres du monde : la Piazza San Marco (la seule place de Venise d'ailleurs). Si l'endroit en lui même n'a rien de remarquable, sa renommée provient surtout de l'élégance des bâtiment qui le bordent ; la Basilique Saint-Marc, le palais des Doges, la tour de l'Horloge et le Campanile sont autant de merveilles architecturales prises d'assaut par les touristes.



De gauche à droite, de haut en bas: Vue depuis Google Maps - Vue depuis le Grand Canal avec le Campanile, la basilique (un peu en retrait) et le palais des Doges - Vue rapprochée sur la basilique - Vue de l'intérieur du palais - La tour de l'Horloge.

Sigh No More - Mumford & Sons

Évidemment, touriste mais pas trop, nous avons limité la visite au minimum syndical; à savoir Le Palais Des Doges qui, comme son nom l'indique, abritait les doges... Ce que son nom n'indique pas par contre, c'est que le doge était le nom donné au souverain de la République de Venise. Achevé en 1340, le palais échappe à l'impression de lourdeur grâce à un habile procédé architectural : l'inversion des masses. Cette technique place aux niveaux supérieurs les volumes pleins, tandis que les galeries inférieures bénéficient d'une grande finesse (cf photo plus haut). Un palais "tête à l'envers" en somme.

En fait, on se croirait un peu dans un hotel-resort : tout est fait pour que le doge n'ait jamais à en sortir. Il y a ses appartements (ça se compte en dizaines de pièces évidemment), les salles institutionnelles (Sénat, Grand Conseil...), l'armurerie, les tribunaux, les prisons... Le tout recouvert de barbant tableaux du Tintoret, de Titien ou Carpaccio (sauf les prisons, hein). Non, rien à faire ça nous passe complètement à côté cette période picturale...

Peu enchantés par le palace, nous gardons quand même un mince espoir pour la fin de la visite. Tels les condamnés de Venise, quittant leurs prisons pour se rendre aux tribunaux, nous allons nous aussi fouler le Pont des Soupirs ! Nom attribué au pont en référence aux soupirs des prisonniers contemplant une dernière fois Venise à travers le treillis des fenêtre (bon ok, il parait que ça fait plutôt référence aux soupirs des amoureux mais je ne suis pas d'humeur fleur bleue là). Malheureusement, comme on pouvait s'y attendre, le pont le plus célèbre de Venise n'est pas à la hauteur : 3m de long, 2m de large, 1m50 de haut, 1 seule fenêtre, 3000 japonais et en travaux... Sans intérêt... De l'extérieur non plus grâce aux superbes travaux de rénovation du moment :



Finalement, mieux vaut retourner se perdre dans Venise et se laisser porter par ses rues tortueuses et reculées loin de la horde sauvage:


De gauche à droite : Laissez les gondoles à Venise (air connu) - un autre pont - petite pause autour d'un Bellini (jus de pêche fraichement pressé et prosecco, mousseux sec fruité) vraiment désaltérant.

Et Demain !?

Demain, nous accosterons sur l'île de Burano à quelques kilomètres de Venise et réputée pour ses... non, je vous dis pas, vous verrez bien !

J2 - Venise & Art Contemporain

mercredi 9 mars 2011

Aahhh Venise, ses canaux, ses ponts et ses milliers de tableaux réalisés par les plus grands maitres de la Renaissance italienne : Carpaccio, Bellini, Veronese... Sauf que nous, sales jeunes insensibles que nous sommes, la Renaissance italienne ça nous passe un peu à côté ! Mais, avec sa prestigieuse biennale, Venise c'est aussi la capitale européenne de l'art contemporain. Malheureusement, comme la biennale ne se déroule que les années impaires, aujourd'hui, dimanche 11 juillet 2010, nous nous contenterons de la visite de quelques hauts lieux vénitiens de l'art moderne.


Afficher Venice 2010 - Day 1 - Museums sur une carte plus grande

PS : En m'amusant un peu avec Google Maps, j'ai découvert que Venise y était très bien détaillée. Je ne saurais donc que vous conseiller d'y faire un tour, pour découvrir ou redécouvrir la Sérénissime comme si vous y étiez... Petit aperçu :



Pretty Peggy - Bob Dylan

La journée commence donc avec la visite du Palazzo Venier, palais inachevé donnant sur le Grand Canal, où vécut entre 1950 et 1980, Peggy Guggenheim, remuante milliardaire américaine. Mécène de Pollock, mariée à Max Ernst et amoureuse d'art moderne, elle consacre son temps et son argent à acquérir de nouvelles oeuvres avec l'intention d'acheter un tableau par jour ! En 1949, la biennale de Venise l'invite pour présenter sa collection, en fait l'exposition du modernisme la plus cohérente qui ait jamais été présenté en Italie, et c'est la consécration. D'où l'achat de ce palais, aujourd'hui transformé en musée, et son déménagement à Venise...



Côté collection, force est de remarquer que Peggy a eu le nez creux : tous les plus grands et importants peintres du XXème sièce y sont représentés, permettant une approche quasi complète de tous les courants : Picasso, Braque et Duchamp pour le cubisme, Mondrian et Chagall pour le futurisme ou encore Dali, Ernst et Magritte pour le surréalisme...


De gauche à droite : L'un des fameux "Empire des Lumières" de Magritte - L'Antipape de Ernst - Composition de Mondrian.

Chose amusante mais inhabituel pour un musée : un peu partout, on retrouve des clichés (souvent pris par des photographes réputés de l'époque) des pièces du palais lorsque Peggy y vivait : un Picasso dans la salle à manger, Miro qui vient accrocher son tableau, un mobile de Kalder au-dessus du lit... Plutôt sympathique.


De gauche à droite : Peggy & Miro - Devant son Picasso - Devant un Magritte... Tranquille la vie...

The Matador - Customs

Prochaine étape : la Punta della Dogana (la Pointe de la Douane). Située à la pointe de Dorsuduro, la douane offre un point de vue dégagé sur le bassin de Saint-Marc (cf photos Google Maps plus haut). Autrefois, les embarcations qui arrivaient à Venise venaient y dédouaner leur marchandises avant de rejoindre le Rialto. Abandonné dans un état déplorable depuis plus de 40ans, c'est le deuxième lieu à Venise (après le Palazzo Grassi) racheté par le milliardaire et collectionneur François Pinault : avec ces 4300m², il s'agissait du dernier espace capable de contenir les œuvres de grande dimension, les sculptures et les installations de la collection privée du milliardaire.



Rappelons que, au passage, si l'une des dix premières collections d'art contemporain et moderne au monde, fait la bonne fortune de Venise, c'est surtout à cause de la complexité et de la lourdeur administrative française face au projet initial de F. Pinault de s'installer sur l'île Seguin à la place des anciennes usines Renault à Boulogne. Une bien belle image de la France encore...

Rénové par l'architecte japonais Tadao Ando (réputé pour avoir fait du béton une œuvre d'art), le musée de la douane compte plus de 300 œuvres (sur les 3000 détenues par le mécène français) réalisées par la plupart des superstars de l'art contemporain : Koons, Hirsch, Murakami, Warhol...



De gauche à droite, de haut en bas : le hall d'entrée du musée - une statue de Koons et sa femme (la Cicciolina) - Oui, oui c'est bien un cheval - de bien jolies statues en marbre - une statue très raffinée de Murakami.

Crackerbox Palace - George Harrison


Sur la route pour le Palazzio Grassi.

La ballade se termine avec le second bâtiment détenu par François Pinault et rénové par Tadao Ando. Contrairement à la Pointe de la Douane, le palais Grassi a pour vocation de présenter uniquement des expositions temporaires, à partir de la collection d'art de l'homme d'affaires français : morceaux choisis de la collection, expos d'art moderne et contemporain



De gauche à droite, de haut en bas : Vue sur le palais - "Dancing with Nazis", un dancefloor devant des images de personnages nazis au cinéma - le "Kawaii" de Murakami - Un tableau de Koons.

Degeneration Street - The Dears

Évidemment, encore une fois nous n'avons pas résisté à flâner au gré du vent dans les rues de la Sérénissime. Petit aperçu :


Mhmm quoi de plus traditionnel qu'un petit masque de carnaval Avatar ou V pour Vendetta !?

Et Demain !?

Demain, c'est chaussettes-sandales pour jouer aux vrais touristes : Place Saint Marc, Palais des Doges et Pont des Soupirs...