J5 - L'Ascension de la Soufrière

mardi 8 novembre 2011

Mercredi 11 mai, 5h du matin. Aujourd'hui nous nous accordons une petite pause dans nos formations respectives de plongée pour tenter l'ascension de la Soufrière, volcan en activité et point culminant des Antilles à 1467m. D'après le Routard, depuis son sommet on pourrait même apercevoir Marie Galante et la Martinique par temps dégagé... Malheureusement, le temps dégagé n'est pas vraiment au rendez vous ces derniers jours d'après tous les gens qui y sont montés récemment... On croise donc les doigts pour avoir plus de chances qu'eux.


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Concrete Jungle - Bob Marley

"Radio Transat, dans toute la Caraïbe, le son Pop-Rock... avec une petite pointe de Reggae !". Non mais sérieux, ils les trouvent où leurs jingles ? Tout le long de la route, les publicités sont plus ringardes les unes que les autres, que ce soit à la radio ou en 4x3. D'ailleurs, toutes les publicités sont créolisées, jusqu'à la pub pour la motte de beurre Président. Et même Jésus est créole, comme nous le prouvera un crucifix planté quelques kilomètres avant la Soufrière.


Mode Créolisation

Les petites routes à la con se succèdent et nous parvenons enfin aux Bains Jaunes, point de départ de la randonnée situé à 950m d'altitude (le panneau ne signifiant pas que les Bains Jaunes sont 950m plus loin, comme je l'ai cru pendant au moins 2km). Il est 7h10, la randonnée commence. La première partie, très boisée et assez difficile à froid, débouche sur un plateau permettant d'attaquer la Soufrière et sur lequel l'odeur de sulfure d'hydrogène est déjà insoutenable.


Ca parait pas si haut vu du plateau, non ?

Nous avons la chance de monter à l'ombre de la montagne tandis que nous croisons Francky Vincent (ou son sosie en mode musclé) qui descend en courant surement pour la 3ème fois de la journée. L'ascension est ponctuée de "pauses second souffle" (les merveilleuses barres de céréales de Super U) et de prises de photos salvatrices.


Le même plateau mais vu de l'autre côté

En même temps, il faut avouer que chaque mètre parcouru nous dévoile un nouveau paysage magnifique.


À mi-chemin


Up From Below - Edward Sharpe


Bientôt au sommet.

La dernière partie du parcours est la plus difficile mais la vue complètement dégagée, en parvenant au sommet, récompense copieusement nos efforts. Le panorama est terrible : rocheux et chaotique, quasi lunaire et hérissé de pitons... Les émanations de sulfure d'hydrogène et de particules de soufre sont très importantes, c'est impressionnant (et ça sent mauvais).


Enfin au sommet. À gauche le cratère encore fumant.

Nous amorçons notre descente, croisons des gens qui montent sous un soleil brûlant avec des nourrissons, des enfants en bas âge ou des tongs... Si même l'athlète que représente Nicolas a chuté (de manière parfaitement contrôlée) avec des vraies chaussures, qu'est-il advenu de notre marcheur tonguiste ?
En toute fin de randonnée, les Bains Jaunes représentent la récompense ultime : une eau douce (bien qu'un peu acide) chaude à souhait dans laquelle nous nous lançons dans une petite séance d'apnée dynamique. "Aaaaaah il y a quelque chose qui bouge, là, sous l'eau !". Mais non bobonne, ce n'est que Nicolas...


Digital Bath - Deftones

De retour à Malendure, nous nous posons tranquillement sous le carbet puis dans la piscine pour passer les heures chaudes de l'après-midi. Lorsque la chaleur redevient supportable, direction la Ravine Thomas, près de Bouillante, une source d'eau douce jaillissant à 70°C et se mêlant à l'eau de mer en bord de falaise. L'endroit est paumé, pas indiqué pour deux sous, et nous nous retrouvons ainsi dans une grande baignoire au milieu de la population locale, tour à tour ébouillantés par l'eau brûlante de la source et saisis par une vague providentielle qui nous apporte un peu de fraîcheur. Vraiment très chouette !


La Ravine Thomas (comme nous n'avions pas notre appareil photo avec nous, la photo vient d'ici)

Pour finir de nous remettre de nos émotions, nous sortons dîner à la Touna, restaurant réputé de Malendure, où Nicolas fait ami ami avec le patron en lui lançant :
- Dites donc, on désespérait de vous voir ouverts !
- Lundi, fermeture hebdo, hier fermeture exceptionnelle, vous n'avez pas dû essayer longtemps...
Mouais, heureusement qu'il y avait Magali, la serveuse végétarienne inconditionnelle des acras, des rillettes et du saucisson de poisson ! Magali nous conseillera fortement d'aller faire un tour du côté de chez Cap Créole, une "conserverie" locale, chose que nous ferons la semaine suivante.

La nuit est tout simplement atroce. Je rêve d'une moustiquaire... Une petite pause salle de bain au milieu de la nuit me mettra en présence d'une énorme blatte et d'un lézard mais bon, après quelques jours on n'y fait même plus attention, de toute façon.


Et Demain !?

Demain le programme est simple : plongée, tortues, plongée, tortues (ou inversement)