J1 - Décollage pour la Guadeloupe

jeudi 13 octobre 2011

Prologue

Une seconde fois n'étant pas coutume, ce blog et ses 15 prochains messages seront confiés à la plume experte de Xavier, mon compatriote de voyage caraïbéen. En effet, après avoir préparé mon niveau 2 de plongée pendant 6 mois à Rennes, 2 alternatives s'offraient à moi pour valider la partie pratique : mobiliser 10-12 week ends complets et le passer en Bretagne ou prendre 10-12 jours de congés et le passer au chaud sous les tropiques... Après des heures... euh minutes (oui ok, secondes) d'hésitation, ce sera les tropiques. Comme il faut un club affilié à la fédération française de plongée, ce sera la Guadeloupe ! Et quitte à plonger tous les jours, autant que Xavier passe son premier niveau en même temps !



PS : j'en profite pour préciser que comme tout le récit du voyage, ou presque, a été écrit dans le vol du retour, attendez vous à un rythme de parution beaucoup plus soutenu que d'habitude :)
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Samedi 7 mai, le grand jour. Depuis 5 mois que nous en parlons, nous voilà enfin à Orly, direction les Caraïbes. Le moment est un peu délicat : Anne-Cécile a accompagné Nicolas à l'aéroport, mais pour cause de pas-de-vacances, la pauvre ne part pas avec nous... Le Ciel nous punira d'ailleurs rapidement pour cet affront, en nous infligeant comme camarades de vol une promotion entière d'étudiants de HEC, parés d'un merveilleux canotier estampillé du nom de leur voyage d'étude.

L'avion est littéralement blindé, pour une partie par HEC, pour l'autre par le stéréotype du vacancier guadeloupéen tel que me l'a décrit le mari de ma cousine, la veille au soir : un français moyen, la cinquantaine, qui a économisé 15 ans pour partir en vacances au soleil, et dont les instincts coloniaux ressortiront une fois arrivé dans son centre Pierre et Vacances en Grande Terre.

Le vol lui aussi rentre dans le stéréotype du voyage pourri. 8h30 au milieu de sales gosses qui hurlent sans discontinuer, avec pour seuls compagnons de voyage Dubosc dans "le Marquis", Poelvoorde dans un film pas si mauvais sur le chocolat, et Ben Stiller dans une énième suite de "Mon beau-père, ma femme et moi". Heureusement, le traditionnel Super Picsou Géant de voyage (voir Crète 2009) aidera à faire passer la pilule. Une mention toute spéciale à Nicolas qui a réussi à s'endormir avant même que l'avion n'ait décollé. Il m'impressionne et j'aimerais être capable d'en faire autant !


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We Will Find Our Way - Dirge

17h30, heure locale. À peine arrivés à l'aéroport de Pointe à Pitre, une chaleur humide alimentée à la fois par le climat local et la sueur de la masse informe qui se presse autour du tourniquet à bagages nous prend à la gorge. Vite, sortir. Nous nous dirigeons vers le bureau de Sixt, notre loueur de voitures préféré, dont le chauffeur de la navette nous invite "à ne pas mettre la ceinture, le dépôt des véhicules n'étant pas loin". Nous voilà devant notre bolide, une magnifique Peugeot 207 bleu roi qui sera notre camarade de jeu durant ces deux semaines !



Le jeu commence d'ailleurs très vite ! La nuit est tombée rapidement et, conjuguée à la pluie tropicale et au brouillard qui règnent sur la "Route de la Traversée" reliant la capitale à la côte Ouest (pas le long du grand Pacifique), nous plonge en plein coeur d'une scène aux couleurs d'apocalypse, sur fond de Radio Zouk. Notre destination s'appelle Malendure, un petit village au nord de Bouillante réputé pour ses ilets Pigeon et sa réserve sous-marine Cousteau, paradis des plongeurs. C'est ici que nous plongerons et logerons ces 9 prochains jours.

D'ailleurs l'arrivée à notre gite, "Chez Rosie", ne sera pas de tout repos non plus : en effet, celui se trouve en haut d'une route dont la pente, indéterminée, mettra à mal le moteur de la pauvre 207 en fonds de première. D'après le Routard, la vue que l'on a d'ici se mérite... Comme il fait nuit depuis déjà quelques heures, nous n'en profiterons pas ce soir malheureusement. Par contre, voici à quoi ça ressemblait les jours d'après :


Une vue fort sympathique sur la Mer des Caraïbes avec les Îlets Pigeon en toile de fond.

Nous sommes accueillis par Guillaume, tenancier du gîte et heureux nouveau papa, qui nous conduit à notre bungalow. "Ne faites pas de mal aux lézards blancs au plafond, ce sont des mabouyas, ils mangent les moustiques". Comment ça, il y aurait des moustiques dans ce pays ? On aurait dû nous prévenir, tout de même ! Ah d'ailleurs, seule la chambre "des parents" est pourvue d'une moustiquaire. Guillaume a tranché, "le plus grand prend la grande chambre et la moustiquaire, normalement on ne donne pas de moustiquaire aux enfants, ça leur apprend la vie". Bon esprit ! !


De gauche à droite : un mabouya, une bestiole qu'elle est bien - petit apercu de notre bungalow.


Chicken Dinner - Guns N'Roses

Pour notre premier dîner local, nous ne poussons pas plus loin que le bas de la côte qui mène chez Rosie. Nous établissons nos quartiers au Ranch où Nicolas me vole sous le nez le dernier Colombo de poulet. Heureusement, je peux noyer mon chagrin dans le ti'punch qui, à mon grand étonnement, se compose d'un pot de sucre, d'un peu de citron, et d'une bouteille entière de rhum. C'est self-service : quel beau pays :) La deuxième bonne surprise, sur conseil de l'adorable serveuse, est la glace "vanille pacane", vanille, caramel et noix de pécan.

La peau du ventre bien tendue, nous remontons au gîte, il est 22h (4h en France) et nous sommes épuisés par le trajet. À minuit, ma nuit se termine, foutu décalage horaire ! On fera mieux demain.


Et Demain !?

Demain nous jouerons avec la nourriture (pas bien), nous expérimenterons les morsures du soleil guadeloupéen (pas bien nons plus) et découvrirons les fonds marins des Caraîbes (bien !).