J5 - Les Gorges de Samaria

mardi 18 janvier 2011

Mercredi 17 juin 2009, il faut se lever tôt... La patronne de l'hôtel nous a pris des billets pour aller visiter les gorges de Samaria, autoproclamées "plus grandes gorges d'Europe". Jusqu'à 300m de hauteur et seulement larges de 2m au point le plus étroit, nous voici donc partis pour une promenade champêtre de 16km et son dénivelé de 1250m, dont une bonne partie est effectuée sur les deux premiers kilomètres. Ça promet.


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PS: Pour ceux qui n'auraient jamais joué avec, je vous conseille de cliquer sur le petit bouton "Earth" en haut à droite, et ainsi suivre notre piste de la journée, en 3D et avec le relief. D'ailleurs pour terminer de vous convaincre, voici à quoi ça peut ressembler :



Clint Eastwood - Gorillaz

Les sacs sont chargés d'eau et de nourriture, nous embarquons dans le minibus (rien de tel pour être malade en arrivant là-bas) où nous sommes accueillis par un guide répondant au nom de "Lycos" (prédestination, quand tu nous tiens !), véritable sosie de Clint Eastwood.
Dans le minibus nous repérons un couple, comment dire... spécial. Ils portent la même panoplie de tennisman : casquette blanche, petit polo rose, tennis et soquettes blanches, et bien sûr l'inimitable petit short blanc édition spéciale coupe du monde de football 1982. Après ce que nous avons lu sur la descente des gorges, nous restons songeurs... La route dure 1h30, pause petit-déjeuner incluse. À l'arrivée, nous sommes lâchés dans le parc et notre petit couple modèle part devant nous, main dans la main. C'est tout mignon, vraiment.




De notre côté, nous sommes un peu crevés par les efforts des derniers jours, la chaleur, le manque de sommeil, sans compter les douleurs dorsales de Pascale qui ne l'arrangent pas. La première partie du parcours est en très forte pente. Nicolas et moi descendons plutôt rapidement pour éviter de glisser. Seb et Pascale restent un peu en arrière. La fatigue aidant, une petite remarque anodine crée un petit clash dans le groupe. C'est décidé, chacun descendra à son rythme sans se préoccuper des autres.

Hands Around My Throat - Death In Vegas



Les gorges sont vraiment magnifiques et très bien aménagées, des toilettes et des points d'eau discrets étant répartis sur tout le parcours (si nous avions su...). Il faut dire qu'en pleine saison, jusqu'à 3000 touristes descendent les gorges chaque jour. Heureusement pour nous, après les deux premiers kilomètres, nous sommes quasiment seuls et nous pouvons profiter du calme ambiant et du paysage. Nous profiterons de l'occasion, à l'image de nombreux visiteurs, pour construire un petit cairn mignon comme tout, et, à pas à l'image de nombreux visiteurs, pour prendre des photos stupides et faire des pompes dans des endroits insolites comme entre deux rochers au dessus d'une rivière... on ne se refait pas.



La pente s'adoucit, nous passons par l'ancienne ville abandonnée de Samaria où nous apercevons quelques kri-kris (ndlr : non, pas le gros naze d'Hélène et les garçons) et chèvres sauvages, puis la dernière partie de la randonnée s'effectue en fond de vallée, au bord d'un petit cours d'eau qui, parait-il, gonfle dangereusement entre septembre et mai (ne peuvent en témoigner les touristes qui s'y sont noyés en 1993). Après 4h30 de marche, nous sortons des gorges et, matraqués par le soleil, nous rejoignons Aghia Roumeli en admirant au passage les chèvres qui, elles aussi, cherchent le moindre coin d'ombre pour s'abriter.




Kung Fu Fighting - Carl Douglas

Aaaah, Aghia Roumeli, petite cité pittoresque de bord de mer servant de refuge aux hordes de touristes en mal de glace, de bière et de souvenir de mauvais goût... Le touriste moyen, lorsqu'il atteint Aghia Roumeli, fait les boutiques (bondées) puis va s'étendre sur la plage en attendant le bateau qui doit le ramener à son bus (le village étant inaccessible en voiture). "Plage" est d'ailleurs un bien grand mot. Une plage grise, laide, qui fleure bon le dégazage sauvage par les bateaux qui y mouillent... Le Routard nous a une nouvelle fois sauvés. Certes, nous avons apprécié la bière et la glace à la sortie des gorges. Mais pour le côté plage, nous avons suivi les conseils du guide : faire une centaine de mètres vers l'est, passer de l'autre côté de l'héliport et... apprécier, tout simplement.



Nous avons alors découvert une sublime plage de galets bordant une mer turquoise. Pour échapper au soleil, des petits box en pierres entassées étaient aménagés sous les oliviers. Que demander de plus ? Simple, la petite crique que nous avons découverte à une centaine de mètres de là, composée d'un énorme rocher qui, en plus de nous permettre de faire des pompes, nous a servi de tremplin pour faire les andouilles. "On ne trouvera pas mieux, c'est sûr" !



Un demi-tube de crème solaire plus tard (ce qui me donne toujours l'impression de beurrer un poulet), nous avions découvert le véritable bonheur, sur une plage complètement déserte (à l'exception du monsieur tout nu, au loin, qui faisait des "choses" avec sa bonne amie), à quelques centaines de mètres d'une meute de touristes adipeux. En guise de douche avant de nous rhabiller, nous aurons le plaisir de dénicher l'embouchure de la petite rivière qui coulait au fond des gorges. Se rincer à l'eau minérale, si ça ce n'est pas la classe ultime !

Paper Boat - Cocoon



L'heure de prendre le bateau en direction de Sougia est malheureusement arrivée trop vite. Au revoir jolie plage, tu nous manqueras... Nous longeons la côté sud de l'île en direction de l'ouest et apercevons une multitude de petites boîtes que nous avons supposé être des ruches, ainsi que des petits villages côtiers complètement coupés du monde. Le retour en bus s'effectue dans le calme (notre petit couple mignon ayant survécu aux gorges de Samaria) et nous passons notre dernière soirée à Chania dans un délicieux restaurant Turc, où nous avons découvert que le Kebab n'est pas nécessairement un snack dégueulasse qu'on régurgite en partie toutes les dix minutes pendant six heures. Non, celui-là était délicieux et très digeste ! Retour à l'hôtel de Capgemini dans la foulée, nous sommes HS.

Et Demain !?

Demain, entre deux stalactites de la grotte la plus laide du monde, nous chausserons nos palmes et nos bouteilles pour plonger à Bali. Bali en Crête bien sûr...