J4 - À la conquete des plus belles plages de Crète

dimanche 9 janvier 2011

Mardi 16 juin 2009. La literie et les longues randonnées n'aidant pas, Pascale a le dos complètement bloqué... Ce n'est pourtant pas le jour: d'après le programme de notre G.O., nous devons faire le tour des lagons de l'ouest de l'île ! Qu'importe, sur la route, nous nous arrêtons dans une pharmacie arborant fièrement une affiche de l'Eurovision d'une décade passée, en quête d'un remède miracle. À tout hasard, nous tentons de faire comprendre qu'il nous faudrait des décontracturants musculaires, ce qu'on nous vend sans aucune ordonnance. Quel beau pays, je vous dis ! Nous reprenons donc la route avec le sourire, direction Balos, sur la façade ouest de l'île.


Afficher Crete 2009 - Day 4 - West Coast sur une carte plus grande


Baywatch Theme Song - David Hasselhoff

Au détour d'une route, grande claque dans la gueule ! Une immense plage à l'eau turquoise nous apparaît, perdue au milieu des plantations d'oliviers... Nous nous arrêtons immédiatement pour prendre quelques photos, et ce qui devait n'être qu'une étape sans arrêt dans notre route vers le lagon de Balos devient notre premier point d'intérêt de la journée, pharmacie exclue bien entendu.



La plage est longue, déserte, le sable est fin, l'eau est magnifique... "on ne trouvera pas mieux, c'est sûr" ! Le petit vent frais qui souffle ne parviendra pas à gâcher notre plaisir et nous passerons un long moment à profiter de ce fabuleux endroit en y faisant des pompes, bien sûr, mais aussi des pyramides humaines et même en y tentant une "fusion" au sens DragonBallesque du terme (qui a bien heureusement échouée... ouf !).



Lost In The Mountains - Get Well Soon

Malheureusement, il est temps de tracer à travers les oliviers et de reprendre le chemin de Balos... et je crois que le terme de "chemin" n'est pas usurpé, tant la largeur et la qualité de la route ont diminué au fil des kilomètres : sur ce qui ressemblait plus à un sentier de randonnée qu'à une route, nous finissons par rencontrer un vieille homme qui se promène et qui nous apprend que non, nous ne pourrons pas franchir les montagnes avec la voiture, ni même à pied... Demi-tour, nous avons pris la mauvaise route peu après Kissamos. Ceci étant dit, une mauvaise route qui passe par Falassarna, j'en prendrais bien une chaque jour.



Travel Is Dangerous - Mogwai

Demi-tour sur chemin terreux, donc, raclage du bas de caisse (on a toujours peur pour le dessous de la voiture à ce moment-là, malgré ce que nous a dit Vaness'), et en route pour l'aventure ! Nous roulons d'une traite jusqu'à Kalyviani où, en mesurant la carte avec nos gros doigts boudinés, nous nous demandons s'il est préférable de prendre la voiture le plus loin possible ou d'y aller à pied...

Il faut dire que la route a de quoi faire peur : 8kms (nous ne le savons pas encore) d'une piste complètement défoncée, en gravats, à fleur de précipice et où nous sommes censés croiser d'autres voitures... Le décor est juste somptueux. Nous croisons une petite chapelle, des chèvres en liberté. À mi-chemin (nous ne le savons pas non plus), des gens sont garés et nous nous demandons s'il faut faire de même ou non, mais nous continuons, grand bien nous en a pris : le soleil cogne comme jamais et nous passons à côté d'un couple dont la femme est enceinte et complètement épuisée... Sélection naturelle, quand tu nous tiens ! Nous la prenons en stop (mais pas son mari) pour la conduire jusqu'au somment, elle nous remercie et nous raconte qu'ils pensaient être près du but en voyant toutes les voitures garées. Raté. Il nous aura fallu plus d'une heure, en voiture, pour parcourir ces 8kms.



Au sommet, nous attend un plateau caillouteux : au milieu des chèvres qui cherchent désespérément un coin d'ombre - derrière, la méditerranée et d'autres montagnes. La classe dans son plus simple appareil, on y passerait bien quelques jours en ermite...

Lagoon - Devendra Banhart

Après un déjeuner improvisé, nous prenons le chemin de randonnée qui descend vers le lagon. Et comme souvent dans ce récit, c'est au détour d'un chemin que la vérité nous éclabousse brutalement : alors que nous descendons une sorte d'immense escalier sans âge, perdu au milieu de la lande, le lagon se dévoile peu à peu. C'est juste grandiose, "on ne trouvera pas mieux, c'est sûr". Sébastien revêt sa tenue d'apparat (bob, lunettes de soleil, crème solaire et serviette de plage) et nous nous précipitons en bas afin d'y faire trempette.



Et la plus belle (cliquez dessus pour une meilleure résolution) :



Un bonheur... Une fois encore, les activités culturelles sont au rendez-vous : pompes, bien sûr, mais aussi concours de roue et d'équilibre, pyramide humaine, imitation de Baywatch et d'une vieille pub pour Fram, tout y passe. Notre seul regret sera d'avoir partagé ce coin de paradis avec des touristes de base ayant pris le bateau pour accéder au lagon et n'ayant pas réellement mérité cet endroit, au contraire des randonneurs qui ont bravé la mort et mille autre dangers ! (ndlr : les randonneurs ont aussi eu à remonter au parking, et ils s'en seraient bien passés)



De gauche à droite, de haut en bas: le lagon vu chez Google Maps - gymnastique synchronisée - Une bien belle pompe - Des steaks saignants.

Pink Safari - Pamela Hute

C'est donc reparti pour une soixantaine de kilomètres à travers la montagne à une vitesse moyenne estimée de 40 km/h, en direction d'Elafonissi, un autre lagon situé plein sud par rapport à Balos. Il est un peu tard pour profiter pleinement de la couleur bleue du lagon (quoi que), mais l'eau est claire, il n'y a pas un pet de vent et le sable rose n'enlève rien au charme de la plage. Une fois n'est pas coutume, l'un de nous déclare "qu'on ne trouvera pas mieux, c'est sûr". De mon côté, je suis la preuve vivante que le Breton ne bronze pas : il brûle.



De gauche à droite, de haut en bas : toujours une vue de chez Mr Google - Petite vue de la plage depuis la mer - Aperçu des fonds - Un Breton brulé - Du sable rose.

Nous passons la fin d'après-midi dans l'eau à jouer au frisbee et à regarder les petits poissons dans un micro-récif grâce au magnifique masque rose de Pascale, pendant que Pascale squatte une chaise longue et fait bronzette. Sébastien, en bon touriste, la rejoindra peu après.

Goat Addiction - Stony Sleep

Mais il est temps de penser au retour et à nos estomacs. Le Routard, une fois de plus, a déniché pour nous une sorte de petite table d'hôte en haut d'une montagne près de Polyrinia, au sud de Kissamos, et il y a un peu de route. Sébastien, fier de ses origines montagnardes (ou presque), choisit de prendre le volant sur une route, comment dire, bien trop dense en lacets et en demi-tours en tous genres pour mon pauvre petit estomac malade. En rajoutant à cela vingt minutes d'errance sur une mauvaise route et la "tonicité" de la conduite de Sébastien, trois personnes sur quatre étaient malades, je vous laisse deviner laquelle ne l'était pas.



Nous finissons tout de même par arriver au bout d'une route d'un mètre vingt de large (mais goudronnée), en haut d'une montagne, dans un endroit étrange. Une sorte de petite cour de ferme dans laquelle est garé un pick-up pourri sur lequel est chargé un vieux frigo Coca Cola. Un vieil homme nous accueille. Bien évidemment, il ne parle pas un mot d'anglais mais parvient à nous faire comprendre qu'il a besoin de nous pour déménager le frigo. Nous l'aidons. Il nous attire ensuite derrière la maison, afin de l'assister dans la traite des chèvres, toujours en haut de sa montagne, avec pour décor de fond le ciel écarlate du soleil couchant (on dirait un film n'est ce pas ??). Personne ne dit un mot, les grandes gueules que nous sommes depuis quelques jours sont timides comme des gamins au contact de ce vieux grec.




Sa femme nous installe ensuite une table sur la terrasse abritée, pour nous servir ce qui restera sans doute comme la meilleure expérience humano-culinaire de notre vie. Tout est fait sur place à l'exception de la feta qui est tout de même faite avec le lait de ses chèvres. Je serais bien incapable de citer tout ce que nous avons pu manger (feta et olives, tzatziki, ragoûts, beignets au miel, yaourt grec au miel et aux noix, fruits du jardin), mais nos hôtes ont mis les petits plats dans les grands pour nous faire découvrir tout ce qu'ils pouvaient servir à manger. La soirée se termine avec eux, à table, un verre de raki à la main, en regardant leurs albums photos : "Hellenic good, roman no good, Istanbul kaput !" Une grande leçon d'humanité.

Et Demain !?

Demain nous embarquons pour les Gorges de Samaria. Samaria n'est pas un prénom grec mais plutôt un massif montagneux au sur de l'île. On en profitera aussi pour faire du kung fu aérien... comme dans Tigre & Dragon mais en mieux !