Funny Way - Mercury Rev

dimanche 24 janvier 2010

Mercredi 21 octobre 2009 ! Il est 7h et le a enfin pu faire son boulot réveil ce matin : ni le jetlag, ni l'appel à la prière ne sont venus troubler mon sommeil. Dans une heure, je suis censé quitter Yogyakarta et faire route vers le Mont Bromo, un peu plus à l'est de l'île.


Voila à quoi ressemble le Mont en question (source)

Sur les conseils de Laure, j'ai réservé une excursion auprès d'une agence indonésienne très sympathique. La ballade s'étend sur 3j : le premier pour rejoindre Bromo, le second pour voir le lever de soleil sur Bromo, monter dessus et faire route pour le volcan Kwah Ijen, le dernier pour monter sur Kwah Ijen et ensuite rejoindre le port d'où part le ferry pour Bali. Transports en van, diners et hébergement négociés à 750 000 rupies (soit 58€). Concernant l'hébergement, je suis prévenu: on aura le meilleur ou presque sur place, mais le niveau global n'est vraiment pas bon.

In Time - Mud Flow

7h30. Le van est censé venir me chercher à 8h devant l'auberge, j'en profite pour l'attendre en petit déjeunant sur la terrasse. On se croirait un peu dans une gare routière: un ou plusieurs vans débarquent toutes les 30 secondes pour venir chercher quelqu'un.

8h15. Mon van n'est toujours pas là et il n'y a plus que moi sur la terrasse. Je lève les yeux toutes les 30 secondes sur l'horloge du restaurant depuis 10 minutes quand je remarque qu'elle affiche en fait 7h15. C'est bête, le staff a du oublier d'avancer d'une heure au moment du dernier changement... Sauf que sous les tropiques on ne change jamais d'heure normalement... Le serveur me confirme que l'horloge du restaurant affiche bien la bonne heure. La question est alors: depuis quand j'avance d'une heure ? Heureusement que c'est dans ce sens et que je m'en suis rendu compte rapidement. Il y a 2ans à Berlin, on avait un jour de décalage (on croyait que c'était mercredi alors que c'était jeudi) et on a mis 2j à s'en rendre compte. Ça nous a bien tué certaines activités: sur le coup, on a cru que le routard racontait que des conneries concernant les jours d'ouverture.

8h15 (une heure plus tard donc). Mon van arrive enfin. À bord: un couple d'américains, un couple de hollandais, 1 belge néerlandophone et 2 filles francophones qui parlent avec un accent apparemment canadien. Étant donné que le trajet doit durer 10 heures jusqu'au pied du Bromo, et qu'il y a de grandes chances que je passe les 3 prochains jours, je décide de sympathiser et de tenter ma chance :
- Bonjour, vous êtes Quebecquoises ?
- Non, on est belges (une fois) (oui bon c'est nul)
Nicolas: 0 - La Belgique: 1. Et moi qui me prétend belgophile... Au moins, la conversation est toute trouvée pour les prochaines heures de route.

Nathalie fait un tour d'Asie du sud-est depuis plusieurs semaines: elle a descendu le Mekong et est arrivé en Indonésie quelques jours avant moi. Ça me frustre tous ces gens que je croise et qui partent en voyage pendant des mois (oui je suis envieux, et alors ?). Heureusement Sophie qui l'a rejointe à Yogyakarta, est arrivé en même temps que moi et reste également 3 semaines. Ouf enfin quelqu'un de normal ! Je précise les prénoms car il se pourrait qu'elles apparaissent plusieurs fois dans la suite de ce blog.

Mowgli's Road - Marina & The Diamonds



View Indonesie 2009 - Jour 3 in a larger map

Ce qui est bien quand on fait 11h de route dans un pays étranger, c'est que ça permet de s'habituer de manière inconsciente au mode de conduite local. On klaxonne toutes les 30 secondes (réellement) pour avertir qu'on double : cela permet aussi bien d'avertir la personne doublée que celle qui arrive en face et qui doit aussi se rabattre. On double pendant qu'un autre double de front, on fait et on reçoit des queues de poisson... Personne ne peste ou n'insulte : je suis impressionné par leur flegme. On se croirait dans un jeu vidéo...


De gauche à droite: notre van pendant la pause dejeuner - un scooter à peine chargé.

Au pied de la montagne, notre chauffeur nous dépose dans une agence qui s'occupe du transfert pour l'hotel: encore deux heures pour arriver à destination ! Pendant la pause à l'agence, les responsables (un nain et un borgne, pas très courant dans ces contrés) nous font le briefing de la journée de demain: lever 3h00 du matin, jeep pendant une heure pour atteindre le point de vue... Vivement un bon lit !

Et nous voilà repartis, cette fois ci à l'assaut des lacets de la montagne ! Étant donné la pente et les 10 personnes dans le van (en plus des bagages), le chauffeur est rapidement obligé de passer la première pour continuer à avancer. Il fait nuit noire dehors et plutôt froid (altitude oblige), et on se surprend à blaguer que ce serait fort bête de tomber en panne ici !
Et évidemment ce qui devait arriver arriva, une pente de trop et c'est le drame: petite explosion, nuage de fumée noire et dense qui emplit le van en un clin d'œil, début de panique parmi les passagers qui n'arrivent pas à sortir, et moi qui rit jaune. Constat sans appel: le moteur a serré et on vient de lâcher une énorme trainée d'huile sur 100mètres... En pleine nuit, sur une route en lacets sans éclairages ni rambardes de protection, j'appelle ça une arme de destruction massive.



Heureusement, nous ne sommes qu'à 20minutes des hôtels et un minivan qui acheminent d'autres routards ne tarde pas à revenir nous chercher pour achever notre aventure. Nous laissons le conducteur et un compatriote derrière nous, s'occuper de leur monture. J'ignore si il est toujours vivant aujourd'hui.

Comme prévu l'hotel est pas terrible mais pas aussi pire que ce qu'on s'était imaginé. Une fois les araignées chassées, on dirait même presque une vraie chambre. C'était évidemment sans compter sur les gérants de l'hotel jouant à un jeu vidéo de guerre, volume et rires à fond devant les portes de nos chambres... La nuit va être longue, ou pas.

Et demain !?

Demain des montagnes, des volcans, des chevaux et l'histoire incroyable du café le plus cher du monde.

Epilogue

Sophie et Nathalie, les deux demoiselles belges, me font préciser qu'elles sont célibataires :-).

2 commentaires:

Laure a dit…

Ca me fait plaisir de revivre ça par compte rendu interposé....
j'avoue que je me suis dit plusieurs fois que tomber en panne dans la montée infernale aurait été horrible...

Ce jour là était un peu bizarre pour nous, une fois arrivés en haut, ma maman m'a appelé après avoir vu les infos sur le tremblement de terre à Jakarta.... pas forcément rassurant quand tu te trouves au pied d'un volcan :)

Hâte de lire ton récit sur la montée (très?trop?) matinale en jeep...

Unknown a dit…

Les infos cruciales de ce post : y a deux ans, vous aviez une journée de retard à Berlin (huhuhu) et la lose a encore frappé au moment où il ne le fallait pas en la personne du "coup de la panne".
(et après tu iras encore dire que je ne retiens toujours que les points négatifs des voyages, médisant !)