Volcanoes - Islands

vendredi 12 février 2010

Toc toc toc ! Wake up ! Toc toc toc ! Wake up ! Ouch… Nous sommes le jeudi 22 octobre, il est 3 heures du matin et, malgré une journée d’hier passée dans un minibus à traverser l’île en large, le réveil est dur. Tout ça parce qu’il parait qu’à partir du moment où on veut assister au lever du soleil, il devient nécessaire de se lever avant lui… Les gens sont vraiment trop formalistes (et moi peut-être de mauvaise foi le matin).

Cold Love - Ghinzu

Le ventre vide (il vaut mieux), nous montons à bord d’une jeep pour affronter les 45min de route (ou plutôt chemin de terre) qui nous séparent du sommet à 2800m du
Penanjakan. Ce mont, situé au nord de Bromo et le surplombant, offre un panorama superbe sur ce dernier et les autres volcans de la région. Le point de vue idéal pour observer un lever de soleil.


En vert, le point d'observation, plus bas au sud est le cratère et les reliefs environnants.

Arrivé en destination, le premier constat est unanime : à 2800m, il fait froid ! Autour de nous, une armée d’ados indonésiens l’a bien compris et essaye de louer pour 1h, de grosses doudounes aux touristes qui quittent la chaleur de leur véhicule… Il y a vraiment un business pour tout. À raison d’ailleurs car, malgré la basse saison, il y a foule : gros touristes américains (euphémisme ?), japonais, mais aussi pas mal de locaux. Le lieu est facile d’accès et en subit les conséquences : moi qui pensait qu’il fallait encore grimper à pied une bonne demi heure pour accéder au point de vue, et me réjouissait par avance de voir ces routards de pacotille en chier un peu… que nenni… à 50m du parking, une jolie plate forme n’attend que nous.


La plate forme au lever du soleil.

Malgré tout, je ne boude pas mon plaisir : le spectacle est sublime. Le paysage apparaît par petites touches à mesure que les rayons du soleil percent. Derrière
Bromo, le mont Semeru, véritable métronome volcanique d’où s’échappent des volutes blanches de fumée toutes les 30min précisément.


Besoin de légende ?

Petite pensée pour Fabien également, c’est à
Bromo que j’ai eu droit à ma première photo avec des locaux. Apparemment, avoir un occidental sur sa photo c’est le top de la hype en Indonésie ! Alors évidemment après, on s’est fait un point d’honneur à être sur toutes les photos qui seraient prises ici ce jour là :


2 intrus se sont glissés sur ce cliché, arriverez vous à les demasquer ?

On Top - The Killers


De gauche à droite: notre très discrète Jeep - la "route" de la descente.

Une grosse heure après, nous sommes malheureusement obligés de reprendre notre périple : c’est donc repartit pour une nouvelle heure de jeep destination
Bromo cette fois et son ascension. La route est plutôt incertaine et les environs ont des faux airs de steppes mongoles. La comparaison est encore plus saisissante une fois à destination, où les habitants des villages voisins attendent les touristes paresseux avec de petits chevaux, afin de les conduire au pied du cratère.



Encore une fois tout est aménagé pour faciliter l’accès au site : le long du cratère coure un escalier bétonné. Combiné à un cheval pour traverser la mer de sable, il est possible d’atteindre le sommet sans faire couler une goutte de sueur. En haut, une bonne odeur d’œuf pourri, une épaisse fumée blanche qui cache le fond du cratère mais tout de même une vue superbe sur les environs désolés.



Roadbuilding - Mintzkov

La contemplation est toutefois de courte durée. Après un rapide petit déjeuner, nous sommes dirigés dans une station de routage où l'on retrouve plusieurs autres groupes. Encore une fois l'organisation et l'efficacité sont au top: certains sont conduits jusqu'à la côte pour prendre le ferry pour Bali, d'autres comme Sophie, Nathalie (les deux demoiselles belges) et moi continuons notre périple sur Java à l'assaut du volcan
Kawah Ijen. Nous troquons nos deux allemands contre un couple italo-autrichien, Andie et Oskar, 2 trentenaires multi-globe-trotters absolument sympathiques.


View Indonesie 2009 - Jour 4 in a larger map. En vert Bromo et son point d'observation. En turquoise, notre destination et Kawah Ijen.

Nous attendent alors 6 heures de route (encore une fois, on ne peut pas vraiment parler de route) pour parcourir les... 200kms... qui nous séparent de l'hôtel. Au programme, nid de poules (plutôt du genre poule dinosaure, les nids) et l'enivrante odeur des pots d'échappements du minibus qui nous précède. Bizarrement, moi qui suis plutôt sujet au mal des transports, n'ait pas eu le moindre soucis.



Heureusement, pour égayer un peu le périple, notre route croise sur quelques kilomètres celle de la Mer de Java. On fait légèrement pression sur le chauffeur pour s'arrêter déjeuner tant qu'on est là. Quel bonheur de revoir la mer! Vivement Bali qu'on puisse y tremper l'orteil et y découvrir sa faune ! En attendant ce seront nos papilles qui le feront.


De gauche à droite: miam le joli poisson fraichement peché ! - un joli bateau traditionnel de pêche.

Coffee - Ginger Frolic

Plus on se rapproche de l'hôtel et plus la route n'en est plus une. On s'enfonce profondément dans la jungle, jusqu'à déboucher sur une sorte de micro village organisé autour d'une petite usine de torréfaction de café et une pension un peu délavée et kitsch. Encore une fois, nous bénéficions du meilleur hébergement sur place, mais le niveau n'est pas bien haut. Au moins, c'est ultra calme, les toilettes ont des chasses d'eau et l'eau de la douche est chaude. Enfin, dans la chambre des autres tout du moins... Pour ma part, j'ai hérité d'une baignoire sabot sans siphon au fond (apparemment j'étais censé ouvrir le robinet en bas pour que l'eau s'écoule par terre et s'évacue par les petits trous aménagés dans la pièce).


Une bien jolie chambre aux tons roses et sa non moins sublime salle de bains.

19h, la nuit est déjà bien tombée. Un peu frustrés d'avoir passé la journée sur la route, on décide quand même d'improviser un petit tour dans le village avant de se coucher. Ce dernier se conclue par un passage devant l'usine de torréfaction dont un homme en uniforme garde l'entrée. Malgré ses 3 mots d'anglais, comme tout bon indonésien digne de ce nom, il ne résiste pas à l'envie de nous saluer et d'essayer de communiquer avec nous. Sympathique, il nous invite même à entrer dans l'usine pour voir comment est fait le café ici. À l'intérieur, l'équipe de nuit, ravie d'un peu de divertissement, nous fait visiter les lieux en long et en large: eux aussi ne parlent pas un mot d'anglais (et nous pas un mot d'indonésien évidemment), alors les échanges se font à grands coups de mimes assez coquasses.


De gauche à droite: dans le grenier, on ouvre les sacs de grain bruts qui s'écoulent à travers le plancher par un petit trou - les grains tombent dans la trieuse où ils sont rangés par calibre - ils sont ensuite passés dans les machines à décosser, puis torréfiés dehors au soleil.

La visite se termine par un petit tour en extérieur. Ils veulent nous montrer ce qu'est le café
Luwak, café le plus cher du monde d'après ce qu'ils nous expliquent. Après avoir crapahuté en pleine nuit dans un petit bout de jungle (en France, ça aurait sentit le traquenard à plein nez...), on se retrouve nez à nez avec une quinzaine de petites cages. À l'intérieur des petites créatures à mi chemin entre le blaireau et le renard, les Luwak...
J'ai un peu de mal à voir le lien entre ces bestioles en cage et le café le plus cher du monde... jusqu'à ce que notre guide de fortune commence à nous mimer l'animal en train de manger les graines, les digérer et les rejeter par son orifice naturel... et eux qui récupèrent les graines dans les excréments et les revendent ensuite en l'état. Je pense évidemment qu'ils se foutent de ma gueule mais mes compagnons autrichiens confirment avoir déjà entendu parler de ce café.



Plus tard, une petite recherche sur
Wikipedia m'apprendra que le Luwak est une civette asiatique et que les graines trouvées dans ses excréments peuvent se revendre jusqu'à 1000$ du kilo. Apparemment son processus de digestion produit une réaction particulière sur le café qui lui donne ainsi un arôme subtil (source wiki).

Et Demain !?

Demain nous partons sur les traces de
Nicolas Hulot au coeur des mines de souffre de Kawah Ijen et nous mettrons enfin pied sur l'Île de Bali !

2 commentaires:

Mo a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Mo a dit…

Effectivement la photo avec tous les locaux, j'ai l'impression que c'est le passage obligatoire pour les occidentaux sur Java :-). Je ne connais pas d'occidentaux qui y soient alles sans que ca leur arrive !

Merci pour la "pensee" en tout cas :-)