Light It Up - Blood Red Shoes

jeudi 25 février 2010

On prend les mêmes et on recommence! Vendredi 23 octobre 2009, il est 3 heures du matin, la nuit a été courte et un nouveau volcan nous attends. Cependant, aujourd'hui pas de lever de soleil majestueux, de plate forme d'observation bétonnée ou d'escaliers pour atteindre le sommet du cratère. Kawah Ijen n'a pas le charme et l'accessibilité de Bromo, ce qui le rend ainsi beaucoup moins touristique... à notre grand bonheur d'ailleurs.

Hidden Lakes - Shearwater

En repos depuis 2003, Kawah Ijen, la cratère vert en Indonésien, culmine à 2400m et abrite le lac le plus acide de la planète. Il est connu des touristes français car médiatisé en 1998 par Nicolas Hulot lors d'une de ses émissions Ushuaia.


Petit aperçu du cratère et de son lac.

Ce qui fait tout l'intérêt de cet endroit, c'est qu'il s'agit en fait du principal centre d'exploitation de soufre de toute l'Indonésie. À quelques pas du lac, au fond du cratère jaillissent plusieurs bouches de vapeur de soufre.


De gauche à droite: arrivée en haut du cratère - apercu sur le lac acide et les bouches de soufre (pointé en rouge, le refuge des mineurs à l'intérieur du cratère pour donner une idée de l'échelle).

Ces vapeurs sont alors canalisées et refroidies pour en accélérer la cristallisation et les transformer en minerai. Les mineurs, vivant dans le village voisin, brisent alors le minerai pour le transformer en blocs et les ramener, à pied, à l'extérieur du cratère. Ils passent alors la journée entière, avec 100kg de soufre sur les épaules, à parcourir les 16kms qui les séparent de l'usine : ce qui comprend évidemment de remonter depuis le fond du cratère vers la couronne et en redescendre. Pas la peine de préciser que le chemin n'est pas aménagé et qu'à certains endroits, c'est plus de l'escalade que de la randonnée. Déjà qu'avec seulement notre sac à dos, l'ascension n'est pas de tout repos, alors avec 100kg, je n'ose pas imaginer...



De gauche à droite: Les canalisations qui refroidissent les vapeurs de soufre - Les mineurs qui cassent le minerai en blocs et remplissent leurs paniers - Petit aperçu du lac acide (ça donnerait pourtant envie de s'y baigner) - Mineurs escaladant la face intérieure du cratère.

Slave Labour - Fear Factory

Durant notre ascension, nous croisons alors beaucoup de mineurs qui n'hésitent pas, malgré leurs paniers sur le dos, à s'arrêter, nous saluer et essayer d'échanger quelques mots. Le fait que je sois français et m'appelle Nicolas, leur plait beaucoup : Nicolas Hulot est un peu leur idole ici, il a vécu presque un mois avec eux et leur a fait faire à tous un tour d'hélico au dessus du volcan, la grande classe.


Heureusement qu'ils m'ont aidé à me relever avec...

Ils nous expliquent que le travail est bien payé (2 fois le salaire moyen, soit quand même une misère) mais que la durée de vie en prend un coup. Entre les vapeurs de soufre, du lac d'acide et l'effort quotidien, ils dépassent rarement les 50ans. Ils ont malgré tout toujours le sourire et la cloppe au bec !!


Et ils raffolent évidemment des photos (surtout avec des demoiselles européennes mais bon) !!

Island In The Sun - Weezer


View Indonesie 2009 - Jour 5 in a larger map. En rouge le point de départ. En turquoise l'arrivée. Entre le volcan et la traversée pour Bali.

Tout comme hier, nous n'avons pas vraiment le privilège de nous attarder longtemps. Il nous faut reprendre la route une dernière fois, à destination de Banyuwangi pour prendre le ferry pour Bali. Soit 3 heures de route pour parcourir les... 44 kilomètres... qui nous séparent du port... Encore une fois, le chemin est plutôt chaotique et en fait voir de belles aux estomacs de tout le monde.



Heureusement, à mesure que l'on se rapproche du port, de nouveaux paysages, plus balinais cette fois, commencent à se dessiner.


Oh les jolies rizières - En route pour Bali.

Après 1h de traversée, nous atteignons enfin
Bali, l'Île des dieux. Pour ma part, ma prochaine étape est Pemuteran, sur la côte Nord pour enfin découvrir les fonds marins indonésiens. La majorité de mes compagnons de fortune étant eux aussi plongeurs et n'ayant rien de prévu, je ne peine pas trop à les convaincre de se joindre à moi, quelques jours de plus, avant l'arrivée d'Anne Cécile en Indonésie.

Du coup, au lieu de débarquer tout seul à l'hôtel que j'avais réservé, c'est à 6 que nous arrivons. Cette fois, fini les taudis au beau milieu de la jungle et place aux hôtels un peu classes à 30$ la nuit ! Il faut dire qu'après avoir vu le programme "Volcan" qui m'attendais, j'avais prévu le coup pour l'après et avait cherché quelque chose de confortable... La montagne d'un côté, la mer de l'autre, 3 piscines à débordement, bungalows baignés dans un immense jardin fleuri, staff au petit soin... on peut, en effet, parler de confort... (oui je sais, ce n'est pas trop tourisme équitable tout ça mais bon).



Même chose pour le briefing au club de plongée. Au lieu de débarquer tout seul, nous voila 6 à vouloir plonger ensemble le lendemain. Heureusement le boss, Chris, un australien absolument adorable réorganise le planning déjà chargé pour nous !

Et demain !?

Demain c'est macro diving et cours d'écologie : comment faire repousser le corail dynamité en 10 leçons!

1 commentaires:

Laure a dit…

Ah le plaisir d'arpenter les routes indonésiennes...
merci de m'avoir éclairée sur la distance (44km), je me disais que ca ne devait pas etre bien loin :)

Quel bon souvenir le kawah ijen....

Si ca peut te rassurer, tu n'as rien de Nicolas Hulot ahaha