J2 - Chichen Itza by night

mardi 22 juillet 2008

Magnifique exploit ! J'ai de nouveau un peu de temps pour moi et mon blog. Deux jours d'affilée, c'est limite champagne...

Bref, nous sommes le second jour de notre périple, soit le samedi 21 juin 2008, il est 7h30 du matin (un des avantages du décalage horaire, c'est qu'on se lève naturellement tôt) et il fait déjà plus de 33°C dehors...

Il faut préciser, tant que j'y pense, que ces dates de vacances avaient été choisies, à la base, pour faire en sorte qu'on puisse être sur le site archéologique de
Chichen Itza pour le solstice (été le 21 juin et hiver et 21 décembre). Ces jours là, d'après ce qu'avait lu Xavier (le 4ème comparse qui aurait dû nous accompagner), l'emplacement du soleil à son coucher, est censé révéler un chouette jeu d'ombres et de lumières sur l'escalier de la structure principale, représentant ainsi un serpent qui descend de la pyramide.
Dur à se représenter non ? Si oui, voici quelques images qui parlent toujours mieux que des mots :




Tous séduits par l'évènement, nous nous sommes donc évidemment calés sur celui-ci et avons, peu après, acheté nos billets d'avion... Peu avant, que nous nous rendions compte que dans l'info qu'avait lue Xavier, la personne avait confondu solstices avec équinoxes... soit le 21 mars et le 21 septembre... On se console à postériori en se disant que, malgré tout, ces dates nous ont permis de visiter un Mexique sans touristes et, presque toujours, sous un soleil radieux.


Black Mirror - The Arcade Fire

Histoire de commencer en douceur et d'appréhender un peu les us et coutumes locales, la journée était dédiée à la découverte des environs. Seul impératif de la journée : rejoindre le site archéologique de Chichen Itza, à 2 heures de route, avant la tombée de la nuit.

Désormais ensoleillées, on redécouvre les rues de
Cancun downtown pour un petit déjeuner douteux. Si celles-ci paraissent un peu plus sures, les coups d'œil qu'on nous jette sont restés les mêmes. Les américains ont fait des dégâts dans les mœurs locales et toute personne blanche, quelle qu'elle soit, y est automatiquement associée. Pour eux pas de différences entre US ou européens ; nous ne sommes que des gringos, porte feuilles ambulant... Cela fait bizarre de se retrouver, à moindre échelle certes, à la place d'une minorité ethnique. Heureusement, cette mentalité s'efface à mesure que nous nous éloignons de l'épicentre cancunien.

Girl on the Wind - The Shins

J'ai beau cracher sur ces resorts qui ont infestés la côte, je n'en restais pas moins curieux de voir de plus près à quoi ressemblait cet amas de béton. Et puis bon, ça reste quand même la côte Caraïbes... En être si près, sans y poser le pied, aurait été un vrai gâchis.


De gauche à droite : le Riu resort - un hotel à l'architecture très particulière

Nous voici donc partis à l'assaut des 25kms du boulevard Kukulcan et de ses 25kms de palaces. Quand le Guide du Routard disait "sa côte infestée d'hotels [...]", j'étais loin de réaliser à quel point les mots étaient bien choisis. Après quelques kilomètres en voiture, impossible d'apercevoir autre chose que des façades d'hôtels toutes plus hautes les unes que les autres. Les grandes enseignes se succèdent : Carlton, Riu, Hyaat...
Vous êtes sûr qu'il y a la mer là quelque part ? On reprend espoir en apercevant un panneau pour une plage publique ! On va enfin pouvoir tremper un orteil.



Une plage publique de Cancun.

En plus la plage est déserte... et pour cause... large de 3 mètres et longue d'à peine 10, coincée entre deux terrasses d'hôtels, pas entretenue (donc recouverte d'algues et autres)... dur d'y attirer le chalant. Trop petite pour accueillir un hôtel, elle a surement être déclarée publique par dépit. Mais putain, malgré tout ça, qu'est ce c'est beau !

Pourtant, comme tout bon aquitain, je voue un amour sans limites à mon océan atlantique ; mais là il ne fait vraiment pas le poids. Vous savez toutes ces photos de plages idylliques dans les vitrines des agences de voyage ? Et bien elles ne sont pas retouchées : l'eau y a vraiment cette couleur. Avec un tel cadre, même le pire des touristes peut faire des photos dignes d'une carte postale.

Enchanté mais pas satisfait, c'était mal me connaitre de croire que j'allais en rester là. Que cachent toutes ces façades et à quoi ressemblent leurs plages ? C'est le Hyatt là bas non ? Et si on allait y faire un tour ?
Au Mexique, l'un des avantages d'être blanc (et c'est surement le seul), c'est que tout le monde vous crois friqué : du coup, même jeunes, on peut facilement passer pour des clients de palaces. Surtout avec l'air assuré qu'on avait en approchant des portes de l'hôtel :-).



Le hall d'accueil du Hyatt.

Si d'extérieur la bâtisse ne paye pas de mines, l'intérieur possède quand même un certain charme : autour du hall d'accueil circulaire, on peut se poser dans un des petits salons confortables et vitrés, offrant une vue imprenable sur la mer. Dehors, une longue terrasse en bois relie l'hôtel à son beach club et à ses voisins. Le sable a en effet disparu de Cancun ; à la place, fleurissent des piscines à déversement surplombant la mer. Il suffit de claquer des doigts depuis son matelas gonflable pour appeler un staff et commander un cocktail ou une serviette. Je dois reconnaitre que, plus d'une fois, j'ai regretté de ne pas avoir eu mon maillot sur moi...


De gauche à droite : Vue du littoral depuis le beach club - Oui, c'est le moment de se la péter mesdemoiselles.

Évidemment, en dehors des hotels, on peut trouver à portée de main, tout cl'attirail pour que les américains se sentent comme chez eux. Du Starbuck au Hooters en passant pas le "Las Vegas shows"-like, j'ai nommé le Coco Bongo :


De gauche à droite : Hard Rock Café and co - Le fameux Coco Bongo - La réponse à la question d'hier : qu'est devenu The Mask ?


Driving Lessons - Garbage



Afficher Mexico 2008 - Day 2 - Chichen Itza sur une carte plus grande

Une fois nos mirettes bien remplies, il était grand temps de retrouver la climatisation de notre véhicule et de partir à l'assaut de notre première étape Maya. Après avoir littéralement fait 3 fois le tour de l'aéroport, et découvert à quel point l'absence de signalisation ne se manifeste pas qu'en ville, nous avons enfin trouvé l'autoroute du salut.

L'occasion, comme je l'avais promis hier, de faire un petit point sur ce que l'on appelle négligemment la "conduite" au Mexique... Sachez, tout d'abord, que n'importe qui conduit au Mexique, souvent sans permis ni assurance et dès l'age de 14ans (de toutes façons, le permis ne veut pas dire grand chose étant donné qu'il s'achète, tout simplement). En plus de cela, il y a quelques trucs à préciser :

- à l'entrée et à la sortie de chaque village, en fait un peu partout sur les routes, il y a ce qu'on appelle des topes, sortes de dos-d'âne artificiels sous stéroïdes (sans déconner), destinés à achever les suspensions et les bas de caisse, mais surtout à faire ralentir les voitures.
En tout cas, ça marche du feu de dieu : je n'ose pas imaginer ce qui se passerait en les passant à plus de 15km/h. C'est le cauchemar des automobilistes, surtout que bien souvent, on peut rencontrer des panneaux annonçant un
topes mais sans topes et vice versa (et là ça fait mal au cul). Je vous assure, que sur la route, j'ai bénis plus d'une fois le fait d'avoir loué une automatique.


Il est gros... le topes !

- le dépassement est un sport national. Ligne blanche / pas ligne blanche, ligne droite / virage, par la gauche / par la droite (en montant sur le bas côté), devant la police / ou même pour doubler celle ci, en centre ville, sur un topes... Bref, aucune limite, c'est l'open-bar !

- Les lignes blanches et les panneaux divers (quand il y en a ou qu'ils ne sont pas recouverts par la pampa) sont très peu respectés. Sans parler des sens interdits qui ne sont JAMAIS signalés et qui nous ont permis de nous retrouver de nombreuses fois à l'envers dans un sens unique (la légende veut que les sens uniques sont décidés d'un commun accord entre les villages concernés).
Et je ne parle pas des feux placés APRÈS le carrefour ou de la priorité à droite... En parlant de ça, je n'ai toujours pas saisis si elle s'appliquait ou non. Généralement, tout le monde s'arrête, se regarde, et c'est celui qui a la plus grosse qui passe le premier, et ainsi de suite.


- Le plus fun / déconcertant reste toutefois la conduite sur autoroute. Il ne faut surtout pas s'imaginer que parce que nous roulons sur une autoroute, nous sommes en sécurité. Elles sont en générales désertes, car hors de prix (même pour un européen), mais les apparences sont trompeuses. Elles sont beaucoup plus fréquentées qu'on ne l'imagine par... des piétons sortis du néant, des cyclistes à contre sens chargés d'énormes ballots qui zigzaguent dans tous les sens, des chiens errants, des cageots de fruits et même, parait-il, des vaches...
Ajoutons à cela, une sortie tous les 130kms, une station essence tous les 200 et la possibilité de faire demi-tour très fréquemment grâce à des retourno.

Bref, vous l'aurez compris : conduire au Mexique est une bataille de tous les instants dans un milieu très hostile. Malgré cela, même si on a eu des tonnes de tuile avec la voiture et qu'on a tapé quelques fois le bas de la carlingue, pas eu seule égratignure à déplorer !


Flame - Bell X1

Après deux heures de route sans encombrements, nous atteignons finalement notre hôtel de Chichen Itza, une ancienne demeure coloniale plutôt chouette, abritant une piscine et un staff sympa (dont des cuisiniers très doués). Bref, tout le nécessaire pour se reposer avant de se rendre au son et lumière des ruines.


De gauche à droite : vue de l'hotel, piscine et restaurant - un peu de repos.


Se remémorant ses expériences égyptiennes, Isabelle nous avait prévenu que le spectacle risquait d'être très kitsch. Une fois de plus, elle avait raison : on se retrouve assis sur des chaises en face du Castillo. 5 puissant spots de couleurs sont chargés "d'animer" les ruines pendant qu'une grosse voix rugit en français dans nos écouteurs : rien de bien impressionnant... On y apprend malgré tout quelques informations intéressantes sur le site et son histoire (que je vous révèlerai demain).

Soulignons enfin que, équinoxe ou non, le 21 juin aura quand même connu son serpent en ombres grâce à la reconstitution du phénomène à l'aide des lumières lors du show ! La boucle est bouclée, on peut aller se coucher heureux.


De gauche à droite : Le Castillo presque de jour - Le Castillo presque de nuit avec les lumières du spectacle.

Et demain !?

Revenez demain !! On vous dévoilera en exclusivité la réponse à : le temple des mille colonnes compte t-il vraiment mille colonnes ? Vous saurez enfin si les fourmis mexicaines sont différentes des fourmis européennes et ce qu'est une Hacienda ! Ça donne envie non ?

1 commentaires:

brucenico a dit…

Plutôt attrayant ton article, comme les autres d'ailleurs... Ca donne envie de repartir en vacances ! Profites-en bien !