J2 - If you're going to San Francisco

samedi 24 novembre 2007

"Be sure to wear flowers in your head,
If you're going to San Francisco,
You're gonna meet some gentle people here."

Scott avait raison et il aurait du écrire encore de nombreux couplets pour vanter tous les charmes de cette délicieuse cité... J'y reviendrai plus tard, je vais reprendre mon récit où j'en étais hier.

Another Brick

Nous sommes donc le dimanche 26 août, il est 5h00 du matin heure locale et malgré toute la fatigue accumulée, et la nuit à la réfugiés politiques style, on est frais et dispo (autant qu'on peut l'être après une nuit dans un aéroport évidemment).

Apparement pas assez aux yeux des autorités locales, puisqu'au moment même où on sort nos passeports et qu'ils en voient la couleur, on nous redirige dans une file de fouille à part. Tout y passe : nous à moitié à poil dans une machine à détection d'explosifs, interrogatoires séparés, nos affaires aux rayons X, nos sacs déballés sans pitié dans lesquels ils essuient un coton qu'ils analysent ensuite dans leur petite machine.
Embargo sur le fromage français ? Apparement, les français sont juste dans le colimateur des sécurités d'aéroport, sur les vols internes, et sont automatiquement considérés comme des sujets à risques, au même titre que les israéliens, les afghans... Soit, ça nous amuse plus qu'autre chose ! Ça fera des chouettes histoires à raconter à nos petits enfants.

Plus qu'une heure de vol et les vacances vont pouvoir enfin commencer : on est plutot excités à l'idée de passer ces 3 prochains jours à San Francisco.

Montreal -40°C

10ème plus grande ville du pays et située à 600kms au nord de Los Angeles, San Francisco en est un peu son antithèse. Mosaïque de populations, cette ville symbolise, depuis les années 60 et l'avènement du mouvement hippie, le départ et l'espérance d'une vie meilleure pour les nombreux exclus de la société américaine, comme certaines minorités ethniques ou sexuelles. Bref, cette ville est incomparablement différente du reste des USA.

Cela se découvre dans le mode de vie local, les mouvements culturels originaux et parfois politiquement incorrects mais aussi l'urbanisme. Comparé à d'autres cités, on y trouve peu de gratte ciels et chaque nouveau batiment de la ville doit répondre à des normes esthétiques très précises.

Mais celle qu'on appelle la "City Of The Bay", s'affirme principalement par sa diversité ethnique : sur 750 000 habitants, environ 200 000 sont chinois, 100 000 latinos et beaucoup d'autres noirs, italiens, japonais... Si chacun, au premier abord, semble cantonné dans son quartier, il ne faut pas se fier aux apparences, les frontières sont plus perméables qu'elles n'y paraissent : dans quelle autre ville pourrait on croiser un couple chinois, homo et adepte du piercing, se déhanchant sur de la musique latino, un verre de Martini à la main (un exemple parmi tant d'autres) ?


De gauche à droite : La baie de San Francisco - Petit apercu des collines

Ça sonne comme la ville parfaite tout ça non ? Pourtant, on a oublié de nous prevenir d'un petit détail... La situation géographique... Prenez une baie sur laquelle pullule une quarantaine de collines pouvant culminer jusqu'à 30m, ajoutez y les courants marins froids tout droit venus d'Alaska (permettant à l'eau d'atteindre les 10° en plein été) et mélangez tout ça aux airs chauds venus des terres, pour obtenir un bon brouillard épais, une centaine de jours par an. Un bon mois d'aout sous le brouillard à 22°C arrosé d'une bonne brise à refroidir un mort : ça casse le mythe tout de suite (et encore je n'ai pas parlé des failles provoquant des tremblements de terre).

Pour la petite histoire, les colons qui ont debarqué à San Francisco la première fois n'ont découvert que 200ans plus tard que c'était une baie. Cachée par le brouillard, elle avait échappé aux investigations précédentes...

Bridge Scene

Cela dit, pour être honnête, je suis tombé amoureux de ces collines. Elles donnent un charme unique à la ville qui a du s'en accomoder par les moyens les plus originaux et en ont fait sa renommée.


De gauche à droite : Et si on creusait sous les collines - Un légendaire cable car qui "remonte" vers le centre - La très célèbre Lombard Street (l'histoire de la rue sera pour demain).

Il est par contre certain que si, sur une carte de la ville, deux points semblent proches, en réalité ils le sont moins quand il y a une colline à franchir. Les images de Bullit avec Mc Queen, foncant aux travers de ces quartiers, passant de justesse devant le nez des tramways, n'ont pas cessées de m'assaillir pendant ces quelques jours là bas.

Apparement elles ont aussi assaillies pendant longtemps la conductrice de bus qui nous a emmenés au port. Je ne pensais pas pouvoir un jour revivre les scènes de la série Les rues de San Francisco où, à chaque poursuite, Michael Douglas trouvait le moyen de faire décoller son bolide de l'amont de chaque colline. "Hold on !" qu'elle criait, une demi seconde après avoir enfoncé à fond le champignon de son engin, envoyant ainsi chaque vieux, fraichement monté, au fond du bus en moins de temps qu'il en faut pour le dire !

Première journée et donc premier vrai confrontement avec la gastronomie locale. Pour reprendre un maximum de forces, nous avons opté pour un petit déjeuner brunch. Les slogans sur la vitre nous ont fait rapidement comprendre la philosophie des lieux ; les photos parlent d'elles mêmes :


De gauche à droite : "This is a bad place for a diet". Sur l'autre porte on trouvait un "You've got a mouth, use it" - Menu salé - Menu sucré (non ce n'est pas de la glace à la vanille sur le pancake : trop sucré ! C'est du beurre...).

Pour cette première journée, afin de ne pas perdre de temps à s'orienter dans la ville et ne pas trop se fatiguer, avec nos 9 heures de décalage dans les jambes, nous avons opté pour l'option "visite guidée". Tout le monde à bord d'un bus déguisé en cable car pour parcourir les seightseeings de la cité.
Le parcours est plaisant et permet d'avoir un apercu des spots touristiques inmanquables de la ville. De plus, le guide mêle plutôt bien Histoire (avec un grand H) et anecdotes. Pour chaque batiment, il n'omet pas de dire combien ça a couté : à leur façon de hocher la tête et de pousser des petits cris d'indignement, j'en ai déduis que les américains aimaient bien les chiffres et ragoter dessus... Ils ont même tendance à les retenir pour briller en diner par la suite. Un peu désorientant les premières fois.

Au programme de la visite donc :

- Fisherman's Wharf : point de départ de la visite. Un port comme on en trouve partout... ou presque car l'un des pontons a été envahi depuis presque 20ans par des otaries faisant la joie des touristes et la tristesse des habitants locaux (ça fait du bruit et des odeurs une telle colonie).

- Le Palace of Fine Arts : cette curieuse construction, dans le style Beaux Arts, a été conçue en 1915 par Bernard Maybeck pour la "Panama Pacific international exposition", de même que le lagon dans lequel elle se reflète toujours. L'architecte a voulu lui donner d'emblée l'allure d'une ruine classique pour montrer entre autres la vanité de l'Homme. À la fin de l'exposition, on décida de la conserver et le bâtiment eut des devenirs divers : cours de tennis, entrepôts... Au cours des années 60, vandalisé et sans entretien, le Palace était une authentique ruine. En 64, démolition puis reconstruction à l'identique.

- Le Golden Gate : le plus célèbre des ponts suspendus. Long de 2800m et construit en moins de 5ans, il relie San Francisco au comté de Marin dans le Nord.

- Pacific Heights : pour ce quartier les sommes et les indignations ont fusées. En effet il est bordé de toutes parts d'étonnantes villas aux multiples styles architecturaux. On passera devant la maison de Robin Williams dans Mrs Doubtfire (qui n'a pas changé d'une once) et devant les anciennes propriétés de Sharon Stone ou FF Coppola.

- Chinatown : avec ces 120 00 habitants il s'agit de la deuxième plus grande ville chinoise hors d'Asie après New York. Comme pour cette dernière, on se sent tout de suite immergé dès que l'on a passé son portique : cabines téléphoniques, enseignes, noms des rues... Tout ici prend des allures de Chine.

Photos choisies :



De gauche à droite, de haut en bas : Les otaries de Fisherman's Wharf - Le Palace of Fine Arts - Le Golden Bridge - Des villas victoriennes de Pacific Heights - Apercu de Chinatown.

Les phrases de la journée

Compilations de quelques phrases dites ou lues qui nous ont souvent fait rire ou sourire :

- Un sms de Mike : "Je suis content que vous n'avez pas vous fait assassine. Mangez trop !".
- Lu dans le Routard : "Aller à San Francisco sans monter dans un cable car, c'est comme un baiser sans moutaches" (??).
- Moi-même : "On dit bien : frais et léger comme une brise du 26 août de San Francisco" en parlant du vent devastateur de la journée.

Anecdotes

- Pas trop à se plaindre du temps ce jour là, mais ce qui fut le plus rageant c'est qu'à 18h, on a eu droit à un grand soleil... Juste après avoir fait la visite et tout pris en photo... Du coup, on a du trouver des pretextes pour en prendre d'autres :


De gauche à droite : Grand soleil sur SF - Sun & Palm Trees : That's California Baby - Nonon, je supporte très bien le décalage horaire !

- On était dimanche... Et tout était ouvert...
- J'adore leurs boîtes aux lettres ! SF = Science Fiction ou San Francisco ?

1 commentaires:

Isabelle a dit…

Que de délicieux souvenirs... Cette ville est restée ancrée dans ma mémoire à tout jamais, principalement grâce à cette brise légère du 26 août dont mes os glacés se souviendront jusquà leur trépas. J'attend avec impatience le récit sur les mollets qui chauffent pour atteindre la petite rue serpentée. Superbe review en tous cas :)
(et Dieu que j'avais les cheveux moyennement propres après ce périple d'aéroports en aéroports sur tous les fuseaux horaires imaginables...)