J3 - Alcatraz

dimanche 25 novembre 2007

Gulag Orkestar

Nous sommes donc le lundi 27 août au petit matin. Nous profitons enfin un peu des luxes de notre auberge de jeunesse, classée à juste titre, "meilleure auberge du pays" : à savoir deux collocataires très sympathiques (l'un allemand et l'autre australien), un emplacement en plein centre pour une misère de dollar, calme, plein d'animations la soirée, des pancakes à volonté le matin et un staff toujours prêt à aider.

C'est d'ailleurs grace à eux que nous passons aujourd'hui une partie de la journée sur l'île d'Alcatraz (connue pour sa terrible prison) et Angel Island (connue pour... euh rien en fait).


De gauche à droite : La carte des principales visites de la journée - Vue depuis le bateau sur The Rock.

Alcatraz ! Le pénitencier le plus célèbre du monde et le plus redouté des criminels puisque, de réputation, on ne pouvait s'en échapper (Il aurait été bien emmerdé Scofield si on avait balancé son frère dans celle-ci au lieu de Fox River). À 3 kilomètres à peine de la côte, celle que l'on surnomme The Rock (le Rôcher) n'est pourtant pas très éloignée de la liberté. Mais imaginez vous les parcourir, sans entrainement (oui y'avait pas de piscine dans la prison) et dans une eau à maximum 10°C parsemée de vagues à retourner le Titanic. 5 détenus ont pourtant essayé. On ne sait pas si ils sont encore vivants... j'en doute.

À notre grande surprise, la visite est hypra bien foutue et assez impressionante. On a droit à une visite guidée très scénarisée, prodiguée par un petit boitier audio en français et ses écouteurs, permettant ainsi de tout faire à son rythme. On salue, au passage, l'excellent choix des comédiens à la voix de voyous pour doubler les interviews des anciens prisonniers.


De gauche à droite : Le mirador et le pénitencier derrière - Le couloir dénommé Broadway Avenue - Loue meublé 4m² près du centre avec belle vue sur la cité.

Au fil des quartiers de haute sécurité et entre deux récits rocambolesques de tentatives d'évasion, on en apprend pas mal sur la discipline des lieux et la condition des prisonniers : des cellules de 4m² individuelles où les détenus restaient entre 17 et 23h par jour, extinction des feux à 17h, interdiction de parler... Ça rigolait pas... mais en même temps, ceux qui débarquaient à Alcatraz l'avaient bien cherchés : c'était généralement le derniers recours pour les durs de durs, les fouteurs de bordel des autres prisons en résumé. C'est d'ailleurs à ce titre, que Al "Scarface" Capone y passa presque 4ans.

Nature Springs

Quite à naviguer, on s'est ensuite rendus sur la plus grande île de la baie nommée Angel Island. Les gens en ignorent souvent l'existence, sa voisine, Alcatraz, lui portant ombrage.

Autrefois, camp de détention où étaient entassés des milliers d'émigrés chinois (ah il est beau le rêve américain), l'île est aujourd'hui un parc naturel protégé qui offre des points de vue superbes sur la baie de San Francisco. Afin de gagner du temps, nous avons effectué le tour de l'île en mini bus et, malgré le beau ciel sur les photos, ne vous meprenez pas : on s'est bien caillé les coudes.


C'est sur que c'est autre chose qu'Alcatraz.

Turn this thing around

Enfin, de retour sur la terre ferme, nous avons fait une sélection dans le Routard des petites choses que l'on voulait voir avant de partir, pour terminer cette journée doucement. Doucement... ça l'aurait été sans toutes ces collines...


De gauche à droite : quel esprit tordu verrai dans cette tour autre chose qu'une lance à incendie ? - Plan serré sur une courbe de Lombard Street - Plan Large.

- On commence par la Coït Tower. Dominant la ville, elle offre un prodigieux panorama sur celle-ci. Les locaux s'amusent beaucoup à raconter son histoire. En effet, dans son testament, une riche américaine nommée Lilly Coït, avait prévu de léguer le tiers de sa fortune, pour que soit érigé un monument à la gloire de ses héros de jeunesse, à savoir les pompiers. Censée symboliser une lance à incendie, la tour Coït a un nom qui peut prêter à confusion.

- Après un périple pédestre à pied dont on se souviendra longtemps (il fait pas bon de se tromper de rue dans ces collines), nous nous rendus à Lombard Street. Vue et revue au cinéma dans un tas de poursuites, il s'agit de la rue la plus sinueuse du monde. À l'origine ce n'était pas de la frime : ce dessin tortueux a permis de baisser la pente de 10% (elle en faisait 26 à la base). Depuis, elle est appreciée des conducteurs qui s'aventurent dans les boucles comme dans les montagnes russes; au grand damn des riverains.


Comme dans les films !

- Et comme le dit le Routard : "San Francisco sans monter dans un cable car, c'est comme un baiser sans moustaches" et qu'évidemment on adore les moustaches (Magnum est mon héros), on n'a pas loupé ça. Et puis, il ne faut pas le répéter, mais on aurait tout donné pour ne plus faire un pas de plus dans cette ville du diable... Comment les gens ici font ils pour rester si gros ?
Pour en revenir aux cable cars, c'est le seul système mobile au monde classé Monument Historique. Il a été mis en place après avoir vu un attelage à cheval dévaler une pente à reculons sans pouvoir s'arrêter (étonnant...). Pour avancer et grimper les collines, chaque voiture s'accroche à l'aide d'une pince à un cable en acier sans fin, dissimulé dans une gorge sous la route, et avancant à vitesse constante. Pour les descentes, il suffit de déserrer la pince. Le dos d'Isa se rappelle encore de toutes ces manoeuvres .

Les phrases de la journée

- En parlant des pancakes préparés par Isa : "Ecoute ces pancakes m'ont l'air très honnêtes... Sauf celui là, c'est le mafieux de la bande !".
- En comparant nos deux calepins de voyage (oui je fais pas tout ça de mémoire) ; celui d'Isa ramené de Suisse et tombant en morceaux, et le mien de marque Clairefontaine : "C'est pas suisse ça, c'est français, ça a fait la guerre la France, les suisses ils savent pas ce que c'est... On dit bien : pourri comme un carnet suisse !".

Anecdotes

- Société consumériste :


De gauche à droite : Qui veut un morceau de rocher d'Alcatraz pour $6,95 ? - Oh tiens des nouilles chinoises dans un distributeur de snacks...

- Ce qui m'a fait le plus halluciner dans cette ville, ce sont l'inefficacité des transports publiques. Comment ne pas se rendre compte de leur utilité dans une ville aussi tentaculaire que San Francisco. Les gens ont toujours le reflexe de prendre leur voiture et pour cause ! En vrac : les arrêts de bus n'ont pas de noms, à vous de savoir où vous êtes et où vous vous arrêtez. Pas d'abonnements ou de carte pour le bus ou le métro. Pas moyen de payer par carte ou avec des billets non plus : toujours avoir des pièces sur soi.
Le must reste quand même l'air abasourdi de l'employée du métro quand on lui a demandé un plan de ce dernier. Elle nous a déterrée une vieille photocopie A3 en noir et blanc un peu poussièreuse et avec un jolie tache de tasse de café dessus.

1 commentaires:

Gilles a dit…

Vivement que tu nous présentes ce fameux Francisco...Apparement c'est l'éclate sans lui