J4 - Josefov et le Klementinum

mercredi 10 janvier 2007

4ème jour. Nous sommes le dimanche 31 janvier, dernier jour de l'année 2006. La température extérieure est de 3°C (c'est plutôt agréable) et tout laisse à croire que la neige ne se joindra pas à nous pour fêter la nouvelle année. Pas grave, nous avons déjà prévu de remplir nos yeux et nos oreilles au gré d'une promenade au sein du quartier juif, aussi surnommé l'ancien ghetto...

Un Peu Après Minuit - Ginger Ale

Aussi vieux que Prague elle même, le quartier juif n'a pourtant conservé de l'époque que ses six synagogues, son hôtel de ville et son émouvant cimetière. Malgré tout, il s'y concentre encore un pouvoir émotionnel, et une beauté spirituelle intacte, qui nous incitent à explorer ce bout de ville avec discrétion avec humilité.

Pour saisir l'importance de Josefov, si mêlée à l'histoire de la ville, il n'est pas nécessaire de revenir beaucoup en arrière. Tous les siècles, et le 20ème pas moins que les autres, ont durement frappé la communauté juive. Chaque coin de rue fait remonter cette impression de passer devant des cendres encore fumantes, devant des cicatrices à peine cicatrisées.


Le cimetière juif le matin, lorsque seuls quelques raies de lumière frappent cette forêt lapidaire et font surgir les pierres les une à une de la pénombre.

Le moment fort de notre promenade dans le quartier fût surtout la visite du cimetière juif. En son sein sont rassemblées 12 000 pierres tombales jaillissant dans un désordre inouï, au milieu d'arbres filtrant la lumière. Les buttes parsemant le terrain révèlent les quelques douze couches de sépultures qui s'empilèrent les unes sur les autres durant trois siècles.
En effet, dans la religion juive, il est interdit de toucher aux sépultures. On se contentait donc de remettre de la terre sur les plus anciennes tombes (merci au guide du groupe de touristes français devant nous pour l'info).

Au milieu de celles-ci on trouve quelques illustres personnages : le plus célèbre étant Jehuda Löw, rabin mathématicien et astronome à qui l'on associe la légende du Golem (plus d'infos sur cette légende ici).


De gauche à droite : la synagogue Pinkas et l'entrée du cimetière - un exemple de bâtiment Art Nouveau dans le quartier - la synagogue Espagnole.

Pour être honnête, la visite des six synagogues fût un peu décevante. Converties en musées thématiques sur les aspects de la vie juive au cours des siècles, elles perdent un peu de leur mysticisme. On s'amuse évidemment devant les instruments barbares de circoncision (oui bon ça m'amusait pas des masses) ou devant les 1001 formes de la Tora, mais on regrette un peu de ne pas visiter une vraie synagogue ; en comparer l'architecture et les symboles avec ceux d'une église catholique, les différences, les points communs... En dehors de ce point, cela n’empêche pas d'admirer les prouesses architecturales et les façades de ses dernières.

Enfin, le reste du quartier n'est pas en reste avec sa flopée d’édifices Art Nouveau, oscillant entre délirant et superbes, qui relient ainsi avec brio, les uns aux autres, ces vestiges historiques. La plus grande concentration d'Europe de ce style paraît-il.

Library - Tom Waits

Deuxième plus gros édifice de la ville (après le château), le Klementinum, ancien collège fondé au 16ème siècle, sert maintenant de bibliothèque d’État et de bibliothèque universitaire. Coincé dans le centre de la ville à quelques pas du pont Charles, cet endroit, méconnu des touristes, contient pourtant quelques trésors.


De gauche à droite : la Bibliothèque baroque - L'ancien refectoire d'été (les photos ne sont pas de moi car il est interdit d'en prendre)

Le premier d'entre eux est la Bibliothèque baroque, endroit magique n'ayant rien à envier aux plus belles salles de Poudlard. Comme inscrite hors du temps, elle renferme une impressionnante collection de livres d'époque abrités sous une ingénieuse fresque en trompe l’œil. Privée d’électricité pour ne pas abîmer les bouquins qui y reposent, les visites se font au gré des rayons de soleil qui s'aventurent à travers les petites lucarnes. En son centre une rangée de globes terrestres et célestes témoignant du savoir géographique du 17ème siècle. Un endroit magique ! Sûrement notre lieu préféré au cours de ce séjour.

Dans la même veine, l'ancien réfectoire d'été, qui sert aujourd'hui de salle d'études pour les étudiants (les veinards). De part et d'autre, deux immenses fresques murales d'origine, symbolisant tout le gigantisme de l'age baroque.

New Year's Eve - The Eagles


Feu d'artifice au-dessus du Pont Charles

Après un fantastique dîner dans un restaurant français (bah oui, faut pas déconner non plus, c'est quand même la France l'élite de la gastronomie), nous avons décidé de nous mêler à la population locale et son euphorie communicative pour passer nos dernières minutes deuxmillesixièmes ! Bien lotis sur les quais, les douze coups de minuit furent relayés par une impressionnante série de feux d'artifices tirés de manière coordonnés à 5 endroits différents ! 180° d'explosions multicolores avec, comme toile de fond, Prague de nuit... Unique !

Et Demain !?

Comme fatigués au réveil, pas grand chose :
- Visite de l'ancien hôtel de ville et son horloge astronomique.
- Musée Mucha.

1 commentaires:

A-C a dit…

Oh nooon la bibliothèque ... Non mais, LA bibliothèque! Je...Raaaaa!