J2 - Marx et Staline

lundi 8 janvier 2007

Prague, deuxième acte (avec un tout petit peu de retard) ! Je replace de nouveau en contexte : nous sommes le vendredi 29 décembre, la température extérieure est de -2°C. Depuis la fenêtre de la chambre, on peut enfin admirer le paysage extérieur recouvert d'un discret duvet blanc.

De grosses chaussettes aux pieds, le guide du Routard dans une main, une carte dans l'autre, nous voila parés. Pas de programme pour aujourd'hui si ce n'est ouvrir les yeux, flâner, découvrir les principaux endroits de la ville. S'imprégner du parfum local en quelque sorte et s'en enivrer, on aura d'autres journées devant nous pour jouer les touristes boulimiques de musées et de culture.

First Impressions On Earth - The Strokes

Dès mes premiers pas dans la Prague je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à New York : ses buildings, ses avenues immenses, Time Square et ses panneaux publicitaires figurant dans le livre des records, les taxis qui grouillent comme dans une fourmilière... le cliché de la capitale occidentale par excellence.

Et bien si New York est le jour en été, Prague en est la nuit en hiver : des dédales de rues piétonnes pavées où se côtoient sans gêne bâtiments baroques du 13eme et édifices Art Nouveau du 19ème, le tout sans cicatrice apparente des siècles passés. Comme si, pendant 800ans, les guerres avaient soigneusement longés les remparts de la ville sans jamais s'y infiltrer.


Mélange en bonne et dûe forme sur la place de la vieille ville : en arrière plan Notre Dame du Tyn, église gothique du 14ème. Devant elle, deux façades Renaissance du 18ème - joyeux melting pot.

Rues piétonnes obligent, aucun engin motorisé ne vient troubler les promenades des Praguois dans le centre. Cela ne nuit aucunement à l'accessibilité de la ville, puisqu'on peut se rendre d'un bout à l'autre en moins de 15 minutes à pied.


View Prague 2007 - Overview in a larger map

Si on continue dans les comparaisons, on a alors du mal à se croire dans la capitale d'un pays européen en pleine expansion. Le style est différent mais c'est justement ce qui en fait son charme, et les touristes qui viennent par millions ici, faisant de Prague une des villes les plus touristiques d'Europe, ne s'y sont pas trompés.

Bad Habit - The Dresden Dolls

Quelques petites remarques piochées ici et là et dont j'ai flemme de mettre en forme dans une jolie prose :

- Le tchèque parle le tchèque (merci Nico pour cette info primordiale), et malgré toute ma bonne volonté pour me conformer aux us et coutumes locales, je n'ai pas pu décrocher un mot. "No" veut dire oui (pas du tout source de confusion), il y a des accents improbables sur toutes les lettres (accents circonflexes à l'envers sur des voyelles...) et le must : certains mots ne contiennent pas de voyelles. "Strc prst skrz krk", par exemple, signifie "Enfonce ton doigt dans la gorge" et j'ai bien l'impression qu'il faut, en effet, avoir ses doigts dans la gorge pour le dire correctement. Heureusement le tchèque parle anglais.

- Le tchèque se fout royalement de la mode. Je ne suis pas spécialiste en la question, mais des fois je me surprenais à penser que le régime communiste devait secrètement être encore de mise. De ce fait, notre route n'a croisé que quelques rares magasins de "fringues branchées", majoritairement remplis de touristes.


Un sublime exemple de la "mode tchèque" : le pantalon automne 89 edition "chute du mur". On ne voit malheureusement pas distinctement que sur chaque jambe est imprimé un motif de tronc d'arbre parsemé de feuilles qui tombent : de toute beauté (on rigole mais on ne se moque pas !).

Acid Food - Mogwai

Le tchèque n'est pas réputé pour sa cuisine. Et c'est bien dommage ! Car même si on est loin de la gastronomie hexagonale, les spécialités locales valent de détour. Sur les conseils de la rubrique Cuisine du Routard, nous les avons testé pour vous :



- Des Knedliky (ou Knödels) servies en accompagnement, préparées à base de farine, levure, eau et pain. A côté des Bramborak, galettes de pomme de terre, frites et parfumées à la marjolaine.
- Du Smazeny Syr, ou fromage pané (ils panent tout là bas).
- De la Smazeny Kapr, de la carpe panée (quand je vous disais qu'ils panaient tout). Beaucoup de poissons sur les cartes.
- Le plat typique Svickova na smetane, des lamelles de bœuf rôties à la crème, servi avec des airelles et des Knedlikys. Pas mauvais du tout.

Par contre, le tchèque est réputé pour sa bière. Nous avons le vin, ils ont la bière : premier consommateur de bière avec en moyenne 100 litres de bière ingurgités par an et par habitant. Enlevons de cette moyenne, les enfants, les femmes, les personnes âgées et vous comprendrez pourquoi on parle de religion. Malgré ses 12° et mon manque d'enthousiasme pour la bière, je dois avouer que la Pillsner Urquell passe bien.

Enfin, le tchèque a un niveau de vie plus bas que la France. Rien de bien étonnant, mais c'était pour donner quelques chiffres. Le menu Big Mac coute 3€, on mange dans un restaurant chic dès qu'on paye plus de 15€ par personne (la moyenne de nos repas étant entre 6 et 7€ lors de notre séjour avec boissons et souvent dessert) et le litre de bière revient à 1,5€.

Back In The USSR - The Beatles


Pour bien terminer la journée, nous avons décidé de nous rendre dans un lieu qui me tenait beaucoup à coeur : le musée du communisme. Situé au même étage qu'un casino (jolie ironie du sort), il offre l'occasion de plonger dans le Prague d'un autre age. Tous les aspects de la vie quotidienne, politique et sociale sous la férule soviétique y sont décrits : de l'éducation au sport en passant par le travail.


L'imposante statue de Lénine qui accueille les visiteurs. Au moment où j'ai pris la photo, un jeune américain était en train de demander à la conservatrice du musée, s'il était bien au casino :-)

Des documents chocs condamnant explicitement ce régime (cause de la baisse de l'espérance de vie, dégâts écologiques, répressions contre les opposants) concluent la visite. Financé par un américain, on sent que l'endroit n'est pas complètement objectif... Pas inintéressant pour autant.

Abra Cadaver - The Hives

Enfin j'en profite de ce bulletin pour lancer une alerte aux sorciers du monde entier. Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom se cache parmi les moldus à Prague. Malheureusement, comme j'étais sorti sans ma baguette, je n'ai pas pu m'occuper de lui ! Attention donc !



Et Demain !?

Les repérages étant faits, les hostilités peuvent commencer. Au programme :

- visite du chateau de Prague et de ses alentours
- balade sur l'ïle Kampa
- baptême d'Opéra avec Carmina Burana de Carl Orff

1 commentaires:

Mike a dit…

Ca me donne envie de visiter Prague. Je veux apprendre plus sur le communisme au casino. Je ne pense pas que j'aimerais la cuisine, mais l'architecture et le culture m'interesse bien. Les photos sont très impressionantes. Je pense que je devrais eviter une visite en plein hiver. Tu es fou! Tu dis qu'ils parlent l'anglais là-bas? Est-ce que je peux y aller normalement sans une visite guidée? Je parle pas mal l'anglais (à mon avis).