J3 - Carl Orff et les alchimistes

mardi 9 janvier 2007

3eme jour ! Nous sommes le samedi 30 décembre 2006, la température extérieure est de -1°C et le planning du jour est remplit à ras bord. Heureusement d'ailleurs, ça évitera de se lamenter sur la disparition de la neige.

In The Castle - Wolfmother


En arrière plan, dominant Prague, le quartier de Hradcany.

Du haut de son promontoire, le quartier de Hradcany est le passage incontournable pour tout touriste qui se respecte. En son centre, trône l’immanquable Château royal, véritable ville dans la ville avec ses ruelles, ses cours, ses passages et son imposante Cathédrale St Guy dont la construction dura presque 600ans (entre construction et reconstructions dues à quelques guerres).

Parmi toutes ces ruelles, une en particulier, avec ses façades multicolores, envoûte les badauds qui s'en approchent ! Surnommée la ruelle d'or, elle fut le refuge des magiciens et alchimistes de la cour au 16ème siècle, sous le règle de Rodolphe II (qui parait il, n'avait pas toute sa tête).


De gauche à droite : la cathédrale Saint Guy - un exemple de ruelle du château - la fameuse ruelle d'or.

Témoin privilégié de tous les événements qui ont jalonnés l'histoire de Prague (défenestrations, décapitations, QG d'Adolf Hitler...), le Château royal constitue désormais une des pièces maîtresses de l'échiquier architectural tchèque. Il fut achevé au 14ème siècle par l'empereur Charles IV qui, amoureux de ce pays, fit de Prague le centre politique et culturel de l'Empire Romain Germanique (ce qui n'était pas une broutille). C'est également à cet illustre homme que l'on doit la construction du sublime Pont Charles et de la Cathédrale Saint Guy. Pas besoin de vous dire qu'ici on l'aime bien Charles !

La richesse de la multitude des édifices reposant au cœur de ces remparts pourraient encore être le sujet de plusieurs paragraphes, mais si vous en voulez plus, je ne peux que vous conseiller d'acheter sans tarder votre billet d'avion.

Imagine - John Lennon

Au pied de la colline de HradCany, au sud du Pont Charles, une petite rivière se détache de la Vltava pour enlacer amoureusement un morceau de terre et alimenter les moulins qui borde son cours. Un parc et de petites places pavées entourées de discrètes demeures jalonnent le parcours.

L'endroit est on-ne-peut-plus romantique et bucolique. A tel point d'ailleurs, qu'il a amplement servi à Milos Forman (l'autre enfant du pays, avec Kafka) de décors pour son excellent Amadeus.

Sur l'une des places de l'île (Velkoprevorske), l’œil du passant curieux est tout de suite attiré par un mur couvert de graffitis. En les observant, on arrive à reconnaître, grâce aux lunettes rondes si caractéristiques, qu'ils sont dédiés à John Lennon. Depuis sa mort, c'est ici qu'à chaque date anniversaire, le 8 décembre, des centaines de jeunes viennent se recueillir.


De gauche à droite : vue depuis l'île sur une minuscule portion du Pont Charles et un des moulins - extrait du mur hommage à John Lennon

Carmina Burana - Carl Orff

Terre d'accueil et d'inspiration pour de nombreux grands musiciens classiques (Mozart, Beethoven ou Berlioz pour ne citer qu'eux), Prague est encore aujourd'hui un carrefour incontournable en la matière. Avec ces trois Opéras et des programmations très régulières, on peut sans hésitation parler d'institution : les tchèques ont l'opéra dans les gènes.

Les programmes sont variés et pour tous les goûts : de Vivaldi à Bizet en passant par Mozart ! N'ayant que quelques bases en musique classique, nous avons jeté notre dévolu sur le Carmina Burana de Carl Orff programmé à la Maison municipale, un des plus beaux édifices Art nouveau de la ville.

Si l'extérieur est à tomber tant par sa forme que par ses décorations, l'intérieur lui donne le tournis : peintures, statues, mosaïques... on ne sait où donner de la tête. Au bout d'un grand escalier de marbre, on accède à la salle de concert Smetana, qui occupe sur plusieurs niveaux la partie centrale du bâtiment.


De gauche à droite : le beffroi attaché à la Maison Municipale - l'entrée de la Maison Municipale - vue sur la salle de concert (cette photo n'est pas de moi).

Confortablement installés au 4ème rang (alors qu'on avait acheté des places pour le 13ème), on admire les 120 musiciens qui entrent au compte goutte sur la scène pour quelques derniers réglages. Cuivres, percussions, cordes se mélangent alors pour un joyeux brouhaha.

20h tapantes. Extinction des lumières. Les 60 femmes et 60 hommes de la chorale prennent place sur le balcon derrière les musiciens. Arrivent ensuite les 3 solistes habillés comme dans un conte de fée Walt Disney. Le chef d'orchestre ferme enfin la marche quelques secondes après sous les applaudissements.

Silence total. Le petit bonhomme au milieu s'agite d'un coup dans tous les sens : dans la demi seconde suivante, 240 musiciens et chœurs s'embarquent en même temps dans son sillon pour un acte d'introduction sur les chapeaux de roue. Émotions garanties.

Pendant 1h30 tout ce petit monde en fait alors selon les volontés divines de Carl Orff. J'admire vraiment le talent de ces compositeurs : dégurgiter des partitions pour des dizaines d'instruments différents, pour les voix et assembler tout ça dans une symbiose parfaite... Du grand art...

Je ne peux que vous inviter de nouveau à écouter l'acte d'introduction de Carmina Burana ici, pour vous donner un petit aperçu de ce chef d’œuvre.

Et Demain !?

- Visite de l'ancien ghetto juif
- Visite de la bibliothèque nationale
- Réveillon du Nouvel An

Anecdote

Avant d'aller au château, nous avons visité le musée du Jouet. Celui-ci possède la plus grande collection de Barbie au monde ! Petite sélection :


Parmi les insolites en vrac : Barbie Beverly Hills 90210 - Barbie "trace de maillot" (??) (Pourquoi pas Barbie épilation aussi ?) - Barbie paraplégique (Quel parent irait acheter ça à son enfant ?).