J12 - Visite des Saintes

lundi 2 janvier 2012

Mercredi 18 mai 2011. Après une bonne petite nuit, nous nous levons de bien bonne heure (6h) pour profiter pleinement de notre journée aux Saintes.


View Guadeloupe 2011 - Day 11 - Les Saintes in a larger map


Top Of The Hill - Tom Waits

Après les viennoiseries du petit-déjeuner, nous commençons la journée par l'ascension du Chameau, le point culminant de l'île à 309m (oui bon...), avec ses chèvres à foison, sa tour de vigie et sa vue imprenable. Une vue qui se mérite, d'ailleurs, étant donné que les barreaux métalliques des échelles menant au toit sont complètement bouffés par la rouille.


Vue sur Terre de Haut, depuis la tour du Chameau

Nous redescendons et prenons la route du fort Napoléon. Nicolas commence à récupérer ses réflexes en deux roues, comme le montre la prise de carre du scooter sur la route qui mène au fort ! La charmante dame de l'accueil du site nous gratifie d'une réduction en tant que possesseurs du routard, mais "ah si vous êtes deux, il vous faut deux routards". Ben tiens... Le fort se compose d'un jardin entouré de remparts offrant une jolie vue sur la baie et dans lequel vivent quelques iguanes fort apeurés par le touriste moyen (Nicolas, en tant que maître touriste, parviendra à en photographier un), ainsi que d'un musée maritime retraçant la colonisation, la guerre des Saintes, les principales espèces animales se trouvant autour des Saintes, etc.



On A Beach - Richard Ashcroft

À la sortie du fort, direction la plage de Pompierre, réputée pour ses cocotiers et ses manceliniers. La plage est en fait une jolie anse quasi-fermée mais un peu trop touristique à notre goût : trop d'aménagements, pas assez de spontanéité, et des chèvres tellement habituées à se faire nourrir par les touristes qu'elles courent vers vous dans l'espoir de grapiller quelques miettes de sandwich. C'est dommage. Nous assisterons toutefois, sur cette plage, à une impressionnante démonstration d'ouverture de noix de coco par un moniteur de l'UCPA. Cette démonstration nous sauvera la vie lorsque nous serons naufragés sur une plage déserte, quelques jours plus tard.



Après la petite déconvenue de Pompierre, nous nous mettons en quête du "point de vue absolu" afin de photographier la baie de Terre du Haut. Un petit passage par l'Anse Mire est bien mais pas top. Nous y croisons un adolescent armé de son harpon qui se prépare à aller chasser.
- Et tu chasses quoi ici ?
- Ben, un peu tout
- Et tu chasses où ?
- Ben, partout
- Et vous mangez ce que vous chassez ?
- Ben oui, quand on prend des trucs on les mange, sinon on mange autre chose

Passionant personnage...


Vue depuis l'Anse Mire.

Faute d'avoir trouvé le point de vue idéal, nous nous dirigeons vers une petite boulangerie faisant des bokits et des agoulous. En attendant notre pitance, nous jouons à photographier un chat aux yeux vairon et remarquons une énorme blatte sur le dos mais encore vivante, près d'un mur de la pièce. Nous adorons ce genre d'endroit. C'est à cette occasion et lors de nos visites que nous remarquons une physionomie particulière des Saintois, un peu comme les réunionnais ont un physique particulier. Une forme de visage, une couleur de cheveux... il faudra que nous travaillions là-dessus.



Le temps s'étant découvert encore un peu plus (le soleil ne nous a pas quittés depuis notre arrivée en Guadeloupe, ce qui écoeure les gens que nous croisons), nous remontons sur la route du fort Napoléon afin de faire quelques dernières photos de la baie, puis nous descendons vers la plage de Crawen, censée être la "plus belle plage de l'île" selon diverses sources.


Vue depuis le Fort Napoléon.

Au final, nous trouverons cette plage un peu médiocre par rapport aux précédentes, et nous n'aurions rien perdu à ne pas y passer. La dernière plage de la journée sera la petite anse de Pain de Sucre, juste en bas de notre jardin, abritant ce que les Saintois appellent "l'aquarium naturel". Pas le temps de se baigner, malheureusement, Nicolas ayant déclaré une impressionnante éruption cutanée dorsale.


La plage de la petite anse de Pain de Sucre.

Direction la pharmacie, donc, où Nicolas a montré son petit dos au personnel de service.
- Laissez-moi deviner, vous avez mis de la Biafine sur un coup de soleil ?
- Oui...
- La biafine empêche la sudation, vous n'avez pas pu évacuer les toxines de votre peau pendant la nuit, et à cause de ça vous avez des boutons.

En gros, Nicolas est en train de pourrir sur place, mais tout devrait rentrer dans l'ordre s'il arrête la Biafine 24/24.

En guise de remerciement pour son joli dos, le pharmacien gratifiera Nicolas de récits et de photos sur des gens qui ont fait pire que nous : un enfant dont le dos n'était qu'une immense cloque après une exposition prolongée, et surtout une femme dont le visage (eh oui !) se résumait à une cloque. Merveilleux !


Way Back - Aimee Mann

Après un petit rafraîchissement, enfin, nous reprenons le bateau vers Trois-Rivières puis la voiture en direction de Sainte-Anne, en Grande Terre, afin d'y trouver un gîte, à l'arrache comme il se doit. À cette occasion, nous découvrirons en peu de temps la violence d'une pluie tropicale lorsqu'on est sur la route, la densité des radars automatiques sur l'axe principal guadeloupéen, et la dérogation qui permet aux cyclistes guadeloupéens de rouler sur une 4 voies (nous découvrirons d'ailleurs, le lendemain, une autre dérogation du même acabit, accordée aux tractopelles).

Le premier gîte que nous visitons est complet, le second est complètement vide... mais la tenancière ne paraît pas motivée pour nous louer un bungalow. "Non je ne prends pas, mais venez voir comme ceux d'avant ont laissé sale". Nous la suivons, constatons les dégâts et parvenons à nous faire louer le bungalow pour trois nuits. "Par contre, vous me paierez rapidement et en liquide, s'il-vous-plaît". Promis, nous ne sommes pas des vandales, quand même !

Nous retournons alors à Sainte-Anne pour manger. À peine garés, deux clochards nous abordent d'une manière assez agressive. Bienvenue dans la civilisation... Notre repas chez Doudou nous réconciliera provisoirement avec Sainte-Anne, en nous permettant enfin de manger une délicieuse fricassée de lambis !

Enfin, de retour au Bungalow des Manguiers, gros dodo. J'hérite à nouveau de la moustiquaire alors que Nicolas se dévoue pour prendre le petit lit.