Nervous Wreck - Supertramp

dimanche 7 mars 2010

Lundi 26 octobre 2009, 7h00 du matin. Déjà 26° au thermomètre, pas un seul nuage à l'horizon... Je surkiffe vraiment les tropiques, faudra que je pense à venir m'installer dans le coin un jour. En attendant, aujourd'hui, nous nous rendons dans le nord est de l'île, à Tulamben, à l'assaut d'un cargo américain coulé par un sous marin japonais pendant la WWII, l'USAT Liberty.


View Indonésie 2009 - Jour 8 in a larger map.

You Want History - Kaiser Chiefs

Au fond, pas la peine d'espérer y trouver un trésor ou un squelette. En effet, après s'être pris une torpille, le cargo a réussi à manoeuvrer et à s'échouer sur la plage de
Tulamben. Il y est resté pendant plus de 20ans, permettant ainsi à l'équipage de récupérer leur marchandise de caoutchouc, et aux balinais des villages environnants, de piller le reste (pour récupérer le métal entre autres), avant de se faire pousser 30m plus loin par l'énorme éruption du volcan Gunung Agung.



En partie recouvert de lave, avec ses 400 espèces de poisson, c'est devenu un très riche écosystème, faisant la joie des biologistes marins venus du monde entier pour l'étudier. Une fois sous l'eau, long de ses 120m, pas simple d'appréhender l'épave : une cabine par ci, un morceau de coque par là... Heureusement un plan à l'entrée du site permet de se rendre compte de l'étendu et de la topographie du site:



Crawl Like A Dog - Creature With The Atom Brain

À
Tulamben, le plongeur est roi à tel point qu'une petite économie s'est développée autour. Ainsi, à peine arrivé sur le parking du site, que déjà des porteuses viennent à notre rencontre se saisir des bouteilles et du matériel pour les porter sur la plage. On est toujours un peu gêné de les voir transporter tout ce poids sur leur tête, mais c'est comme ça qu'elles gagnent leurs vies (elles ont des deals avec les clubs de plongée qui viennent ici). Pour la petite info, une bouteille pleine pèse 14kg, auquel il faut ajouter les plombs, les gilets, les combis...



De par la proximité de l'épave avec la plage (une trentaine de mètres), pas besoin de bateau pour se rendre sur le spot de plongée. L'immersion se fait depuis la plage de galets et permet de s'enfoncer progressivement à 20m de profondeur. Plutôt agréable d'ailleurs. Évidemment, lors de la mise à l'eau, une fois équipé, il faut faire attention à ne pas se faire renverser par une vague et éviter de tomber violemment sur les galets.


De gauche à droite: On s'équipe sur la plage - On descend de profil pour éviter d'être trop exposé aux vagues - Et hop, on descend.

Et c'est parti pour une heure de "plein les mirettes".



Comme promis, le site est un aquarium géant et certains l'ont bien compris. Au détour d'un réacteur, nous croisons un barracuda immobile entre deux eaux, à l'affut d'un banc de carangues.



La sortie de l'eau est par contre un peu plus délicate que l'entrée : on se fait légèrement bousculer par les vagues qui nous envoient manger la boue du fond. De plus, avec la combi mouillée et les palmes aux pieds, pas facile de se mettre debout.

Beautiful Freak - Eels

Avant de se remettre à l'eau pour la deuxième plongée, on a droit à un déjeuner traditionnel dans l'échoppe voisine. Pendant qu'on se repose, une des porteuses ramène nos bouteilles vides au camion, en emmène des pleines sur la plage et prépare notre équipement... Moi qui n'aime pas me faire servir à outrance, je suis gâté...

Pour la seconde plongée, notre moniteur de plongée décide de nous emmener à l'extremité ouest de l'épave, beaucoup moins fréquentée, et près de laquelle il connait quelques bons coins: avec en particulier un endroit surnommé
Eels Garden (le jardin des anguilles).


Dans le fond, plusieurs dizaines d'anguilles attendent que le courant leur porte leur déjeuner. En premier plan, une raie pastenague nous fait l'honneur de sa présence.

Alors qu'on erre à quelques brasses de l'épave, on se retrouve enrôlé au coeur d'un immense cyclone de carangues (2 à 3000 poissons). Sensation plutôt magique de voir tous ces poissons vous tourner autour... jusqu'à ce qu'un énorme TCHAK retentisse sous l'eau et provoque la fuite de ces 3000 poissons, en même temps, et dans la même direction. Ou plutôt 2998, car 2 d'entre eux viennent de servir de déjeuner au barracuda qui rodait autour de nous; le tchak en question étant en fait le bruit de ses mâchoires sur sa proie. Quand on sait à quel point l'exploration des mondes sous marins est silencieuse, un tel bruit a de quoi faire sursauter un mort.


De gauche à droite: Le banc, avant de se retrouver au milieu - Les poissons qui fuient en même temps devant le prédateur.

Après toutes ces émotions, soirée au calme à l'hôtel. Je m'endors en écoutant le dernier album d'Archive, sorti pendant que j'étais à Java et ramené par Anne Cécile !

Et demain !?


Demain, cours de nature ! Vous découvrirez comment poussent le riz, les cacahuètes ou les ananas et à quoi ressemble le meilleur fruit du monde: le mangoustan.

1 commentaires:

Anne-Cé a dit…

"Alors qu'on erre à quelques brasses de l'épave, on se retrouve enrôlé au coeur d'un immense cyclone de carangues (2 à 3000 poissons). Sensation plutôt magique de voir tous ces poissons vous tourner autour... jusqu'à ce qu'un énorme TCHAK retentisse sous l'eau et provoque la fuite de ces 3000 poissons, en même temps, et dans la même direction. Ou plutôt 2998, car 2 d'entre eux viennent de servir de déjeuner au barracuda qui rodait autour de nous; le tchak en question étant en fait le bruit de ses mâchoires sur sa proie. Quand on sait à quel point l'exploration des mondes sous marins est silencieuse, un tel bruit a de quoi faire sursauter un mort."

Je tiens à commenter ce passage, je me situais également en plein milieu du banc de poissons et pourtant je n'ai rien entendu... Et à ce que je sache, je suis bien vivante !

Mais bon, c'est vrai que d'autres en ont sursauté...