J13 - Requins Baleine à Holbox

vendredi 3 octobre 2008

Je profite de ma pause de midi pour écrire quelques mots et achever mon labeur bloguesque quotidien. Je ne serai pas chez moi du week-end, les deux derniers posts devraient alors arriver mardi et mercredi, à priori.

Nous sommes le mercredi 2 juillet 2008, il est 3h30 du matin et, pour une fois, je ne peux pas vraiment statuer sur le temps : il fait essentiellement nuit et chaud, mais ce dernier paramètre est absolument constant dans ce pays. Levés très tôt car départ imminent pour la dernière étape de notre séjour : Isla Holbox.

Way Out Of Here - Porcupine Tree

Outre son cadre paradisiaque, notre seconde motivation, pour passer quelques jours sur cette île, était la rencontre avec le plus gros poisson du monde. En effet, de juin à septembre, des centaines de requins-baleines investissent les lieux, riches en plancton, avant de repartir pour d'autres horizons.

L'endroit et l'espèce étant tous deux protégés, il est nécessaire de passer par un organisme agréé pour organiser une telle journée. Coup de chance pour nous car, quelques mois avant d'arriver au Mexique, nous nous étions aperçu que le club Phocea (avec lequel nous avions plongés hier) en était un ; en effet, 2 fois par semaine, ils organisent une excursion d'une journée sur l'île, pour une dizaine de personnes, pour aller nager avec les requins. Après plusieurs échanges de mail, nous nous mettons donc d'accord pour faire parti d'un des convois et de nous laisser sur l'île en fin de journée.


View Mexico 2008 - Day 13 - Isla Holbox in a larger map

Il faut compter 2h30 de route jusqu'au port de Chiquila, puis plus d'une heure de bateau pour rejoindre la zone des baleines. Avec un programme aussi chargé, on comprend mieux les raisons d'un départ aux aurores.

Green Island Never Turns White - Get Well Soon

Une île comme je les aime : un petit paradis qui s'étend de tout son long entre le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes, à l'intérieur de la réserve écologique de Yum Balam. Ici, tout le monde se connaît par son surnom, les rues sont en terre, les véhicules à moteur sont inexistants : les insulaires se déplacent à vélo ou en voiturettes de golf. L'histoire veut qu'en 1870, 5 familles de pirates du continent se soient installés ici... Et 150 après, 1500 habitants (on imagine les problèmes de consanguinité). La prolifération de différentes espèces de poissons, liée à la jonction de deux courant marins, fait le bonheur des pêcheurs, qui concentrent à eux seuls 90% de l'activité de l'île.


De gauche à droite : Vue sur une partie du port et la mer des Caraibes - avenue principale

Bref, vous l'aurez compris le tourisme n'a pas dénaturé l'âme de cette petite île et les cyclones Emilie et Wilma, en juillet et octobre 2005, se sont chargés de rappeler à la prudence les promoteurs qui rêvaient de coloniser son pur rivage.

Big Fish - Danny Elfman

Après un rapide petit-déjeuner-briefing, tout le monde à bord des bateaux, les choses sérieuses commencent. Pendant presque une heure, nous remontons entre le golfe du Mexique et la mer de Caraïbes. Chaque bateau est accompagné d'un encadrant de Phocea et de deux guides habilités, natifs de l'île. Ces derniers, aux commandes du bateau, sont absolument incroyables : ils détectent derrière chaque vague suspecte à l'horizon, quels animaux s'y cachent. "Là bas, un banc de 7 dauphins" : pendant plus de deux minutes, personne, à part les guides,n'arrive à les voir, mais à mesure que nous approchons, les ailerons caractéristiques s'approchent de nous et viennent sauter et jouer autour du bateau.



Un peu après, ils repèrent une petite bosse noire qu'ils associent à un couple de tortues blanches en train de se reproduire (je suppute qu'ils aient des yeux bioniques). Ils semblerait que cela soit une des rares raisons pour laquelle ces amphibiens remontent à la surface. Les guides se moquent de nous et nous traitent de paparazzis :-)



À mesure que nous approchons de notre destination, des ailerons énormes apparaissent et se déplacent de lentement à l'horizon. C'est juste en dessous de la surface que le plancton est le plus abondant. On se croirait dans les "Dents de la Mer" et, même si les guides nous ont garantit que l'animal était pacifiste, il y a toujours un moment d'appréhension au moment de plonger dans l'eau.

L'idée est de former des binômes, de se rapprocher avec le bateau d'une des baleines et de sauter à l'eau dès que le guide nous en donne le signal. Il est interdit de plonger avec des bouteilles dans cette zone, mais les palmes-masque-tuba suffisent amplement à profiter du spectacle. Même si l'animal a l'air lent quand on l'observe depuis le bateau, il faut quand même palmer à haute cadence pour le suivre. Le guide décide de commencer doucement avec une "petite" baleine de 12m"...


De gauche à droite : tout le monde en tenue - premier rdv avec un requin-baleine.

Nos premières mises à l'eau sont un peu chaotiques : on se fait rapidement distancés par la baleine et/ou on se prend des grand coups de queue dans la tête qui font voler masques et tubas. On a l'impression que l'animal n'en a vraiment rien à faire de nous : lorsque l'on se trouve dans sa trajectoire, il se contente de tourner pour nous éviter et il a l'air d'ignorer les fois où on le touche par inadvertance.

Les plongées suivantes seront par contre du pur bonheur : je me trouve une place douillette juste au dessus de sa nageoire latérale où je me retrouve dans son aspiration sans besoin de trop palmer. Je peux alors observer à loisir, pendant presque 5 minutes, sa tête, ses branchies, les tâches blanches qui parsèment son flanc et la multitude de poissons résidant et qui font partie de l'éco-système de la baleine. Des moments superbes !




De gauche à droite, de haut en bas : vue du monstre de devant - vue depuis l'arrière - la baleine et tous ses poissons résidents - une chouette place au dessus de la nageoire latérale - tu as de beaux yeux tu sais - on comprend mieux pourquoi ça s'appelle aussi "requin".

Note : les photos au dessus ont été prises par Henri Mennella, photographe aquatique professionnel qui nous accompagnaient ce jour là et qui a gentiment accepté que je récupère ses photos.

Petit bonus, la plongée de certains sera même accompagnée par une raie-manta curieuse. Pas dangereuses pour un sou, elles aussi se nourrissent principalement de plancton : cela ne les rend pas moins impressionnantes.


De gauche à droite : Les deux ailerons caractéristiques de la manta - Une gueule impressionante.

Enfin, juste pour que justice soit faite, je me permet de parler de l'état plutôt pitoyable de mes accompagnatrices face aux tangages du bateau pendant que les autres nagent avec la baleine ! Surtout quand on sait qu'elles se sont bien moquées de moi lorsque j'ai accepté un cachet contre le mal de mer avant de partir ! Niark !


De gauche à droite : Un des guides "Hey guys, when you'll back home, tell that Mexico rocks" - Isa, ça va ? - Anne Cécile de retour à bord

No Cars Go - Arcade Fire

Heureusement le retour sur la terre ferme se fait rapidement et, après un délicieux déjeuner à deux pas de la plage, on nous confie une voiturette de golf pour découvrir les charmes de l'île (avec Anne Cécile au volant). Nous en profitons pour localiser notre hôtel et faire le check-in : le staff est super sympa, l'endroit est coquet et destiné à la détente. Ça tombe bien, c'est exactement notre programme des prochains jours !


De gauche à droite : un petit tour en voiturette - séance hamac à l'hôtel.

Et demain !?

Ou plutôt mardi... vous découvrirez la meilleure boisson chocolatée du monde, les plus kamikazes des moustiques (ça devait être pour aujourd'hui mais je reporte) et des chiens qui n'ont pas peur de l'eau.