J1 - Benvenuti a Venezia

lundi 28 février 2011

Dire que mon premier séjour en Italie avait été bien peu agréable, serait encore loin de la vérité... C'était à Milan en 2006 et je n'en ai ramené ni photos ni souvenirs. Il faisait pourtant beau et chaud, la ville n'est surement pas inintéressante mais tout ce dont j'arrive à me rappeler se résume à un défilé de fashionistas, de conducteurs inconscients et de gens qui parlent trop fort... Bref, quasi tous les clichés que nous avons de l'Italie, non ?
Tout ça pour dire que, l'idée de retourner un jour dans ce pays ne me séduisait vraiment pas, et que la 2nde impression avait intérêt à être sacrément bonne pour que j'oublie le goût amer que m'avait laissé Milano... Et puis, en juillet 2010, nous sommes allés à Venise...

Genesis - Justice

L'histoire commence quelques semaines avant : entre l'arrivée imminente des grandes vacances, un besoin pressant de changer d'air après une année scolaire harassante et mon anniversaire en juillet, il n'en fallu pas plus à Anne-Cécile pour nous offrir quelques jours de détente en Vénétie. Et, une fois n'est pas coutume, elle s'occupe de tout : la galère des billets d'avion, la réservation de l'hôtel et même la lecture du guide du Routard (qui pourtant, normalement, est mon domaine de prédilection)... Miam, il faudrait que mon anniversaire tombe plus souvent.


Afficher Venice 2010 - Overview sur une carte plus grande

Si bien que, de mon côté, entre le rush du boulot et la préparation de nos 3 semaines en Californie en août, je me suis retrouvé le jour J du décollage sans aucune idée précise de ce à quoi allait ressembler notre destination. Une grande première pour moi quand on connait mon gout pour l'organisation. Alors certes, comme tout le monde, je connaissais Venise : à travers des décors de films (Indiana Jones et la dernière croisade), des décors de jeux vidéos (Aahh Tomb Raider II...), ou encore la visite du Venetian à Vegas. Bref, un mix navrant de pop culture de ce genre là :



Sauf que Venise c'est plutôt ça :


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Samedi 10 juillet 2010. Moi dans l'avion : "Ah mais en fait Venise c'est une île ? Elles n'ont pas l'air très larges les routes... Quoi, c'est pas des routes ? Y'a pas de voitures ?". Euh, y'a que moi qui ne savait pas tout ça ? Honnêtement ? Non parce que dans Tomb Raider, y'a pas mal de fleuves et tout, mais jamais on nous précise que c'est une île. Ok, je sors...

Venice - Beirut


Alors c'est quelle ligne ? Évidemment, les bateaux-transports en commun entre l'aéroport et la ville, ça a une autre gueule que le RER C

Du coup à l'aéroport, en attendant la navette-bateau pour rejoindre Venise, me voila obligé d'ouvrir le Routard pour remédier à mon manque évident de culture : "Venise se trouve au centre d'une lagune de 50km de long et de 15km de large. La commune est très compact : elle regroupe près de 118 ilots reliés par 160 canaux et 420 ponts [...]".

Ok, ça j'avais bien remarqué déjà... Mais qu'est ce qu'ils sont allés construire une ville là dessus ? "À l'origine, la ville s'est constituée au Vème siècle, avec la venue depuis la terre ferme de colonies fuyant les invasions barbares. En arrivant, ils n'ont trouvé qu'une surface marécageuse rendant les constructions difficiles. Le terrain a donc été consolidé à grands coups de pilotis pour qu'il puisse supporter le poids des bâtiments. On peut voir ainsi sur le Grand Canal plusieurs bâtiments qui s'affaissent." Un marécage et des bâtiments affaissés... mhmm dans ce genre là ?



Sauf que Venise c'est plutôt ça (vue depuis la navette) :



Bon d'accord, je vais définitivement mettre mes idées reçues sur l'Italie à la poubelle... Enchevêtrements de canaux, ponts par centaines, palais se reflétant dans l'eau ou scène de rues pittoresques, la ville est absolument magnifique et je comprends mieux son surnom de "Sérénissime" ! J'avais déjà beaucoup apprécié Prague pour son côté "anachronique" mais là on est clairement un cran au-dessus. On se croirait revenu au XVème siècle ou dans décor de film sur la Renaissance. Il ne manque plus que quelques gentilshommes et dames en robes à corsage pour que l'illusion soit parfaite.

Lost And Found - Feeder

Une fois nos affaires posées dans un délicieux petit B&B en plein cœur de la ville, nous décidons de profiter de cette première après midi à Venise, pour flâner un peu au hasard de nos envies et nous perdre dans le dédale des ruelles. Rien de plus facile quand on sait que Venise est un vrai labyrinthe : ruelles en cul-de-sac sur un canal, multiples détours pour atteindre le pont qui se trouve à quelques mètres devant nous ou encore numérotation des rues étranges et chaotiques !


De gauche à droite : Une sympathique ruelle au hasard - Encore une voie sans issue - Comment profiter du caractère labyrinthique de la cité.

Tiens d'ailleurs la numérotation, parlons en ! Qui est le masochiste qui a instauré ça ??? Venise est divisée en 6 quartiers et la numérotation progresse par quartier et non par rue ou par place. Une fois qu'on se trouve dans une rue, les numéros suivent en fait le périmètre du pâte de maisons et passent ensuite au suivant. Du coup, on se retrouve facilement avec des adresses débiles du type 4311, Strada Nova, Cannaregio (n°, nom de la rue, quartier) qui font que, s'il manque une seule information, il est quasiment impossible de s'y retrouver. Vous imaginez si, à Paris, on numérotait par arrondissements ?


Bon ok, je suis né en 83 mais la devanture était moins belle...

Enfin, nous profitons du coucher de soleil pour nous laisser bercer par un voyage vaporetto (bateau-transport en commun), dont la ligne 1 parcourt le Grand Canal dans toute sa longueur. La lumière sublime la ville à la perfection et les photos sont du plus bel effet.




Et Demain !?

Demain, entre deux invitations enivrantes à flâner, nous partirons à l'assaut des 3 musées d'art contemporain de l'île : la collection Peggy Guggenheim et les deux musées rêvés et réalisés par François Pinault (Le Palazzo Grassi et la Punta Della Dogana). Comment ça des musées d'art contemporains ? Nous sommes à Venise, véritable musée-ville de la renaissance italienne quand même ! Certes, mais il se trouve que cette période picturale a le don de nous saouler, sales jeunes insensibles que nous sommes...